Un pontificat improvisé et flou

L'éditorial de Carl Olson, le rédacteur en chef de CWR (Catholic World Report), revue mensuelle publiée par Ignatius Press

* * *

Carl Olson (né en 1969), est un journaliste et auteur catholique américain: il est également rédacteur en chef d'Ignatius Insight, le magazine en ligne de la maison d'édition Ignatius Press (entre autre éditeur de benoît XVI aux Etats-Unis).

Le commentaire sans indulgence, mais raisonnable et étayé, d'un catholique qui n'est ni un méchant "tradi" ni un "ultra-libéral", seulement lucide...

Il y a un moment-clé du Synode de 2015 (...) qui était, à mon avis, le plus révélateur de tous: le discours final du Pape François aux pères synodaux.
J'ai lu et étudié des centaines de textes papaux, et jamais je n'ai lu quelque chose de pareil à cela. C'était une sorte de crise de colère papale, totalement indigne de l'office et de l'homme. Certes, ce pape est connu pour ses réprimandes. Mais ce discours était un "bas" nouveau et déconcertant, et tous ceux qui ont suivi ce pontificat et ces synodes savent que les remarques cinglantes du Saint Père étaient dirigées directement contre ces évêques qui avaient gardé leur position en matière de Sainte Communion aux catholiques divorcés et civilement remariés.

Un pontificat improvisé et flou

Carl E. Olson,
Catholic World Report,
1er décembre 2015
Traduction d'Anna

* * *

Après avoir châtié les évêques orthodoxes à la fin du Synode, le Pape François a souvent eu recours aux réprimandes, ambiguïtés et des messages confus.


Il y a deux semaines j'ai fait une conférence au siège local des Knights of Columbus (Chevaliers de Colombe, puissante organisation caritative catholique américaine) au sujet du Synode de 2015. Pour être honnête, je ne voulais pas la faire; on me l'avait demandée déjà en septembre et j'imaginais qu'il aurait été facile d'en parler en 30-40 minutes. Le matériel ne manquait vraiment pas. En réalité, la raison principale de ma réticence était la masse énorme d'information: comment la présenter et l'analyser avec quelque cohérence dans un temps aussi court?

J'ai commencé le discours en admettant mes inquiétudes. Puis j'ai lu une citation que j'avais gardée pendant des années sur le mur de mon bureau.

Je me rend parfaitement compte que je n'ai pas réussi à répondre à toutes vos questions… En réalité, je crois n'avoir répondu complètement à aucune d'elles. Les réponses que j'ai trouvées ne servent qu'à soulever toute une nouvelle série de questions, qui conduisent à d'autres problèmes, et pour quelques-uns d'entre eux, nous n'étions même pas conscients qu'ils étaient des problèmes. En conclusion… je suis plus désorienté que jamais, mais je crois que nous sommes désorientés à un niveau plus haut, et sur des choses plus importantes.


C'est une citation qui colle parfaitement [même si elle s'applique à une autre situation] (...). Cela dit, il n'est pas évident du tout que la confusion provenant du Synode, pour réelle ou perçue qu'elle soit, soit d'un "niveau plus haut" et "sur des choses plus importantes". Au contraire, je crois qu'une grande partie de la confusion est le résultat logique d'un processus de deux ans avec des objectifs ambitieux mais brumeux (ou cachés), des méthodes discutables, et des motivations tout aussi discutables, ou moins de la part de certains évêques, la plupart d'entre eux venant d'Allemagne et autres pays d'Europe occidentale.

Mon objectif ici n'est pas de raconter ce qui s'est produit au Synode(vraiment) extraordinaire de 2014 et au Synode (pas tellement) ordinaire de 2015. Je veux juste faire quelques observations. Ceux qui recherchent une perspective globale feraient bien de lire le récent essai de George Weigel sur First Things , "Ce qui s'est réellement passé au Synode de 2015".
Voici une des remarques les plus importantes qu'il fait:

Le synode a montré ce qui était connu, mais rarement évoqué publiquement, pendant des années: que la plus grande partie de l'Église dans l'Europe du nord est dans un état de schisme de facto, pas formellement détachée de Rome et du reste de l'église du monde, mais pensant et vivant sa propre réalité ecclésiale. De toute évidence, certains évêques d'Europe du nord ne croient pas et n'enseignent pas ce que l'Église catholique croit et enseigne. L'ecclésiologie allemande sur le terrain est dans une telle pagaille qu'à ceux qui décident de ne plus payer la Kirchensteuer (taxe de l'église) collectée par l'état, la Sainte Communion et l'accès aux autres sacrements peuvent être refusés, alors que ceux qui vivent en des union irrégulières se voient régulièrement offrir la Sainte Communion. Faire face à cette séparation de facto (mais pas de jure) du Catholicisme de l'Europe du Nord de l'unité de l'Église mondiale - triste conséquence de la confusion intellectuelle et de l'arrogance intellectuelle conduisant à un échec pastoral massif - est un problème sérieux pour l'avenir de l'Église.


Il pourrait bien s'agir là d'un des "scores" les plus positifs du Synode (pour ceux qui comptabilisent les "scores" dans des colonnes "plus" et "moins"): l'exposition, à grande échelle, de l' "effrayant déclin" de l'Église en Allemagne. Un triste témoignage de ce à quoi mènent finalement et inévitablement des décennies de capitulation, d'égocentrisme et de sophistication facile. La capitulation est assortie d'arrogance brute. Comme en témoigne la remarque narquoise, lue récemment sur le site de la Conférence Episcopale Allemande à propos de l' "Église romantique et pauvre" d'Afrique.

Ou bien les récentes remarques méprisantes et surréalistes du Cardinal Godfreed Danneels - plus proche que quiconque des Évêques allemands - à propos de l'Église en Afrique, disant que les catholiques africains feraient mieux d'arrêter de critiquer le paganisme et l'individualisme qui se répandent en Europe car il "est possible que la crise que nous avons se répandra chez eux aussi, avec tout ce qu'elle comporte. Les Africains pourront vivre une expérience semblable à la nôtre. Alors ils pourront nous appeler pour savoir comment nous l'avons gérée, pour avoir quelques tuyaux utiles."
Le très libéral Danneels - qui a personnellement essayé de cacher les preuves d'abus sexuels de la part du clergé il y a quelques années - ne semble pas réaliser à quel point la ruine de l'Église en Belgique n'est pas simplement une question de culture extérieure, mais du refus de l'ensemble, de la part de la culture intérieure, de réagir avec une orthodoxie solide et convaincue.
À propos d'orthodoxie, voici une autre remarque essentielle de Weigel:

L'expérience du Synode de 2015 suggère aussi qu'une trop grande partie des évêques ont une faible maîtrise de la doctrine et une réticence palpable à débattre de questions pastorales graves dans leur contexte théologique approprié. Des évêque pastoralement habiles sont évidemment un impératif. Mais nous sommes dans un moment de crise culturelle en Occident. Des idées eronées souscrivent à des idéologies qui vont à l'encontre de la nature humaine, surtout de la complémentarité homme-femme, et déconstruisent les normes et institutions fondamentales qui promeuvent l'épanouissement humain (déployant souvent un pouvoir étatique coercitif pour accélérer la déconstruction). L'Église peut certainement repérer des hommes pastoralement doués et humainement convaincants pour contester ces idées désespérément déficientes, qui amplifient le malheur des hommes; des pasteurs intellectuellement sophistiqués qui invitent les blessés de la postmodernité à la joie de la conversion.


Deux autres citations plus courtes viennent à l'esprit.
La première, de Chesterton, dans "What's Wrong with the World" (traduit en français sous le titre "Ce qui ne va pas dans le monde"), est bien connue:

"L'idéal chrétien n'a pas été essayé et jugé déficient. Il a été jugé difficile, et il n'a pas été essayé".


À maintes et maintes reprises, les chroniques du Synode nous ont parlé de "nouvelle Église" allant vers une "nouvelle direction" et opérant d'une "manière nouvelle". Cela correspondait à un ton nouveau et une nouvelle approche du langage, qui semblait déterminée à éliminer tout ce qui était jugé offensant ou rebutant, surtout à l'égard des actions immorales. Comme il se doit, la sophistication des tactiques des progressistes allait de pair avec le sophisme de leur rhétorique. Joseph Pieper, dans "Abuse of Language, Abuse of Power", soulignait que la propagande n'est que "la corruption et l'utilisation abusive du langage" pour des fins coercitives et idéologiques (Pieper, étant allemand, savait bien ce qu'il décrivait et critiquait).

La deuxième citation, que je reproduis de mémoire, a été prononcée par un théologien moral il y a des mois dans une conversation au téléphone:

Nous supposons que les évêques connaissent bien les écrits et la pensée de Jean-Paul II, et connaissent donc son enseignement sur le mariage et la famille. Mais la plupart ne les connaissent pas. Et la plupart ont des bases faibles sur ces sujets.


Le commentaire n'était pas critique, mais simplement sincère. Il y a en effet des évêques avec une maîtrise exceptionnelle de la théologie du corps de Jean-Paul II et des nombreuses questions liées. Certains parmi eux ont écrit des travaux érudits sur le même sujet. Mais pas mal d'entre eux sont non seulement flous sur les détails, mais ont une relation très éloignée avec les doctrines fondamentales de l'Église concernant de nombreuses questions morales essentielles.

C'est ainsi que pendant le Synode des Évêques de 2015 l'archevêque de Chicago (Mgr Cupich, ndt) dans une une conférence, a fait des remarques à propos de la "conscience" et de l'homosexualité, qui non seulement confinaient à la banalité mais étaient très évidemment en complète contradiction avec les enseignements clairs de Veritatis Splendor, la lumineuse encyclique de Jean-Paul II (en 1992) sur la théologie morale. "La conscience est inviolable" a déclaré l'archevêque américain dont l'expérience comme pasteur est pour le moins mitigée, "Nous devons la respecter quand ils prennent des décisions, c'est ce que j'ai toujours fait."
Pas si vite, avait répondu saint Jean-Paul II dans une frappe préventive d'il y a 22 ans:

Dans leur volonté de mettre en relief le caractère "créatif" de la conscience, certains auteurs donnent à ses actes le nom de "décisions" et non plus de "jugements": c'est seulement en prenant ces décisions de manière "autonome" que l'homme pourrait atteindre sa maturité morale. Il ne manque pas d'esprits pour estimer que ce processus de maturation se verrait contrarié par la position trop catégorique que prend, sur bien des questions morales, le Magistère de l'Eglise, dont les interventions feraient naître, chez les fidèles, d'inutiles conflits de conscience.
(Veritatis Splendor, n. 55)


De nombreux autres exemples pourraient être donnés. Mais le point essentiel est celui-ci: les Synodes de 2014 et 2015 ont révélé un plan de la part de nombreux évêques visant à se débarrasser tout simplement du pontificat de Jean-Paul II (et de Benoît XVI d'ailleurs).
Le négatif à retenir est qu'il a fallu cinq semaines de synodes et d'innombrables heures de discussion, discernement, débat et agitation pour répéter ce que l'Église a toujours enseigné sur le mariage et la famille - des heures qu'on aurait pu passer aux pieds du Pape sanctifié (JP II), dont le pontificat offre une vie entière de matériel précisément dans ce domaine.

Il y a juste un moment-clé du Synode de 2015 que Weigel ne mentionne pas, le moment qui était, à mon avis, le plus révélateur de tous: le discours final du Pape François aux pères synodaux.
J'ai lu et étudié des centaines de textes papaux, et jamais je n'ai lu quelque chose de pareil à cela. C'était une sorte de crise de colère papale, totalement indigne de l'office et de l'homme. Certes, ce pape est connu pour ses réprimandes. Mais ce discours était un "bas" nouveau et déconcertant, et tous ceux qui ont suivi ce pontificat et ces synodes savent que les remarques cinglantes du Saint Père étaient dirigées directement contre ces évêques qui avaient gardé leur position en matière de Sainte Communion aux catholiques divorcés et civilement remariés. Le Synode, a affirmé François,

ne signifie sûrement pas avoir trouvé des solutions exhaustives à toutes les difficultés et aux doutes qui défient et menacent la famille, mais avoir mis ces difficultés et ces doutes sous la lumière de la Foi, les avoir examinés attentivement, les avoir affrontés sans peur et sans se cacher la tête dans le sable.
Il signifie avoir témoigné à tous que l’Évangile demeure pour l’Église la source vive d’éternelle nouveauté, contre qui veut « l’endoctriner » en pierres mortes à lancer contre les autres.
Il signifie encore avoir mis à nu les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église ou derrière les bonnes intentions pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées.
Il signifie avoir cherché à ouvrir les horizons pour dépasser toute herméneutique de conspiration ou fermeture de perspective pour défendre et pour répandre la liberté des enfants de Dieu, pour transmettre la beauté de la Nouveauté chrétienne, quelquefois recouverte par la rouille d’un langage archaïque ou simplement incompréhensible.
Sur le chemin de ce Synode les diverses opinions qui se sont exprimées librement – et malheureusement parfois avec des méthodes pas du tout bienveillantes – ont certainement enrichi et animé le dialogue, offrant une image vivante d’une Eglise qui n’utilise pas ‘des formulaires préparés d’avance’, mais qui puise à la source inépuisable de sa foi une eau vive pour désaltérer les cœurs desséchés.


Bref, et je ne peux pas parvenir a une autre conclusion raisonnable, François disait que ceux qui tenaient bon sur l'enseignement éternel de l'Église étaient des Pharisiens, sans amour, qui lançaient des pierres, hypocrites rétrogrades. "L’expérience du Synode nous a fait aussi mieux comprendre que les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit; non les idées mais l’homme; non les formules mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon".
Une comparaison assez étrange à faire pour la simple raison que les Pharisiens n'étaient pas réprimandés par Jésus au sujet des lois du mariage, mais pour leur laxisme intéressé (depuis le début de ce pontificat cette remarque lui a été faite dans la presse maintes et maintes fois, est-il possible que personne dans son entourage ne lui en ait fait la remarsue, ndt): "C'est à cause de votre dureté de cœur que Moïse vous a permis de répudier vos femmes: mais, au commencement, il n'en fut pas ainsi." (Mt 19,8).

Un autre théologien moral m'a ainsi écrit à propos des remarques pontificales:

Quelqu'un pourrait même suggérer que le pape a pris la mauvaise habitude de donner du Pharisien à tous ceux qui sont en désaccord avec lui, ou qui insistent pour appliquer la raison et les mots précis de l'écriture à un problème contemporain. Pourtant, s'il y a quelqu'un qui est un Pharisien aujourd'hui, ce sont ces évêques Allemands et Belges et leurs compagnons de route dans le monde académique, qui littéralement inventent ou citent sélectivement l'Aquinate (saint Thomas d'Aquin) afin d'essayer de se faufiler autour des paroles du Christ lui-même et de saint Paul. Ce sont eux qu'il faudrait dénoncer pour légalisme et non pas ceux qui prennent ce que disent le Christ et Paul pour ce qu'ils signifient au sujet du mariage et de la communion.


Avant le Synode de 2014, dans une interview à un journal argentin, François avait dit:

J'aime aussi discuter avec des évêques très conservateurs mais intellectuellement bien formés… Le monde a changé et l'Église ne peut pas s'enfermer dans de prétendues interprétations du dogme.


Dans son discours du 23 septembre aux évêques américains, François avait mis en garde contre "la prédication de doctrines compliquées", une exhortation qu'il avait répétée dans son discours du 10 novembre aux églises italiennes:

Ne soyez pas prédicateurs de doctrines complexes, mais des annonciateurs du Christ, mort et ressuscité pour nous.


Il a fait de nombreuses autres remarques similaires, soulignant souvent que "les gens sont plus importants que les idées", affirmation en soi curieuse puisque, comme quelqu'un l'a noté, "l'affirmation elle-même est une idée, et bien comprise elle peut conduire à un grand bien, ou mal [comprise] (ce qui semble souvent le cas) à un grand mal."

Je ne peux que conclure que, pour une raison quelconque, ce Pape a une profonde aversion pour la précision théologique (et donc, la clarté) et qu'il est très agacé de voir combien la "doctrine" et le "dogme" entravent sa vision de l'Église. Cela est troublant à plusieurs égards; j'en noterai juste trois.

Primo, selon la logique des différentes remarques de François, les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI (pour commencer) étaient pharisiens et inutilement complexes, et s'opposent donc à sa vision de la miséricorde. Que François se soucie d'une telle progression et conclusion logiques est évidemment une tout autre question.

Secundo, il crée un dilemme "ou/ou" qui est tout à fait contraire à l'approche catholique inclusive "et/et" à la spiritualité, à la théologie et à la dévotion. Saint Pierre n'était pas un théologien rigoureux, saint François non plus, mais saint Paul et saint Thomas d'Aquin l'étaient. Chacun d'eux est nécessaire et bon; chacun a sa juste place. Pourquoi pointer le bon contre le bon? Et pourquoi la rigidité évidente contre une rigidité supposée et non prouvée?

Tertio, et pour conclure, tout cela est déroutant. Voyons les choses en face: ce pontificat prête souvent à confusion , il est même incohérent; régulièrement, François néglige de parler avec clarté. Pire, il néglige parfois de parler avec charité. Et quand ces deux carences convergent, le chaos s'ensuit. Par exemple, dans les remarques improvisées qu'il a faites hier dans l'interview en vol, revenant de l'Afrique vers Rome, voilà ce qu'il a dit, en réponse à la question sur le "fondamentalisme" violent:

Le fondamentalisme est une maladie qui existe dans toutes les religions. Nous les Catholiques nous en avons, pas juste quelques-uns, de très nombreux qui croient qu'ils ont la vérité absolue et avancent avec les calomnies, avec la diffamation et ils blessent (les gens), ils blessent. Je dis cela car c'est mon Église, nous aussi, nous tous. Il doit être combattu. Le fondamentalisme religieux n'est pas religieux. Pourquoi? Parce que Dieu y est absent.


Qui sont-ils, exactement, ces "fondamentalistes" catholiques violents? Qu'entend François par "fondamentalisme" (un terme dont on abuse beaucoup et qu'on utilise à mauvais escient, il faut le dire). Et depuis quand est-il contraire à la foi catholique de croire et d'adhérer à la vérité absolue, notamment en Celui qui a dit "Je suis la voie, la vie et la vérité" (Jn 14, 6)? Et l'adhésion à Celui qui est Vérité conduit-elle au "fondamentalisme"? Il est évident que non, mais je répète, qu'affirme François?

C'est une question qu'on se pose beaucoup trop souvent. Que dire par exemple des remarques du Pape le 15 novembre (à nouveau, improvisées et manifestement à côté de la plaque) lors d'une rencontre avec les Luthériens évangélistes de Rome? Andrea Gagliarducci la résume ainsi:

Le discours improvisé de François comprenait de nombreuses critiques dévalorisantes. La théologie était parfois considérée comme "discours pour théologiens", parfois il a même sous-estimé les questions théologiques ("la vie est plus grande que les interprétations"). La Pape a aussi paru sous-estimer les raisons pour lesquelles les Catholiques et les Luthériens ne peuvent pas prendre ensemble la Communion sacramentelle, et il a semblé vouloir laisser le problème ouvert à la conscience de chaque personne.


Eh bien, je crois que nous sommes dans la confusion, comme toujours. En d'autres termes, nous sommes plus confus que nous ne l'avons jamais été auparavant.
Et plutôt qu'être confus à un niveau plus haut, et sur des choses plus importantes, nous sommes confrontés à un scénario troublant: réprimandes, ambiguïtés, contradictions, messages confus, imprécisions, des messages à peine voilés, et un langage qui est parfois plus imprudent que papal. Toutes choses qui ont à leur tour soulevé encore plus de questions.

Je crains toutefois que des réponses claires ne viennent pas de sitôt.