Développement doctrinal


En présentant "Amoris laetitia", le cardinal Schönborn s'est réclamé de l'"Essai sur le développement" du Bienheureux Newman. Le Père Hunwicke prévient: l'Eglise anglicane nous a déjà fait le coup, par exemple sur la question du sacerdoce aux femmes. On voit le résultat! (11/4/2016)

Rappelons que le Père Hunwicke fut prêtre anglican avant d'être incardiné dans l'ordinariat de ND de Walsingham. Il sait donc de quoi il parle.

>>> Dossier: Amoris Laetitia

 

Alors ok. On passe à la question suivante.


Fr Hunwicke
liturgicalnotes.blogspot.fr
9 avril 2016
Ma traduction

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Presque à la fin de la conférence de presse pour «présenter» Amoris Laetitia, une jeune femme, qui, me semble-t-il, était assise à côté du professeur Roberto de Mattei ... une ou deux fois, il a semblé lui murmurer quelque chose ... a été autorisée poser une question. Contrairement à la plupart des plumitifs et plumitives, elle a posé une question ... un appel à la «clarification» ... «tout le monde veut savoir» ... qui était très courte et en plein dans le sujet. Elle voulait juste savoir, jeune fille simple qu'elle était, s'il y avait quelque chose dans ce nouveau document qui contredît le paragraphe 84 de Familiaris consortio. C'est un certain autrichien du nom de Schönborn qui a répondu à la question. Il répudia fermement l'idée qu'il pourrait y avoir une contradiction. Mais il se mit à expliquer que la doctrine se développe.

En effet, absolument en effet, c'est le cas. Voilà précisément pourquoi, au fil des ans, ce blog martelle, à temps et à contretemps, la vérité selon laquelle ce développement doit être eodem sensu eademque sententia. Les lecteurs se souviendront que ce principe, énoncé à plusieurs reprises par les pontifes modernes jusqu'à Benoît XVI, remonte, à travers Saint Vincent de Lérins à un écrivain immensément Magistral, Saint Paul de Tarse, qui n'était pas autrichien.

Mais à la place, le gentleman autrichien nous a renvoyé à l'«Essai sur le développement» du Bienheureux John Henry Newman. Je pense que tous ceux qui veulent être au courant des dernières nouvelles devraient relire ce brillant tour de force. Rappelez-vous, incidemment, que le Bienheureux ne l'a pas écrit comme un guide à l'usage des futurs porte-parole de la Curie, pour qu'ils puissent, par un tour de prestidigitation, présenter le changement comme un non-changement; mais comme une analyse de la façon dont, de fait, la doctrine catholique s'est dans le passé développée tout en restant fidèle à elle-même. Newman partageait avec Saint Paul l'inconvénient de ne pas être autrichien.

Entre parenthèses, il convient de rappeler que Benoît XVI a répété l'enseignement de Familiaris consortio dans Sacramentum caritatis aussi récemment qu'en 2007 (paragraphe 29). Donc, si la note n.351 d'Amoris laetitia devait signifier ce que beaucoup, des deux «côtés» semblent supposer, nous aurions maintenant un «développement» qui serait vraiment comme un coup de tonnerre, tout le chemin de X à l'opposé de X, tout le chemin de volte à face, en seulement neuf ans. Un organe «magistériel» qui se comporterait ainsi pourrait-il être décrit comme étant autre chose qu'en un état d'effondrement dysfonctionnel et terminal?

Donc, le catholique loyal doit conclure que les deux «côtés» se trompent. Et, en effet, l'enseignement de Familiaris consortio est toujours intégré dans le Catéchisme de l'Église catholique (§ 1650), qui a été promulgué par une Constitution apostolique ... dont je pense qu'elle a plus d'atout qu'une simple Exhortation apostolique. Et selon la valeur habituellement donnée aux Exhortations apostoliques, elles ne sont pas doctrinalement constitutives ou juridiquement législatives. Mais évidemment, certains types de personnes, en Autriche et ailleurs, diront ... ont dit ... que tout ce que l'Ultrapape François dit au "for quolibet" (sic!) change automatiquement tout ... Il sera intéressant de voir si des tentatives sont faites par ces personnes pour mutiler le catéchisme , ou s'ils vont tout simplement supposer qu'il est à présent de toute évidence obsolète .

Rappelez-vous: si cet autrichien et ses amis peuvent faire ce coup de baguette magique, il n'y a rien dans les domaines du dogme ou de l'éthique qui ne puisse tomber devant le même assaut méthodologique.

Au risque d'ennuyer les lecteurs consciencieux avec quelque chose qu'il me semble avoir dit assez souvent, je le répète: certains d'entre nous ont vu tout cela avant, dans l' Église d'Angleterre. Les avocats les plus sophistiqués de l'«ordination» de femmes décrivaient cette innovation comme un «développement» licite, et murmurait les deux syllabes magiques "Newman" comme si c'était un mantra occulte.

Tout cela, ils l'ont déjà vu et fait. Ceux qui le veulent peuvent y aller et le faire. Il y a des postes vacants.