Fake news et désinformation (II)


Après "l'alerte" de Giampaolo Rossi, voici les travaux pratiques. Ou la désinformation sur Alep, un cas d'école (22/12/2016)

>>> Cf.
Fake news et désinformation


Le sapin d'Alep libéré


Marco Tosatti, un des rares jounalistes qui font honneur à leur profession, fournissant sur tous les sujets qu'il aborde (notamment le Vatican, mais pas seulement) une information équilibrée et honnête, ne fera certainement pas partie des fact-checkers évoqués par Giampaolo Rossi.

Il donne ici la parole à un médecin syrien catholique resté à Alep, Nabil Antaki, que nous avons déjà présenté ici: Mensonges médiatiques... et vérités sur Alep
Celui-ci répond à une amie qui avait été interpelée par des relations à elle, sceptiques face à la version des évènements livrée par la "Lettre d'Alep n.28", en contradiction totale avec celle que nous matraquent quotidiennement les médias.
J'ai donc traduit la version en italien de la lettre citée par Marco Tosatti, avant de réaliser que la version originale est en français, et qu'on peut la trouver sur la page Facebook de Nabil Antaki (ICI) - laquelle est par ailleurs une formidable source d'"alter-information"
Voici l'article introductif de Tosatti, et en annexe, la lettre d'Alep n.28, et la mise au point du Dr Antaki.

Alep, les mensonges des médias et la réalité par quelqu'un qui l'a vécue.
Un médecin, Nabil Antaki, parle.


Marco Tosatti
www.marcotosatti.com
21 décembre 2016
Ma traduction

* * *

La fin de la bataille d'Alep a marqué un autre épisode honteux pour la plus grande partie de l'information occidentale. Il y a quelques mois, nous avions déjà dénoncé comment les médias occidentaux se faisaient l'instrument de la propagande de leurs propres gouvernements, et nous faision nôtres ces mots d'un commentateur du Boston Globe: «La couverture de la guerre syrienne restera comme l'un des épisodes les plus honteux de l'histoire de la presse américaine. Et le reportage sur les massacres dans l'antique ville d'Alep en sont le dernier épisode».
Pour ceux qui connaissent l'anglais, c'est une lecture instructive. Nous en avions traduit quelques passages ici (San Pietro e dintorni) .

En fait, il restait encore à venir la couverture des présidentielles américaines, avec toutes les élites journalistiques rangées derrière Hillary Clinton et prenant part - sans aucune excuse à leurs lecteurs trahis - à sa défaite. Mais puisque tout est organisé, nous ne pouvons pas oublier que Hillary Clinton était l'un des architectes du massacre du peuple et de la nation syrienne.

La fin de la bataille d'Alep, qui a redonné l'eau, l'électricité et la liberté - oui, la liberté, plus que ce que proposaient les égorgeurs alliés de la Turquie, la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis, et défendus par l'UE (!) - aux millions de citoyens d'Alep soumis dans les quatre dernières années à des bombardements quotidiens ignorés par nos médias. La photo que vous voyez pluhaut est celle de l'arbre de Noël que les alépiens du quartier d'Azizieh ont érigé pour célébrer le premier Noël sans les bombes, les tués et les blessés des années précédente. Et voici la vidéo de la musique arménienne jouée pour la fête.

Nous vous proposons le témoignage de Nabil Antaki, un médecin chrétien syrien.
Nabil Antaki est un médecin qui a décidé de rester à Alep pour aider ses concitoyens durant les années de guerre rendues encore plus difficile par le blocus imposé par les rebelles, qui ont privé des millions de personnes d'eau et d'électricité. Les rebelles dits «modérés» soutenus par les gouvernements occidentaux.

....

ANNEXE I


LA LETTRE D'ALEP N.28
12 décembre 2016
Par Frère Georges Sabe pour les Maristes Bleus de la ville d'Alep

* * *

Au moment où j’écris cette lettre, la grande majorité des quartiers d’Alep occupés par les rebelles ont été libérés, les routes ont été nettoyées et débarrassées de tout ce qui empêchait la communication entre une partie et une autre de la ville. Alors que beaucoup de rebelles armés ont profité de l’amnistie accordée et se sont rendus, et malgré tous les appels (mondiaux et locaux) à l’évacuation d’Alep, un noyau de terroristes (spécialement du front Al Nosra) refuse de se rendre. Ils s’obstinent et intensifient le bombardement des quartiers ouest de la ville.
Nous assistons à un nouveau déplacement : des milliers de familles quittent les quartiers est de la ville et viennent se réfugier dans des régions plus sécurisées.
Plusieurs voix s’élèvent pour annoncer qu’avant Noël, toute la ville d’Alep sera réunifiée. Nous espérons que cela se traduira par la fin des hostilités, la fin du cauchemar, la fin de la peur et surtout l’installation de la paix tant attendue depuis presque cinq ans (à Alep).
Il restera beaucoup à faire concernant le côté humain des habitants de cette ville. Comment aider les gens à revenir, à s’installer, à avoir confiance en l’autre, à accepter une réconciliation ? Quels mots dire aux parents des martyrs, aux blessés, à ceux qui ont vu leurs maisons détruites ? Quel regard jeter sur celui qu’on soupçonne d’avoir été notre ennemi ? Faut-il avoir confiance en un avenir de paix ? Quelle garantie offrir aux déplacés et aux réfugiés qui ont tout quitté et qui sont allés s’installer à l’étranger et y ont construit leur vie ? Que répondre à ceux qui se méfient, ceux qui doutent, ceux qui annoncent d’autres malheurs ?
Sommes-nous préparés à initier un chemin nouveau ? Si la paix tant attendue s’installe parmi nous, comment éveiller les gens à leurs responsabilités, à leurs devoirs civiques et sociaux ?
Toutes ces questions et plusieurs autres traversent notre esprit. Peut-être qu’il est trop tôt pour y répondre mais nous devons les partager et commencer à y réfléchir.

Ces jours-ci, les habitants d’Alep Ouest sont en train de sortir dans la rue pour aller ailleurs, là où c’était dangereux et interdit. Certains découvrent la réalité de ce qui a été leur magasin, leur maison ou leur lieu de culte. La guerre est passée par là laissant son empreinte : tout est volé, tout est détruit, parfois défiguré ou même disparu. On prend des photos, on s’indigne, on pleure… On essaye de voir s’il y a quelque chose à récupérer : un souvenir, un livre, un n’importe quoi oublié que les seigneurs de la guerre n’ont pas emporté avec eux ? Les gens imaginaient le volume de dégâts mais la réalité dépasse souvent l’imaginaire et leur fait découvrir l’atrocité des crimes commis.
Il reste encore à déminer. Une dizaine d’enfants ont tenté de jouer dans un jardin public. Une mine a eu raison de leur vie… Il faut éviter certaines zones où il y avait des combats.
Les quartiers de l’ouest de la ville continuent à recevoir leur lot quotidien de roquettes, d’obus de mortiers et de missiles. La mort continue à faire des ravages. La peur ne cesse de grandir. Il y a 3 semaines, une école primaire a été touchée par un missile. Au moins 8 élèves sont morts et plus de 100 personnes hospitalisées au milieu d’un silence honteux des grands de ce monde et d’une allusion brève et timide des moyens de communication.

Il y a quelques jours, Dr Nabil nous invitait à être vigilants : « La désinformation continue : entre autres, certains médias rapportent qu’« Alep est tombée » au lieu de dire « libérée » ». Pour ceux qui écoutent les déplacés arrivant des quartiers est de la ville, pour ceux qui les côtoient, la réalité de la libération ne suffit pas pour exprimer la fin du cauchemar dans lequel ils vivaient. Ils étaient pris en otage par les éléments armés. Il leur était interdit de sortir, de quitter. Quand l’armée est arrivée, ils ont pu se sentir en sécurité. Ils désiraient quitter le plus tôt possible. Comment faire pour que les médias reflètent la réalité telle qu’elle est ?

Dans le cadre de sa journée mensuelle « off », l’équipe d’animation des Maristes Bleus, s’est rendue le dimanche 30 octobre, chez quatre familles parmi les plus pauvres de nos bénéficiaires. Cette démarche a été suivie par un temps de partage et de prière. Nous avons insisté sur l’importance de l’écoute et du respect de toute personne pour nous diriger de plus en plus vers les familles les plus démunies.
Le 12 novembre 2016, dans un programme spécial « Ajrass el Machrek » (Les cloches du Levant) de la chaîne de télévision Al Mayadin, Dr. Nabil a présenté « la profondeur et le sens de l’action solidaire en temps de guerre ».

Le gouvernement de Navarre (Espagne) nous a décerné le « XIV° prix international de la solidarité – 2016 ». L’ONG Mariste « SED » avait présenté notre candidature. Dans une conférence de presse le 30 octobre 2016, Miguel INDURÁIN, membre du jury, avait présenté les raisons de ce choix : « En reconnaissance de l’œuvre en faveur de la paix des Maristes Bleus dans une des zones les plus touchées par la guerre en Syrie, la ville d’Alep, et pour leur défense d’un des droits primordiaux de la personne humaine, le droit à la vie et pour leur collaboration avec d’autres organisations ».
Pendant sa visite, F. Georges a rencontré les élèves du secondaire de trois établissements. Il a rencontré des adultes et des personnes intéressées par la situation en Syrie. Il leur a expliqué la réalité du vécu quotidien dans la ville et leur a présenté toute l’œuvre des Maristes Bleus. Beaucoup de ceux qui l’ont écouté ont exprimé leur solidarité avec le peuple syrien.
Une question s’est répétée plusieurs fois « Où trouvez-vous la force pour continuer votre mission ? ». Et comme vous pouvez l’imaginer, notre force s’enracine dans notre foi, notre foi en Jésus-Christ, proche des pauvres et des damnés. Un Jésus qui nous invite à aller à la rencontre de l’autre, et surtout le plus affligé, le plus blessé, le plus meurtri.
Un groupe d’enfants vient à la rencontre du F. Georges, lui pose plein de questions et lui remet à la fin un petit don… Un geste inoubliable… Un geste de solidarité… Un geste qui va beaucoup plus loin que toutes les frontières.
La présidente du gouvernement de Navarre et le directeur de laboral Kutxua ont encouragé les Maristes Bleus à continuer leur travail. Frère Georges, dans son mot de remerciement, annonce que ce prix fait honneur, il est vrai, aux Maristes Bleus mais nous le dédions, aussi, à toutes les victimes de la guerre… Le prix arrive au moment où la ville d’Alep continue de souffrir. Cette solidarité internationale nous encourage à résister et à continuer notre mission. Notre remerciement est une promesse : « rester, poursuivre, être très proches des personnes qui souffrent ».

En visite en Allemagne, frère Georges a eu l’occasion de rencontrer des amis qui l’ont écouté de vive voix, en tant que témoin direct de la situation d’Alep. Les auditeurs découvrent une réalité différente de ce que les médias occidentaux leur rapportent et apprécient toute notre action solidaire envers plus de 1 000 familles.
Pour cela, nous bénéficions d’un large réseau d’amis qui nous soutiennent et prient pour nous. Je profite de l’occasion pour les remercier et leur dire combien nous estimons et apprécions leur soutien et leur prière.
À la fin de novembre, nous avons offert à chaque personne des familles que nous soutenons (et ils sont des milliers) une paire de chaussures et des vêtements neufs.

Ces jours-ci, la situation chaotique des bombardements nous a obligés à prendre, par mesure de sécurité, la décision d’arrêter momentanément nos deux projets : « Apprendre à Grandir » et « Je veux Apprendre ».
Un jour de novembre, suite à un missile qui est tombé tout près du centre de distribution de notre programme « Goutte de Lait », les vitres sont toutes parties en éclats. Rien d’autre, heureusement, que des dégâts matériels.
Les équipes de distribution de l’eau ne chôment pas. En plein hiver, malgré la libération de la station de pompage de l’eau qui se trouve à l’intérieur des quartiers libérés par l’armée syrienne, l’eau reste coupée tout comme l’électricité.

Le programme de formation de cent heures « comment élaborer un petit projet » et auquel ont participé 20 personnes, est terminé. Les participants ont rédigé leurs projets et il reviendra au jury du MIT d’évaluer les meilleurs et en choisir deux qui seront soutenus financièrement par les Maristes Bleus.

Un nouveau programme de développement vient élargir notre liste. C’est « Coupe et Couture ». Il s’adresse aux femmes. Il a été créé en novembre 2016, vingt-quatre femmes y participent. Durant 4 mois, elles vont suivre, en moyenne 6 heures par semaine, une formation à la coupe et à la couture.
Tous les autres programmes : distribution de paniers alimentaires et sanitaires, distribution de couvertures et de matelas, distribution de réservoirs d’eau, aide au loyer, les civils blessés de guerre et le programme médical, Skill School et lutte contre l’illettrisme, continuent normalement.

ANNEXE II


La lettre du Dr Ataki
www.facebook.com/nabil.antaki.14


Ma RÉPONSE à une amie interpellée par deux personnes après la diffusion de notre lettre d'Alep No 28.


Ma chère F.

Je comprends très bien le trouble de ton interlocuteur ou le sentiment d’être mal à l’aise de l’autre ainsi que ton questionnement : Où est la vérité ? Je comprends très bien ces réactions de la part de personnes qui sont soumises à un matraquage médiatique occidental très partial, manichéen où il y a les bons d’un côté qu’on appelle rebelles ou révolutionnaires (on oublie qu’ils font partie des 2 groupes, Daech et Al Nosra, qui ont été mis sur la liste des organisations terroristes par la communauté internationale. On oublie les 90,000 djihadistes étrangers qui sont venus chez nous pour faire le djihad. On oublie que le but ultime de ces terroristes est l’installation d’un état islamique) et de l’autre les méchants qu’on a diabolisé par une désinformation massive dès le début des événements pour accélérer la chute du régime.
Ce sont les mêmes qui ont envahi les quartiers Est d’Alep en juillet 2012, Mossoul en 2014 et commis les attentats à Paris en 2015.
A Paris, ce sont des terroristes qu’ils font éliminer.
A Mossoul, vous applaudissez (à juste titre) des 2 mains l’assaut de l’armée irakienne épaulée par les raids aériens américains et de la coalition pour libérer la ville des terroristes de Daech (en sachant bien que ces raids feront naturellement des victimes parmi les civils mais personne ne s’en offusque en Occident).
A Alep, vous condamnez l’assaut de l’armée de l’Etat Syrien qui vise à libérer une partie de la ville contrôlée depuis 4 ans et 4 mois par les mêmes terroristes de Al Nosra. (Pour rappel, Daech et Al Nosra étaient un seul groupe qui s’est scindé en 2, il y a 2-3 ans, Al Nosra voulant suivre Al Qaida et prêter allégeance au dauphin de Ben Laden, et Daech voulant prêter allégeance au calife auto-proclamé Al Baghdadi)
Où est la vérité ? sûrement pas chez les journalistes et les médias.
Elle est chez ceux qui vivent sur place.
Elle est chez les habitants d’Alep-Ouest (Il n’y a pas que des chrétiens, bien au contraire, nous sommes devenue une infime minorité) qui ont, hier soir, manifesté de joie dans les rues à l’annonce de la libération d’une grande partie d’Alep-Est. Ils ont subi pendant 4 ans et demi un bombardement quotidien de la part des terroristes d’Alep-Est avec des dizaines de victimes tous les jours (bien sûr passé sous silence par les médias occidentaux et personne ne s’est senti mal à l’aise). L’eau leur a été coupée depuis plus de 2 ans par les terroristes (c’est un crime de guerre et contre l’humanité que de couper l’eau a 1.5 millions d’habitants) et personne en Occident ne s’est senti troublé. Alors, les Alépins d’Alep ont supplié l’armée et le gouvernement de l’Etat Syrien de libérer les quartiers Est et il est du devoir de l’Etat de le faire.
La vérité est chez les habitants des quartiers Est d’Alep qui ont été libérés alors qu’ils étaient gardés en « otages » par les terroristes, ou plutôt comme boucliers humains. Il faut les voir éclater de joie en se jetant dans les bras des soldats, pleurer de retrouver les membres de leur famille, il faut les écouter raconter les souffrances qu’ils ont subi de la part des terroristes (Bien sûr, tout ceci est documenté par des vidéos qui sont en arabe et qu’on ne vous montre pas)
Quant aux bombardements russes et syriens qui ont tellement dérangé nos amis en Europe, Oui, ils ont fait des victimes parmi les civils et nous le déplorons. Mais déplorez-vous les victimes civiles des raids de la coalition sur Mossoul ? (La bombe américaine serait-elle plus intelligente que la bombe russe), des raids de la coalition sur les terroristes en Syrie qui font à chaque fois des victimes civiles (le dernier raid aérien français en Syrie a fait d’un coup 110 victimes civils mais on ne vous le dit). Lors d'une prise d'otages, après négociation et tentative infructueuse de libérer pacifiquement les otages, la police ne donne-t-elle pas l'assaut sachant qu'il y aura, peut-être des victimes parmi les otages?.
En effet, il n’y a pas de guerre propre. (Vous oubliez que nous vivons une guerre depuis 5 ans et demi) Mais les médias en Europe ont beaucoup exagéré les faits, modifié et amplifié la réalité. Le matraquage médiatique que vous avez subi était un tissu de mensonge. On vous a annoncé 10 fois en 6 mois la destruction du dernier hôpital d’Alep-Est, c’est comme si, par un coup de baguette magique, l’hôpital renaissait en 2 semaines. On vous a montré en boucle le Maire d’Alep-Est faire des conférences de presse, reçu par Hollande, embarquant avec Duflos [Cécile Duflot] dans une farce de voyage à Alep. Or ce Monsieur n’est ni maire d’Alep ni maire de Paris. C’est un imposteur qu’on a sorti comme un lapin du chapeau d’un magicien pour appuyer la campagne médiatique VISANT A ARRÊTER LA PROGRESSION DE L’ARMEE SYRIENNE A ALEP, en imposant une trêve pour raisons humanitaires afin de permettre aux terroristes (génétiquement modifiés par les occidentaux en rebelles modérés) de se ressaisir.
Les Syriens ont assez souffert de cette guerre, les Alépins en particulier, et n’acceptent pas qu’on les empêche d’exprimer leur joie de voir les terroristes en déroute (du moins à Alep), leurs concitoyens d’Alep-Est libérés, et de pouvoir vivre sans déplorer chaque jour la mort d’un parent, d’un ami, d’un voisin tués par les obus des rebelles-terroristes.

Nabil


PS La campagne médiatique a été tellement bien orchestrée avec un matraquage quotidien de mensonges que toutes les personnes de bonne volonté, qui n’ont pas de relations sur le terrain, vont croire, malgré un esprit critique, ce qu’on leur raconte. Ils vont se dire : on ne peut pas nous mentir autant, il y a sûrement de la vérité dans ce que l’on nous dit. Mentez, Mentez, il en restera toujours quelque chose.