Le Pape après la victoire de Trump


Deuxième volet de l'enquête de Federico Dezzani "Le monde après la victoire de Trump". C'est comme si les dernières pièces d'un gigantesque puzzle, éparpillées depuis 11 ans, se mettaient finalement en place (26/11/2016)

>>> Premier volet: Le monde après la victoire de Trump

>>> Sur un sujet voisin, voir aussi cet article d'Antonio Socci: Renonciation de Benoît: ce qui se cache derrière



Dans sa magistrale analyse du 13 novembre Le monde après la victoire de Trump, Federico Dezzani étudiait «l'impact de nature de nature économique, militaire, géopolitique et même religieuse» du séisme du 8 novembre qui, comme les répliques d'un vrai séisme, allait se répercuter «de l'Union européenne à la Russie, du Moyen-Orient au Vatican», où il prévoyait «des changements profonds et radicaux».

Dans le bref paragraphe consacré au Vatican, il annonçait un article plus détaillé, à venir: «Cela semblera à beaucoup de la politique-fiction, mais il est raisonnable de supposer que l'élection de Donald Trump aura un effet aussi sur l'Eglise catholique... - nous nous réservons d'aborder prochainement le sujet dans un article ad hoc.»

J'avoue que j'attendais cet article avec une certaine curiosité, et même une certaine impatience.
Il a été publié le 23 novembre, et il ne déçoit pas!
Effectivement, comme l'auteur nous en avait prévenus, cela ressemble à de la politique-fiction. Mais personne ayant suivi avec attention et au jour le jour les huit années du douloureux Pontificat de Benoît XVI (sans toujours percevoir les liens entre les évènements) ne pourra en toute bonne foi crier au délire complotiste, ni ne se hâtera de déclasser sans y réfléchir à deux fois au rang de simple hypothèse, ou même de brillante construction intellectuelle d'un esprit agile le fil rouge sinistre que déroule F. Dezzani, qui court du 19 avril 2005 (jour de l'élection de Benoît XVI) au 8 novembre 2016 (jour de l'élection de Trump) en passant par le funeste 11 février 2013 (jour de la démission de Benoît XVI).
Et c'est comme si toutes les pièces d'un gigantesque puzzle se mettaient enfin en place, désignant une vérité aveuglante.

La grande faiblesse du pape Bergoglio après la défaite d'Hillary Clinton (et de George Soros)


24 novembre 2016
Federico Dezzani
Ma traduction

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Le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde proclamé par le Pape Jorge Mario s'est terminé sans gloire ni échos: le bon sens aurait conseillé au pontife une pause pour réfléchir sur l'échec substantiel de l'Année Sainte. Le pape, au contraire, a intensifié ses efforts pour verrouiller le tournant moderniste imprimé à l'Église: création de nouveaux cardinaux qui lui sont fidèles et concession à tous les prêtres de la faculté d'absoudre l'avortement. Peut-être Bergoglio est-il pressé, car il sait que le contexte international qui l'a conduit sur le Siège Pétrinien s'est dissous avec l'élection de Donald Trump.
Brève enquête sur la façon dont l'administration Obama et George Soros ont introduit le jésuite argentin, en forte odeur de maçonnerie, dans les murs léonins.


JORGE MARIO BERGOGLIO? LA VERSION PÉTRINIENNE DE BARACK HUSSEIN OBAMA
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Césaropapisme : «système de relations entre l'Etat et l'Eglise, en vigueur dans l'Empire romain d'Orient et dans la Russie des tsars, en vertu duquel le pouvoir civil étendait sa compétence au domaine de la religion y compris dans ses problèmes disciplinaires et théologiques», telle est la définition donnée par le Treccani [équivalent italien du Littré].

L'intervention de l'Etat sur les affaires religieuses, de manière à façonner l'Eglise et sa doctrine en fonction des besoins du pouvoir temporel, est-elle vraiment circonscrite au seul Empire byzantin et, par extension, au monde orthodoxe? Le césaro-papisme est-il vraiment étranger à l'Occident moderne ?

La plupart des catholiques, reliant l'État autonome du Vatican à la notion d'indépendance, répondrait que oui: c'est la hiérarchie de l'Eglise, et en particulier le Vicaire du Christ sur la terre, qui garantit l'observance correcte de la doctrine, sans qu'aucun pouvoir extérieur n'interfère. Une minorité de catholiques, plus perspicace (pour ne pas utiliser le terme «machiavélique», qui s'est acquis au fil des siècles une connotation très négative), est au contraire consciente que l'Église de Rome subit, depuis la nuit des temps, les influences du monde extérieur: rois de France, empereurs allemands, généraux corses et dictateurs italiens ont toujours essayé de se tailler une Église sur mesure.

C'est une réalité plus vraie que jamais depuis la Seconde Guerre mondiale: le Vatican, incorporé comme le reste de l'Europe Occidentale dans l'empire anglo-américain, finit inexorablement par en subir l'influence politique, économique et idéologique. Ce qui se passe à la Maison Blanche, tôt ou tard, se reflète à l'intérieur des murs léonins.

Si le pouvoir temporel se sent particulièrement fort, s'il est pressé de mettre en œuvre son propre ordre du jour et d'être en mesure de l'imposer facilement à l'Eglise catholique, affaiblie par des décennies de sécularisation de la société et en proie à une crise profonde d'identité, eh bien, pourquoi s'adapter aux temps de l'Etat pontifical, qui vont lentement comme dans toutes les monarchies? Conclave, fumée blanche, règne du pape, mort, conclave, etc. etc., in perpetuum? Ne pourrait-on pas pousser à fond la "modernisation" de l'État pontifical (terme presque blasphématoire jusqu'à Vatican II) , de sorte que le pape «démissionne», comme un quelconque administrateur délégué (PDG), et que les actionnaires majoritaires puissent nommer un nouveau “chief executive officer” de l'Eglise catholique apostolique romaine, sensible à leurs intérêts?

Au cours de la folle administration de Barack Hussein Obama, période durant laquelle l'oligarchie euro-atlantique s'est manifestée sous toutes ses formes, du terrorisme islamique à l'immigration sauvage, des attaques financières aux guerres par procuration avec la Russie, nous avons tout vu: y compris la démission du pape Benoît XVI, la première depuis plus de 600 ans (le dernier pape à abdiquer fut Grégoire XII en 1415), et la naissance d'un rôle, celui de "pontefix emeritus", jusque-là jamais donné à un Vicaire du Christ vivant.

L'interruption du pontificat de Joseph Ratzinger, suivie par le conclave de Mars 2013, qui élit l'Argentin Jorge Mario Bergoglio, est une véritable "révolution" pour l'Eglise catholique, aisément intelligible pour les croyants et les athées: à un pape "conservateur" comme Benoît XVI succède un "progressiste" comme François, à un défenseur de l'orthodoxie catholique succède un moderniste qui veut "rénover" la doctrine millénaire de l'Église, à un pape qui avait répété l'incompatibilité entre Eglise catholique et franc-maçonnerie, succède un qui est en très forte odeur de franc-maçonnerie, à un pape sûr que seulement dans l'Eglise du Christ est le salut succède un champion de l'oecuménisme, téméraire au point d'oser l'impensable: «il n'y a pas un Dieu catholique, il y a Dieu» affirme-t-il à Eugenio Scalfari en 2013.

Le fondateur de La Repubblica, bien introduit dans les milieux "éclairés" (illuminati) tant italiens su'internationaux, est en réalité un excellent révélateur pour saisir les mutations au sein l'Eglise: on passe de l'éditorial «De Pacelli à Ratzinger, la longue crise de l'Eglise» en mai 2012, où Scalfari raisonne à distance sur le pontificat "maniéré" du pape Ratzinger, lui reprochant un manque d'ouverture à la modernité, à Luther et à l' œcuménisme, au dialogue en tête-à-tête de Novembre 2016, où Scalfari disserte aimablement avec Bergoglio de «métissage universel», thème si cher à la franc-maçonnerie.

Jorge Mario Bergoglio est, pour utiliser une définition synthétique, la version pétrinienne de Barack Hussein Obama. On pourrait soutenir que c'est le président américain qui a installé le jésuite à la tête de l' Eglise, mais ce serait juste une affirmation vraisemblable. Comme nous le verrons bientôt, en effet, ce sont les mêmes milieux qui ont soutenu Barack Obama (et qui ont tout investi sur Hillary Clinton lors des dernières élections) qui ont préparé le terrain sur lequel a germé le pontificat de Bergoglio. C'est le milieu de la finance anglo-américaine, de George Soros et de l'establishment anglophone "liberal".

Si on réfléchit sur les trois dernières années de son pontificat, l'action du pape semble calquée sur l'administration démocrate. Obama se fait le champion de la lutte contre le réchauffement climatique, qui a culminé avec le Traité de Paris en Décembre 2015? Bergoglio répond par l'encyclique écologiste "Laudato si". Obama et ses Askari européens, Merkel et Renzi en tête, encouragent l' immigration de masse? Bergoglio en fournit la couverture religieuse, finissant par consacrer la majeure partie de son pontificat au thème. Obama légalise les mariages de même sexe? Bergoglio se dépense au maximum afin que le Synode sur la famille de 2014 pousse dans cette direction. Obama lance une réforme sanitaire controversée qui encourage l'utilisation de médicaments abortifs ? Bergoglio étend à l'ensemble des prêtres, au lieu de la réserver aux évêques, la faculté d'absoudre de l'avortement.

Comment a-t-il été possible d'établir au Vatican un pontife qui soit en parfaite harmonie avec l'administration démocrate d'Obama et, surtout, lexpression des intérêts maçonnico-financiers qui sont derrière?

Eh bien, nous allons essayer de fournir une réponse à la question dans cet article.

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Certains, en particulier les catholiques les plus sanguins, voient dans la chute de Ratzinger et la nomination de Bergoglio rien de moins que l'action du diable: et même, selon certains, l'avènement de ce "pape noir" qui, selon la prophétie de Nostradamus ouvrira toutes grandes les portes de l'Apocalypse. Mais nous, habitués à disséquer le pouvoir (souvent "démoniaque", ça oui) avec des critères scientifiques, nous adopterons la vieille approche historico-déterministe, cherchant les principes de cause à effet qui ont conduit d'abord à la chute de Ratzinger et ansuite à l'ascension de Bergoglio sur le trône pétrinien.

Si, malheureusement, dans nos recherches, nous devions tomber sur des forces démoniaques, eh bien, nous ne pouvons qu'espérer que la Providence nous protégera.

La première étape dans de tels cas est, comme toujours, de se débarrasser de l'ancienne hiérarchie, le plus gros obstacle à l'installation de ces nouvelles figures sur lesquelles le pouvoir mise tout: c'est une dynamique déjà vue en Italie avec Tangentopoli [une gigantesque affaire de pots de vin dans les années 90, qui donna lieu à la fameuse "opération mains propres"], qui balaya la vieille classe dirigeante italienne ouvrant la voie aux gouvernements "pro-européens" Amato, Prodi, etc.; déjà vue en Allemagne avec la Tangentopoli allemande qui décapita la CDU et favorisa l'émergence de la semi-inconnue Angela Merkel; déjà vue à Florence avec le scandale urbaniste du Castello qui élimina l'assesseur shérif Graziano Cioni et donna le coup d'envoi à l'ascension au pouvoir de Matteo Renzi; déjà vue au Brésil avec le scandale Petrobras qui a provoqué la chute de Dilma Rousseff, et la nomination comme président du maçon Michel Temer; etc. etc.

Accusations de corruption (fondées ou non), accusations infâmantes, menaces, allusions sinistres, détention préventive, battage de la presse, faux témoignages, meurtres: tous les moyens sont utilisés pour «saper» les anciens dirigeants indésirés. Dans notre cas, l'objectif est le pape Joseph Ratzinger et sa suite de cardinaux conservateurs, à déloger tout prix pour l'avènement d'un pape moderniste, le jésuite Jorge Mario Bergoglio.


VATILEAKS & CO: COMMENT RENVERSER UN PAPE
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Traçons donc une brève chronologie raisonnée des événements qui ont conduit à la démission sensationnelle de Ratzinger du Siège Pétrinien en Février 2013 et à la nomination comme évêque de Rome du jésuite Bergoglio.

Avril 2009: Barack Obama a pris ses fonctions à la Maison Blanche depuis à peine trois mois et avec lui, cette oligarchie "liberal" déterminée à se débarrasser de Benoît XVI. En Italie sort "Vatican S.A", un livre qui «grâce à l' accès, presque par hasard, à une archive intarissable de documents officiels, explique pour la première fois le rôle de l'IOR dans la Première et la Deuxième République [italienne]»: mafia, franc-maçonnerie, Vatican et éléments tordus de l'Etat sont le mix de ce best-seller qui ouvre la campagne de boue et d'intimidation contre Ratzinger.

L'auteur du livre est Gianluigi Nuzzi qui, détail intéressant pour les fins de notre analyse, est l'un des rares journalistes italiens à être dans l'intimité avec le plus souvent discret Gianroberto Casaleggio: Nuzzi obtient en 2013 une longue interview du gourou du M5S [Mouvement Cinq Étoiles] et trois ans plus tard, il assiste à ses funérailles à Milan.

Il est donc légitime de supposer que Nuzzi, plume de Il Giornale, Libero et Il Corriere della Sera, a confectionné "Vatican SA" et son best-seller suivant sur les Vatileaks, en utilisant des sources qui lui avaient été passées par ceux qui se cachent derrière Gianroberto Casaleggio et M5S: les services secrets atlantiques et, en particulier, ceux Britanniques qui historiquement vivent en symbiose avec la franc-maçonnerie.


Années 2010-2011: ce sont deux années très dures pour le pape Ratzinger, assailli de toutes parts par les enquêtes sur la pédophilie, le talon d' Achille de l'Eglise catholique sur lequel l'oligarchie atlantique peut facilement frapper, infligeant de lourds dégâts. «Scandales de pédophilie, 2010 a été l'annus horribilis de l'Eglise catholique», écrivait en Janvier 2011 Il Fatto Quotidiano. C'est la même période où l'Argentin Luis Moreno Ocampo, premier procureur de la Cour pénale internationale et ancien consultant auprès de la Banque mondiale, évalue s'il faut accuser le pape Ratzinger de crimes contre l'humanité, lui imputant les «crimes commis contre des millions d'enfants des mains de prêtres et de religieuses, et orchestrés par le Pape».

Année 2012: nous disposons aujourd'hui (après les révélations de Wikileaks en octobre dernier) d'un important document datant de cette année, indispensable pour comprendre les complots qui conduisent à la chute de Ratzinger et à l'ascension du «moderniste» Bergoglio. C'est en effet en Février 2012 que John Podesta écrit à Sandy Newman un courriel intitulé “opening for a Catholic Spring? just musing…” ie «Préparer un Printemps catholique? Quelques réflexions .... » [cf. Vers un printemps catholique].
Qui sont ces deux hommes?

Podesta, qui s'est trouvé récemment sous les projecteurs en sa qualité de président de la campagne d'Hillary Clinton, est une grosse légume (papàvero) de l'establishment "liberal": ancien chef de cabinet de la Maison Blanche à l'époque de Bill Clinton, Podesta est également fondateur du Think tank 'Center for American Progress', dont un des principaux donateurs est le spéculateur George Soros. Sandy Newman est au contraire une personnalité plus effacée, mais pas moins importante (ou peut-être encore plus importante?) Podesta est directeur et fondateur de plusieurs associations progressistes (Voices for Progress, Project VOTE!, Fight Crime: Invest in Kids) et c'est à travers ses programmes qu'en 1992, tout juste diplômé, Barack Hussein Obama fait ses armes.

Que se disent Podesta et Newman dans ce précieux échange d'e-mails? Nous en rapportons un extrait:

«Newman: There needs to be a Catholic Spring, in which Catholics themselves demand the end of a middle ages dictatorship and the beginning of a little democracy and respect for gender equality in the Catholic church. (…) Podesta: We created Catholics in Alliance for the Common Good to organize for a moment like this. But I think it lacks the leadership to do so now. Likewise Catholics United. Like most Spring movements, I think this one will have to be bottom up”».

Dans les cercles libéraux (liberal) anglo-saxons, les mêmes où l'on discute depuis des années de la nécessité d'un Vatican III qui ouvrirait aux homosexuels, à l'avortement et à la contraception (“The World Needs a New Vatican Council” écrit en 2010 un membre de l'American Center for Progress), on parle donc ouvertement d'un Printemps catholique, mettant fin à la dictature médiévale de l'Eglise, suivant les lignes du Printemps arabe qui vient de bouleverser le Moyen-Orient. «Comme tous les Printemps» dit Podesta, «ce mouvement doit aussi aller de la base vers le haut». L'objectif de l'oligarchie atlantique est-il donc le sommet de l'Eglise, le conservateur Joseph Ratzinger? la réponse, compte tenu des développements ultérieurs, est oui.


Quelques semaines plus tard démarre en effet la manoeuvre en tenaille qui, dans l'espace de dix mois conduira à la démission sensationnelle de Benoît XVI: ce sont les Vatileaks, une campagne médiatique furieuse qui, attaquant sur plusieurs fronts (IOR, abus sexuels, luttes de palais, gestion controversée de la Secrétairerie d'Etat par le cardinal Bertone, etc. etc.) inflige le coup final au règne déjà ébranlé du conservateur Ratzinger, dépeint comme «trop faible pour diriger l'Eglise». L'analyse de l'histoire tordue et complexe des "Vatileaks" déborde de notre article: ce que nous voulons souligner, c'est que l'ensemble du scandale repose sur la fuite d'information, une activité qui depuis l'aube des temps est effectuée par les services secrets .

Des nouvelles volées, c'est ce qui permet à l'habituel Gianluigi Nuzzi de confectionner son deuxième best-seller, le livre-séisme qui sort en mai 2012: “Sua Santità. Le carte segrete di Benedetto XVI” (en français: Sa Sainteté: Scandale au Vatican , ensuite traduit en anglais avec le titre symbolique “Ratzinger was afraid: The secret documents, the money and the scandals that overwhelmed the pope”.
Qui est la source de Nuzzi, le soi-disant "corbeau"? Comme dans le plus banal de romans policiers, c'est le majordome, Paolo Gabriele qui agit comme un bouc émissaire pour une machination bien plus complexe.

Des nouvelles volées, ce sont celles qui paraissent sur Il Fatto Quotidiano, qui servent à démontrer que l'IOR, géré par Ettore Gotti Tedeschi «n'a aucune intention de mettre en œuvre les engagements pris par l'UE pour adhérer aux normes du Comité pour l'évaluation des mesures de lutte contre le blanchiment d' argent et n'a aucune intention de permettre aux autorités anti-blanchiment vaticanes et italiennes de regarder ce qui s'est passé dans les comptes de l'IOR avant Avril 2011». Gotti Tedeschi sera brutalement limogé par l'IOR le 25 mai, le jour même de l'arrestation du majordome Gabriele, alimentant ainsi le soupçon que les "corbeaux" sont partout, même au sommet de l'IOR, y compris Gotti Tedeschi.

Des nouvelles volées, enfin, ce sont les extraits publiés par Conchita De Gregorio sur la Repubblica et Ignazio Ingrao sur Panorama en février 2013, extrapolés à partir d'un présumé dossier secret et se rapportant à un mystérieux "lobby homosexuel au Vatican": ce serait la gravité de ce document, selon la reconstruction de la presse, qui aurait convaincu Ratzinger de démissioner.

Ceci nous amène au 11 Février 2013 : lors d'un consistoire pour la canonisation de plusieurs saints, Benoît XVI, visiblement fatigué, communique en latin la sensationnelle démission du Trône Pétrinien. Le pape a-t-il été contraint de démissionner sous le chantage? Avait-il effectivement peur?

Ratzinger a récemment répété que ce choix dramatique «n'était pas une retraite sous la pression des événements ou une fuite par incapacité d'y faire face: personne n'a essayé de me faire chanter». Ratzinger a affirmé le 11 Février 2013, «n'être plus sûr de ses forces dans l'exercice du ministère pétrinien»: c'est dans ce sentiment d'insécurité qu'il faut probablement chercher la vraie raison de la reddition de Benoît XVI. Miné par trois années d'attaques médiatiques, plié par le scandale Vatileaks, le théologien Ratzinger, depuis toujours peu résolu («Un de mes points faibles est peut-être le peu de résolution à gouverner et à prendre des décisions») a désormais 86 ans, il ne voit pas d'autre solution que de démissionner. D'autres, avec un tempérament plus robuste, auraient peut-être lutté jusqu'au bout [???].

Les malheurs du "conservateur" Ratzinger et le bombardement massif qui a affaibli les secteurs de l'Eglise qui lui étaient fidèles, ouvrent alors la voie à un pape moderniste, qui mette en œuvre le "Printemps catholique" tellement recherché par l'establishment anglo-américain.

Le Conclave de Mars 2013 (au cours duquel, selon le journaliste Antonio Socci, il y a eu de graves irrégularités qui auraient pu et dû en invalider le résultat), choisit ainsi comme évêque de Rome l'Argentin Jorge Mario Bergoglio: premier jésuite à accéder au trône papal, au parcours quelque peu ambigu au moment de la dictature argentine (la possibilité de faire l'objet de chantage est un trait saillant des marionnettes atlantiques, d'Angela Merkel à Matteo Renzi), le nouvel évêque de Rome est salué avec joie par la franc-maçonnerie argentine, celle italienne, et par la puissante loge du B'nai B'rith qui assiste à son intronisation.

Bergoglio lui-même est-il franc-maçon? Plus d'un élément de caractère doctrinaire, de la négation que «Dieu est catholique» à l'accent obsessionnel mis sur l'œcuménisme, font supposer que oui: le chef de l'Eglise catholique apostolique romaine pourrait être, en réalité, un adepte du déisme maçonnique.

Mais c'est surtout l'administration démocrate de Barack Obama et cette clique de banquiers liberal et anglophones qui l'appuient, qui se réjouissent du nouveau pape: Bergoglio est le pontife qui met en œuvre dans les limites du possible ce "Printemps catholique" tant attendu (mariages de même sexe, avortement et contraception), c'est le pontife qui épouse la cause de l'écologisme, c'est le pontife qui fournit une base idéologique à l'immigration sans limites, c'est le pontife qui dédouane Luther et la réforme protestante, c'est le pontife qui garde le silence sur le nettoyage ethnique au Moyen-Orient aux dépens des chrétiens, du fait de cet ISIS derrière lequel se cachent les mêmes pouvoirs (Etats-Unis, Royaume-Uniet Israel) qui l'ont introduit dans les murs léonins. C'est le pape, le premier, à avoir "l'honneur" de parler au Congrès des États-Unis lors de la visite de Septembre 2015, qui se prodigue pour apaiser le mécontentement du monde catholique américain contre la réforme sanitaire dite Obamacare.

La dernière intervention sensationnelle de Bergoglio en faveur de l'establishment atlantique remonte à Février 2016, lorsque le pape étiqueta comme "non-chrétienne" la politique anti-immigration de Donald Trump: il y avait évidemment derrière cette intervention imprudente le désir de payer sa dette à ce monde auquel le pontife argentin doit tout, mais il y avait aussi un désir de mettre à l'abri, sinon son pontificat (ce qui serait trop mesquin), au moins son oeuvre de "modernisation" de l'Eglise.
La victoire d'Hillary Clinton, la candidate de l'oligarchie euro-atlantique et de George Soros, était en effet la condition 'sine qua non' pour que le "Printemps catholique" de Bergoglio puisse continuer: au contraire, sa défaite a démantelé le contexte géopolitique dans lequel Bergoglio a construit la réforme progressiste bancale de l'Eglise.

Comme François Hollande, comme Angela Merkel et comme Matteo Renzi, Jorge Mario Bergoglio, bien qu'évêque de Rome, n'est désormais rien d'autre que la relique d'une ère archivée: un figurant sans scénario, immobile sur la scène, muet et hors-jeu, en attendant que le rideau tombe.

Il y a eu de la part de Bergoglio un dernier sursaut pour verrouiller son oeuvre: la concession à tous les prêtres de la faculté d'absoudre du péché d'avortement, et une troisième fournée de cardinaux (plus d'un tiers du collège des cardinaux est désormais composé de prélats qui lui sont fidèles), de manière à donner également une connotation 'liberal' pour l'avenir de l'Eglise à Rome. Mais il est désormais trop tard.

La rébellion au sein de l'Eglise à son "Printemps catholique" a commencé (quatre cardinaux ont récemment soulevé des objections sérieuses au document Amoris Laetitiae avec lequel Bergoglio a conclu les travaux du Synode sur la famille, contestation à laquelle le pape n'a pas encore répondu) et à la Maison Blanche, il n'y a plus personne pour le protéger. Au contraire, il y a un président 'in pectore' qui, fort du vote de la majorité des catholiques américains, en apprécierait peut-être la démission suivant l'exemple de Benoît XVI. La fin pour Jorge Mario Bergoglio, se rapproche donc: beaucoup d'hommes ont déjà exprimé un jugement sur son oeuvre, Dieu exprimera le sien.

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Exemple classique d'oecuménisme d'empreinte maçonnique
(Intentions de prières du Pape, janvier 2016, cf. https://www.prieraucoeurdumonde.net/video-du-pape/).