Le Petit gonfalonnier du Christ Roi


La belle et émouvante histoire du petit martyr cristero José Sanchez del Rio, qui sera bientôt canonisé par le Pape (11/2/2016)

>>> Cf. Le (presque) saint José Luis Sanchez

 

Le Petit gonfalonnier du Christ Roi


Roberto De Albentiis
10 février 2016
www.campariedemaistre.com
(ma traduction)

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Fin janvier, le monde catholique a été saisi d'une grande joie: le Bienheureux José Sanchez del Rio, le petit gonfalonnier du Christ-Roi dans la guerre Cristera, sera bientôt proclamé saint par le Pape François

Ce petit bienheureux, une des figures les plus vénérées du monde catholique contemporain, est l'un des plus célèbres martyrs mexicains, victimes de la violente et cruelle persécution anti-catholique qui a caractérisé le Mexique pendant toute la première moitié du siècle dernier; pendant près de cinquante ans, les loges maçonniques et les notables libéraux locaux, de mèche avec les gouvernements américains et se servant aussi de sectes hérétiques d'inspiration protestante (comme le tristement célèbre Luz del Mundo), ont fait la pluie et le beau temps au Mexique, persécutant durement les catholiques. Des catholiques, pourtant, qui avaient pris part aux mouvements révolutionnaires sociaux de Villa et Zapata contre les divers Carranza et Calles, alliés des propriétaires et des pétroliers.
Au Mexique, une petite minorité blanche, libérale-maçonnique et anticléricale, se permit de décider de la vie de la majorité indigène et métisse catholique, et contre cette minorité arrogante, les catholiques décidèrent de livrer bataille, au nom du Christ roi: Ce fut la Cristiada, la guerre des Cristeros.
Cette page historique est restée ensevelie sous le non-dit, et pratiquement ignorée jusqu'en 2000, lorsque saint Jean-Paul II béatifia et canonisa de nombreux martyrs de ce conflit (les Martyrs Mexicains, célébrés le 21 mai); depuis lors, progressivement, grâce à la musique de Vicente Fernandez et à des films indépendants, de plus en plus de gens ont appris à connaître la cruauté et l'héroïsme de la Cristiada. Et l'un des héros de la Cristiada est le petit José Sanchez del Rio.
Né dans une famille mexicaine modeste en 1913, le petit José, au moment du déclenchement de la guerre des Cristeros en 1926, décida, malgré son jeune âge, de s'enrôler dans la milice catholique, devenant en somme son gonfalonier (un épisode immortalisé dans le films "Cristiada»); il fut un exemple de courage et de valeur militaire (il lui fut justement concédé de porter l'étendard dans la bataille) et encore plus de prière et de piété (il était assidu à l'Adoration eucharistique, et c'est lui qui conduisait la prière du Rosaire).

Après une bataille sanglante, il fut capturé par les soldats gouvernementaux, qui l'emprisonnèrent et le soumirent à la torture et à des sévices pour lui faire abjurer la foi catholique, chose qu'il refusa toujours, et pour laquelle il subit finalement le martyre. Ce fut un martyre cruel, surtout si l'on considère le jeune âge du petit martyr: emprisonné, enchaîné, privé de nourriture, soumis aux coups, aux menaces et aux injures, il n'a jamais renié le Christ-roi (chaque fois que les soldats gouvernementaux le lui ont proposé, il criait encore plus fort: «Vive le Christ roi!», ce qui les rendait encore plus furieux), et une fois sa mort décidée, il fut conduit au mur pour être fusillé, non sans qu'on lui eût auparavant écorché les pieds.
Comme il l'écrivit dans un dernier message à sa famille, il allait au paradis pour «leur préparer une bonne place»; bien qu'il fût l'un des nombreux catholiques tués dans ce conflit, il en est devenu l'un des symboles les plus célèbres, et sa vénération se répandit d'abord au Mexique, puis, par la suite, dans le monde entier. Si l'on peut ne pas connaître saint Christopher Magallanes (le saint prêtre qui ouvre la liste des martyrs mexicains canonisés) ou Enrique Gorostieta (le général qui dirigea les troupes dans la bataille cristera), la Liga Nacional de Defensa Religiosa ou le Partido Revolucionario Institucional, on constatera en revanche l'incroyable célébrité et la vénération dont jouit le petit José.

José Sanchez del Rio a vécu à peine quinze ans (comme saint Dominique Savio), il n'a pas eu le temps de devenir père de famille, ou prêtre, ni d'écrire de grandes œuvres théologiques, et pourtant il est devenu l'un des saints les plus vénérés et invoqué et pris comme exemple; il y a dix ans, l'année où, après mon retour à la foi, je fus confirmé, je lus pour la première fois sur le “Settimanale di Padre Pio” (dont je ne sus que plus tard le lien avec les merveilleux Franciscains de Immaculée) la doctrine de la royauté Christ et l'histoire du petit José, deux choses qui me touchèrent beaucoup.

Notre Seigneur Jésus-Christ a aimé les petits («Laissez venir à moi les petits enfants» et «celui qui scandalisera un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait qu'on lui mît une meule autour du cou et qu'il fût jeté dans la mer») et il a promis souffrances et persécution («Ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi»), et José Sanchez del Rio, le futur saint, le petit gonfalonnier du Christ-roi, a pleinement incarné ces deux aspects du message de l'Evangile, jusqu'à l'effusion du sang.

Proposons-le comme héros et modèle à nos petits (il n'est pas vrai que les enfants d'aujourd'hui n'aiment pas les choses fortes, et même ils les recherchent, il n'y a pas d'enfant qui ne désire un héros dont il veuille s'inspirer!) , mais aussi, proposons-le comme héros et modèle pour nous-mêmes, essayons, avec son aide, et son exemple, et en le demandant au Seigneur, d'être son gonfalonnnier, de combattre le grand bon combat et nos petits bons combats quotidiens; demandons-lui, surtout, aujourd'hui, fête liturgique du Bienheureux José, et pour cette année, début du Grand Carême, où il y a tant à lutter et à souffrir pour le Ressuscité, Roi Glorieux!