Pourquoi François n'aime pas la Marche pour la Vie



Sandro Magister propose une explication... (11/5/2016)

>>> Cf.
Pour ceux qui ne veulent pas voir : L'accueil glacial du Pape aux participants à la Marche pour la Vie hier à Rome (9/5/2016)

 
En dehors de ce contexte [celui de la "culture du déchet"], dans la vision de Jorge Mario Bergoglio, une Marche pour la vie devient un obstacle au dialogue avec la postmodernité. Pas un avantage pour l'image de l'Eglise, mais un préjudice.


La Place Saint-Pierre inhospitalière pour les marcheurs
Ceux pour la vie


Settimo Cielo
11 mai 2016
Ma tradution

* * *

Aux États-Unis, la Marche pour la Vie est désormais un classique, chaque année à Washington avec la Maison Blanche en toile de fond. Mais à Rome sur la place Saint-Pierre non, François n'aime pas la voir apparaître. On l'a compris à la façon dont il l'a maltraitée au "Regina Coeli" du dimanche 8 mai, fête de l'Ascension.

Au moment des salutations finales, après avoir volontiers laissé la place aux applaudissements d'abord des fidèles de Rome, puis de ceux de Pologne, François a dit d'un ton neutre et avec un visage fermé: «Je salue les participants à la Marche pour la Vie», dont il a même voulu couvrir les applaudissements en répétant deux fois les mots suivants du texte qu'il lisait. Ofrrant à nouveau, tout de suite après, gestes et sourires à un groupe de scouts romains et à un autre de confirmants de Gênes, ces derniers gratifiés d'un amical "hors-texte" : «Vous êtes bruyants, les Génois!».

Pour le vérifier, il suffit de revoir la vidéo (vers 11'15"):




La Marche pour la Vie de cette année à Rome, la sixième de la série, partie de la Bocca della Verità (sculpture en bas-relief du 1er siècle située devant la basilique romaine Santa-Maria in Cosmedin), et arrivée à Saint-Pierre pour le "Regina Coeli", a réuni 30.000 personnes, dont le cardinal Raymond Leo Burke, l'archevêque de Ferrare Luigi Negri et l'évêque auxiliaire d'Astana Athanasius Schneider, trois ecclésiastiques auxquels François est notoirement allergique. Mais l'ostracisme contre toute l'initiative a également été mis en œuvre par "L'Osservatore Romano", qui ne lui a pas consacré une seule ligne.

Quant à "Avvenire", le quotidien de l'Eglise italienne, dans un article caché à la page 11 du mardi 10 mai, pour donner un signe d'un minimum de bienveillance papale pour la Marche, a dû "pêcher" une lettre du Secrétaire d'État adjoint, Mgr Angelo Becciu, non pas pour la Marche pour la vie de Rome - qui n'a été gratifiée d'aucun message, même standard - mais pour celle qui se tiendra au Portugal le samedi 14 mai.

Il reste à comprendre le pourquoi de cette intolérance de François, même si à plusieurs reprises, il n'a pas manqué de condamner sévèrement l'avortement.

Peut-être une indication est-elle dans le contexte auquel le pape associe habituellement ces condamnations. C'est le contexte qu'il identifie comme «la culture du déchet» (cultura dello scarto), où son véritable ennemi n'est pas celui qui tue de très jeunes vies innocentes, dignes seulement de miséricorde, mais le pouvoir économique international qui alimente ces meurtres par faim idolâtre d'argent.

En dehors de ce contexte, dans la vision de Jorge Mario Bergoglio, une Marche pour la vie devient un obstacle au dialogue avec la postmodernité. Pas un avantage pour l'image de l'Eglise, mais un préjudice.