Trois ans de "bergoglionades"


Qu'y a-t-il à célébrer, le 13 mars? Petit bilan très argumenté d'un catholique perplexe et inquiet, et très agacé par les "bergogliens", par l'auteur du site du même nom (14/3/2016).


"Oui, je peux dire que je suis un peu fourbe, je sais me débrouiller, mais c'est vrai que je suis aussi un peu ingénu"

Trois ans de "bergoglionades"


Les papolâtres "bergoglieux" célèbrent trois ans de "bergoglionades".

12 mars 2016
bergoglionate.wordpress.com
Ma traduction


Nous ne voulions pas, non, vraiment nous ne voulions pas, mais quand vous êtes provoqués par des lectures exaspérantes, et puisqu'on parle de «nous», des membres de l'Église, sinon de l'Eglise elle-même, comme d'un «objet» à changer, et non pas comme d'un «sujet» qui, comme nous le professons dans le Credo, sanctifie ceux qui l'accueillent et la suivent, alors il est évident que nous devons répondre à certaines provocations.

Les médias font la course pour évoquer, ré-évoquer, trois années de pontificat et, sournoisement Radio Vatican tente de faire un article destiné à mettre en évidence toutes les anomalies que nous avons relevées à travers les nombreux articles que nous vous avons proposés.
En effet, Radio Vatican (lire ICI) souligne la juste condamnation d'une certaine papolâtrie, laquelle, écrit-il «est contre François»: mais alors, quand nous parlons de la papolâtrie en cours, c'est nous qui avions raison de tirer la sonnette d'alarme... pourtant de nombreux bergoglieux ou bergogliens nous ont accusés de mensonges, les différents médias présumés catholiques, ou vaticanistes de gauche disaient qu'il n'y avait aucune papolâtrie - mais si elle n'existe pas ou n'existait pas, pourquoi Radio Vatican en parle-t-il comme d'un risque dans l'article?

L'article en question contient les paroles d'un certain Burini de TV2000 (la chaîne de la CEI), qui dénonce:
«Prenons garde à ne pas ériger le monument à Bergoglio prématurément. A la fois parce que nous savons ce qui arrive aux monuments, sur les places, et parce que ce serait particulièrement contre-productif, surtout dans le milieu des médias, s'agissant d'un Pontife qui poursuit un ministère "centrifuge", de "sortie", qui condamne l'auto-rérentialité».

Des mots très justes, mais qui viennent se heurter à cette papolâtrie des médias, typique aussi de TV2000 qui ne manque jamais l'occasion d'élever des monuments à Bergoglio sur chaque place "médiatique"; en somme, il ne faut qu'un peu d'honnêteté intellectuelle pour se rendre compte que la télévision présumée catholique se contredit elle-même et se présente avec une sorte d'auto-référentialité inédite, où il n'y a pas de place pour la contradiction (si la contradiction est d'oser critiquer les choix de ce Pape), et où comme toujours, c'est la doctrine de l'Eglise qui sort la plus pénalisée, la seule qui devrait maintenir non pas «l'auto-référentialité» mais la «référentialité» parce qu'elle est pas des hommes, mais de Dieu.

Bref, nous en somme au énième: “me la canto e me la suono” (je me la chante et je me la joue), propre à une auto-référentialité typique de ces temps étranges où - tandis qu'on prêche la miséricorde, l'inclusion, la tolérance, le dialogue, et ainsi de suite - depuis maintenant trois ans, tout cela est purement et simplement, et de manière flagrante refusé à ceux qui se hasarderaient à critiquer certaines décisions de ce pontificat, ou tout au moins, à en discuter, risquant souvent un lynchage des médias et surtout, la fermeture de ces espaces médiatiques à leurs critique.

Venons-en au fait: trois ans de ce pontificat, qu'avons-nous à célébrer? C'est cela qu'on ne comprend pas, ou si vous préférez, que NOUS ne comprenons pas.

Si c'est à partir des fruits que «nous les reconnaissons» quelqu'un, de grâce, peut-il nous indiquer les fruits de ces trois ans? Merci. Nous entendons et nous lisons souvent éloges et honneurs, mais personne ne sait nous dire pour quoi: au contraire, hélas, les nombreux éloges de ce pontificat tournent autour de beaucoup d'hérésies prononcées par des prêtres qui ont fait de leurs propres paroisses leur quartier général de pouvoir, dépassant même le pape en personne dans l'intention. Ou mieux, le pape François jette l'idée avec ses phrases ambiguës et certains curés les traduisent directement en hérésie.

Quelques exemples?
La communion pour les divorcés remariés «n'est pas possible» - ainsi s'est exprimé El Papa -, mais comme un jour, il parle clairement et un autre de manière ambiguë, les médias l'interprètent à leur avantage, El Papa les laisse faire et les pasteurs mettent en pratique dans la version hérétique.
De même à propos de la famille, vous pouvez trouver de nombreuses interventions du Pape, y compris vocales, dans lesquelles il défend la famille bibliquement et naturellement entendue entre un homme et une femme, mais ensuite, son absence d'action contre le péché qui détruit la famille - ou son accolade affectueuse à des couples homosexuels vivant ensemble - fait dire aux médias gauchisants que le pape embrasse aussi les nouvelles familles (mais nous savons que ce n'est pas vrai), et ainsi des pasteurs mettent en pratique des choses que le pape n'a jamais dites, mais que son silence, parfois ses gestes spectaculaires, font ressembler à un compromis, à une approbation tacite.

Et ainsi de suite, car il y a de nombreuses preuves. Le problème de ces trois années de pontificat réside dans l'ambiguïté et dans la confusion, qui ont enveloppé l'Église dans une spirale d'auto-destruction, comme l'avait prophétisé Paul VI lui-même dont François se sent le mentor (ndt: n'est-ce pas plutôt l'inverse?), et dont ce pape est, malheureusement , l'architecte et le principal responsable, non pas parce qu'il est lui-même un hérétique, mais parce qu'il ne clarife pas, parce qu'en bon jésuite qui se respecte, il aime l'ambiguïté, parce que là où la confusion grandit et se nourrit, Bergoglio le considère comme un terrain fertile de et pour de «nouveaux défis».

Nous le répétons: trois ans de ce pontificat, qu'y a-t-il à célébrer?

Pouvons-nous trouver des catholiques honnêtes, des journalistes honnêtes, des prêtres et des évêques honnêtes, capables de nous faire une liste de ces fameux fruits pour lesquels nous célébrerions quelque chose de tellement important?
Avec ces questions provocatrices, nous n'avons pas l'intention de démolir ce pontificat pour lequel, au contraire, il est très difficile et trop tôt pour pouvoir en récolter les fruits. Les bilans et les célébrations, en vérité, n'appartiennent pas au christianisme, ou à l'ecclésiologie ou même à la papauté, mais ils sont une monnaie médiatique de notre siècle, ils sont un bilan des médias, ils sont une mesure horizontale mondaine dont nous nous passerions volontiers, et même nous ne devrions surtout pas courir après ces bilans.

Ces trois années, et il faut le dire en toute honnêteté, ont été des années dramatiques pour beaucoup de catholiques qui ne savent toujours pas ce qui va leur arriver ni pourquoi ils ont été «mis sous contrôle» par François , sans réelle motivation hérétique ou de scandale pour le monde, et ne savent même pas pourquoi ils ont été présentés comme des monstres.

Dans ces trois années, les fruits qui émergent sont un Ravasi qui canonise les francs-maçons avec le silence (consentement tacite?) du pape.
Nous avons le retour de Bruno Forte avec son église "glocale" (contraction de "globale" et "locale"...?) dans l'intention de fonder une nouvelle église au moins avec l'appui et le soutien de Massimo D'Alema (???), et donc avec le consentement tacite du Pape (???)... n'oublions que Bruno Forte a été mis au "congélateur" sous le pape Benoît XVI et qu'il a retrouvé toute son audace quand Bergoglio l'a appelé au secrétariat des deux derniers synodes.
Nous avons un nouveau retournement de l'oecuménisme après que Benoît XVI ait cherché à réparer les dommages causés par un certain syncrétisme religieux sous le pontificat de Jean-Paul II - au point de signer ensemble la célèbre déclaration Dominus Jesus, et aujourd'hui El Papa "sympa" rebat les cartes et refonde un ecuménisme syncrétiste, jusqu'à annoncer qu'il rendra hommage à Luther pour le 500e anniversaire[de la Réforme] ...

Vous allez peut-être dire que nous n'énumérons que certains aspects discutables de ce pontificat, mais qu'au fond, il y a beaucoup de belles choses, beaucoup de bons fruits à noter. Très bien, pourriez-vous les indiquer, s'il vous plaît? Pourriez-vous les signaler? Nous vous en serions reconnaissants parce que, vraiment, à nous, ils nous échappent. Nous, nous voyons dans l'Eglise que les catholiques «normaux» c'est-à-dire ceux qui vivent normalement une vie sereinement attachée à la doctrine, au catéchisme, et une vie catholique pratiquée et cohérente dans leur paroisse, sont persécutés, expulsés, définis - par le pape lui-même - «rigides et pharisiens, et même pélagiens», qui imposent des poids inutiles (la doctrine) sur les épaules des hommes ...

Un pape qui , tout en déclarant qu'il est nécessaire d'étudier le catéchisme, privilégie et favorise de fait les prêtres, religieuses, laïcs et évêques qui ne l'appliquent pas, et offre tout au plus un fruit défendu. C'est le fruit le plus "savoureux" de ces trois années de pontificat: la confusion, tout et son contraire, l'ambiguïté, le syncrétisme tant doctrinal que culturel.

Un exemple? Sa relation avec Scalfari contredit l'Evangile. Dans l'Evangile, il est dit d'aller et prêcher l'Evangile pour «faire des disciples»; El Papa, à son ami Scalfari - qui lui demande s'il doit se convertir - lui déconseille de le faire, lui dit «vous ne devez pas vous convertir sinon je devrais trouver un autre ami athée», mais c'est comme si nous disions à un voleur de ne pas cesser de voler, car sinon, nous devons trouver un autre ami voleur, et ainsi de suite - mais ceci est un autre évangile contre lequel saint Paul nous met garde, et qu'il nous enjoint de rejeter, cf Galates 1,6-10 .

Et nous arrivons à la conclusion de l'article de Radio Vatican, avec l'habituelle cerise sur le gâteau, le tam-tam médiatique, le mantra de la nouvelle religion mondiale: l'Église doit changer ....
Voici ce qu'on lit:

«Il n'y a pas que le pape qui est différent, mais c'est le monde dans lequel il est appelé à proclamer la Bonne Nouvelles qui a changé, qui présente des exigences, des drames, des situations différentes. La vraie question, cependant, n'est pas si François est en train de changer la Papauté, mais s'il est vraiment en train de changer l'Eglise. Parce qu'une Eglise qui ne sent pas le besoin de changer, poussée par le souffle de l'Esprit, est une Eglise qui doit être conduite en salle de réanimation».



(SIC !!!) Nous vous en supplions, que quelqu'un vienne nous expliquer ces divagations, parce que là, on est en train de semer l'incompréhensible, et nous le disons sous forme de supplique parce que nous voulons rester de bonne foi.

Ce sont eux, qui doivent aller en salle de réanimation, et pas l'Église catholique dont nous disons dans le Credo quelle est «une, sainte, catholique et apostolique». Et si cette Église, cette Mère, ne vous plaît pas, quittez la! faites-nous ce plaisir, allez-vous en!

Il est indéniable que l'un des fruits de ces derniers temps (et délibérément nous ne voulons pas parler d'une papauté spécifique) est une révolution, un renversement de l'Eglise dans le pire sens du terme, et ce n'est pas nous qui le disons, mais c'est le Père Ermes Ronchi qui, avec d'autres expressions, en a fait l'aveu candide lors des exercices spirituels au Pape et à la Curie (voir ICI) où, sans vergogne, il en est arrivé à dire que l'Église du passé avait «transmis une foi basée sur la peur» ... Et si un pape est silencieux devant des aberrations et des mensonges de ce type, et peut-être le bombarde évêque demain (on parie?), il est évident que ce "fruit" est et sera mortel, c'est un fruit empoisonné.

En deux mille ans d'histoire, jamais la théologie de l'Eglise, jamais le Magistère, les Saints, les Docteurs, jamais aucun des élus n'ont parlé d'une église à transférer en soins intensifs et c'est compréhensible , car, selon l'Evangile (et l'ensemble du Magisère) c'est en effet l'Eglise qui sauve, c'est l'Eglise qui est Mère et Maîtresse, l'Église qui est l'Épouse, et cela dure depuis 2000 ans.

Aujourd'hui, les comptes n'y sont pas, l'Église est chamboulée, elle n'est plus Mère et Maîtresse, mais une femelle (femminazza) quelconque (une institution quelconque) comme une écolière qui doit apprendre; ce n'est pas elle qui sauve, mais le pape du moment qui sauve l'Église, en fonction de son programme; Bruno Forte va sauver l'Eglise; le prince-cardinal Ravasi avec sa maçonnerie va sauver l'Eglise; Ermes Ronchi va sauver l'Eglise; Enzo Bianchi va sauver l'Eglise; François va sauver l'Eglise ... c'est ainsi parce qu'il n'y a pas de conversions au Christ vivant et vrai de l'Église catholique: pourquoi devrais-je me convertir à ce Christ vivant et vrai, si je peux me sauver d'une manière complètement différente?

Oui, voilà l'un des fruits les plus «savoureux» de ce pontificat, parole d'Eugenio Scalfari, l'ami athée de El Papa: que ce pape n'impose ni catéchismes ni doctrines, et laisse chacun se sentir libre d'être sauvé, même sans conversion. On est presque tenté de dire que ce pontificat a vidé l'enfer. Bien sûr, le pape n'a jamais dit cela, mais les conclusions auxquelles parvient Scalfari sont les fruits de son dialogue avec El Papa ...

En conclusion, le 13 Mars, nous n'avons rien à célébrer, mais nous devons prier, souffrir et supplier. Le Pape nous demande toujours «n'oubliez pas de prier pour moi», et nous le croyons profondément, nous comprenons cette nécessité qu'il ressent très fort, et nous prions et prierons pour lui jusqu'à la fin de sa tâche (de son mandat?), quelle qu'elle soit, mais évitons de nous laisser tromper en parlant de fruits «savoureux», alors que dans ces trois années de pontificat, nous avons vécu et expérimenté le jeu de massacre du retour du modernisme au poste de commandement, le jeu de l'auto-destruction, les jeux d'imposition de gouvernement centralo-pastoral, de jésuitisation de l'Eglise .... N'oublions pas que le rahnerisme existe et, et qu'il est jésuite, comme l'a dit le père dominicain Giovanni Cavalcoli dans une récente «Lettre» au Saint-Père François. Et le fait que beaucoup d'esprits catholiques, au cours de cette dernière année, aient écrit des «lettres» au Pape pour lui demander en substance ce qui se passe et pour l'encourager à prendre des positions claires, devrait pousser le Pape lui-même à se demander si peut-être il ne fait pas quelque chose de mal, mais accomplir ce pas exige beaucoup d'humilité, d'humilité vraie, et pas simplement une déclaration d'humilité comme celle dans le billet envoyé à Antonio Socci.

Dans une réflexion magnifique sur le site <Radicati nelle fede> (Enracinés dans la foi) on peut lire:

«Nous parlions d'un christianisme au dogme squelettique:
Que reste-t-il, chez la majorité des chrétiens d'aujourd'hui, du dogme catholique qui vient de la Révélation Divine? Presque rien. Peut-être reste-t-il juste que Dieu existe, et qu'en fin de compte il nous sauvera: tout ce qu'on peut dire, c'est que de toute la Révélation, de tout le dogme, tout le catéchisme, il ne reste presque rien, dans l'expérience de la majorité des chrétiens; mais alors, pourquoi Dieu s'est-il révélé, pourquoi a-t-il parlé dans l'Ancien et le Nouveau Testament, pourquoi a-t-il accompli la Révélation en Jésus-Christ? Il ne l'a certainement pas fait pour se voir "simplifier" de manière horrible dans le christianisme moderne.
(...)
Nous parlions d'un christianisme à la morale squelettique:
Que reste-t-il, chez la majorité des chrétiens d'aujourd'hui, de la richesse morale catholique? Peut-être savent-ils que Dieu est amour, que nous devons nous aimer les uns les autres, et guère plus: il faut le dire, il reste "un peu peu". De la morale de l'Église catholique, de la loi et de la grâce, nous ne savons presque plus rien. Voilà pourquoi nous sommes terriblement impuissants face à l'immoralité qui déferle et face, surtout, à l'idéologie de l'immoralité, qui veut admettre tout sous couvert de l'amour. Nous assisterons à l'accomplissemnt de l'apostasie: les lois les plus immorales seront ratifiées avec le silence des catholiques, avec les applaudisements de certains, et la fausse prudence des bergers, qui se tairont au nom de la liberté et du respect humain. Plus qu'une morale squelettique, c'est sa mort pure et simple».



Mais en fin de compte, tout est-il la faute de ce pontificat? Evidemment non! Ou ce pontificat est-il totalement à lire en négatif? Bien sûr que non! Mais nous voulons être réalistes, nous ne voulons pas nous mentir à nous-mêmes et aux autres, et, par conséquent, pour les raisons que nous avons exposées et expérimentées, nous, le 13 Mars, nous n'avons rien à célébrer, mais beaucoup de quoi souffrir et prier.