Le cardinal Ratzinger en visite au Mexique


en mai 1996. C'est là qu'il a prononcé la conférence où il explique en particulier les notions d'orthopraxie et d'orhodoxie, que la sortie prochaine de l'exhortation apostolique sur la famille remet au goût du jour (29/3/2016)



C'est en traduisant cet article du Père Scalese (La révolution pastorale) que j'ai découvert la conférence en question. Et en cherchent des informations sur le sujet, j'ai atterri sur un site que je connais bien, The Benedict Forum (associé à une page Facebook qui est une véritable mine de ressources iconographiques et documentaires: www.facebook.com/Pope-Benedict-XVI).
L'article ci-dessous a été posté en mars 2012, à l'occasion de le visite apostolique de Benoît XVI au Mexique; il rappelle cette autre visite qu'il y avait faite 16 ans auparavant, en tant que cardinal (ma traduction).



Photo ci-dessus: avec Mgr Octavio Ruiz Arenas, colombien, que Benoît devait nommer plus tard Secrétaire du Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Évangélisation (détails
ici) devant les ruines aztèques

Au début de mai 1996 le Cardinal Ratzinger s'est rendu à Guadalajara dans la province de Jalisco. Le cardinal était là comme envoyé du Pape Jean-Paul II, pour présider la deuxième rencontre de la Conférence Doctrinale des évêques de l' Amérique latine.
La rencontre, qui a eu lieu à huis clos, a duré une semaine.
Parmi les sujets abordés, l'état actuel de la théologie, des questions morales, la dissidence au sein de l'Eglise, et le défi des sectes et des nouveaux mouvements religieux. Il y a eu aussi des clarifiactions sur d'autres points, tels que la position de la hiérarchie sur la politique relative à la population mondiale, suite à une rencontre internationale qui avait eu lieu quelques mois auparavant à Pékin.
La conférence a été suivie par 25 évêques, représentant les Commissions épiscopales d'Amérique latine.

A Guadalajara, le cardinal Ratzinger était accompagné par Tarcisio Bertone, qui était alors secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

Après une semaine de débats, le document final a été délivré, et lu par celui qui était alors président du CELAM, l'archevêque hondurien Oscar Andres Rodriguez Madariaga. La déclaration la plus forte se référait au trafic de drogue qui a été décrit comme un «terrible fléau» qui touche tous les pays de la région.

Le rapport soulignait quatre points principaux:
1) Relativisme: menant à la dissidence doctrinale, même parmi les catholiques, en particulier en ce qui concerne les questions éthiques telles que le respect de la vie humaine et la contraception (c'était l'objet de la Conférence, ndt).
2) Les drogues, qui ajoutent à la complexité de la situation économique déjà difficile en Amérique latine.
3) la prolifération des sectes fondamentalistes, principalement "New Age",
4) le monde indien et africain où émergeaient des idées théologiques telles que la religion populaire indigène

A Guadalajara, Joseph Ratzinger a dit que théologie de la libération "a connu des temps difficiles" avec la chute du communisme. Il a ajouté que même si elle avait réduit l'influence de l'«Église des pauvres», il était toujours vital pour l'Eglise d'aborder les problèmes tels que l'injustice, la faim, la pauvreté, la misère.
Il a également parlé d'une «nouvelle façon de manipuler les Indiens» du fait d'«anthropologues» et d'autres qui voulaient garder les Indiens comme des «pièces de musée» s'habillant comme ils le faisaient il y a 500 ans, comme des objets de folklore pour attirer le tourisme.
Le cardinal Ratzinger a également exprimé sa préoccupation au sujet de la progression du mouvement «New Age» qui se décrit lui-même comme «très accueillant et spirituel» et qui attire des catholiques non informés.

Après la conclusion de la conférence, le cardinal a visité la ville de Mexico comme un "touriste"
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Samedi 11 mai, il s'est rendu à Mexico pour une visite privée avec Tarcisio Bertone. Le nonce d'alors, Girolamo Prigione, était son hôte et ils ont logé à sa résidence. Le Nonce les a emmenés à la cathédrale métropolitaine et en d'autres lieux historiques, parmi lesquels les ruines aztèques à Teotihuacan, près de Mexico.
Dimanche 12 mai le cardinal a célébré une messe en la basilique de Guadalupe, qui a eu peu d'échos médiatiques. Était également présents le Nonce Apostolique, Girolamo Prigione et l'archevêque (devenu Cardinal en 1998) Norberto Rivera Carrera, Primat du Mexique. Dans son homélie, le cardinal Ratzinger a demandé aux prêtres du Mexique et d'Amérique latine d'accentuer la fidélité et le courage dans l'évangélisation, en particulier pour les pauvres .
«Chers frères, comme vous, nous aussi sommes venus en pèlerinage à ce sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe, patronne du Mexique et de l'Amérique latine». Il a demandé aux prêtres de bâtir des communautés chrétiennes authentiques et de pratiquer les vertus et l'exemple de Jésus, afin de ne pas devenir étrangers à l'Église. De vrais chrétiens, a-t-il dit, choisissent la franchise, la justice et l'honneur.
Il a confié le travail aux commissions doctrinales des Conférences épiscopales d'Amérique latine: «nous vous demandons de continuer à protéger et à encourager tous les pasteurs des Eglises du continent dans la mission de prêcher l'Evangile avec fidélité et courage».