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Bilan de l'année bergoglienne

Fatima, centenaire de la Révolution bolchévique, Luther... Marco Tosatti publie une lettre qui lui a été envoyée par l'un de ses mystérieux correspondants anonymes. Un tableau réaliste d'une année à oublier... en attendant les perspectives pas vraiment réjouissantes de la prochaine (19/12/2017)

Beau 2017, avec un Pape qui célèbre plus Luther que Notre-Dame de Fatima.

Marco Tosatti
19 décembre 2017
Ma traduction

* * *

L'année touche à sa fin et l'envie vient spontanément de se demander ce qu'un pape catholique aurait pu rappeler à son peuple en 2017.
La première réponse qui vient à l'esprit est: Notre Dame de Fatima.
En vérité, Bergoglio a consacré quelques jours à cette apparition [cf. Dossier Fatima]. Mais pour l'archiver définitivement. Sitôt dit, sitôt fait. Ou plutôt: «Passée la fête, oublié le saint».
Eh oui, parce qu'en toute hâte, toute la charge tragique présente dans ces apparitions a été soigneusement occultée: l'enfer montré aux pastoureaux, la prophétie d'une nouvelle guerre mondiale en cas d'absence de conversion de l'humanité... Et puis on a expliqué que Fatima, aujourd'hui, n'a plus rien à dire!
Il est certain que la Vierge apparue il y a cent ans au Portugal n'a rien de bergoglien: elle parlait de conversion et de châtiment, et fallait lui régler son compte. Un peu comme a été réglé le compte des Franciscains de l'Immaculée, qui lui vouaient une grande dévotion.
Lors du voyage de retour de Fatima, Bergoglio a cru opportun d'envoyer aussi quelques piques aux apparitions de Medjugorje, qui méritaient peut-être quelque chose de plus que quelques boutades sévères et confuses, debout dans l'avion. Au moins par respect pour les millions de personnes qui y croient, et qui ont droit à plus de sérieux et de délicatesse, si un démenti devait leur être donné!
Il faut se résigner: la Vierge, en 2017, n'était pas au centre des pensées de Bergoglio. Peut-être aussi parce que cette jeune fille qui a porté le Créateur dans son sein, est un obstacle très sérieux au dialogue avec les protestants, à qui les femmes pasteurs, les sermons féministes, conviennent parfaitement, mais pas autant que le fait que la Mère de Dieu, une simple femme, soit vénérée par les catholiques.

Archiver Fatima, c'est aussi oublier un centenaire très important: celui de la révolution communiste en Russie. Du reste, Fatima et la révolution de 1917 sont intimement liées: c'est précisément à Fatima que la Sainte Vierge a prédit les malheurs du communisme et qu'elle a parlé de ce pays qui était alors plutôt marginal, la Russie, et des erreurs et des horreurs qui allaient se répandre dans le monde entier, divulguant la néfaste idéologie avec l'«or de Moscou» (autre chose que les fakenews, c'était du vrai or!) [cf. fr.wikipedia.org/wiki/Or_de_Moscou].
Mais dire du mal du communisme - étant donné la sympathie de Bergoglio pour le régime Castro, le super dialogue avec le gouvernement communiste chinois, l'estime pour Evo Morales et son Christ crucifié au marteau et à la faucille - ne semblait pas approprié. Pas même pour ouvrir une fenêtre avec les orthodoxes, qui de cette révolution ont souffert terriblement, et qui avec les catholiques ont beaucoup plus en commun que les luthériens. Kasper et Marx n'auraient pas compris.

Laissons donc la Sainte Vierge de côté et oublions le communisme. Scalfari et Bonino auront certainement acquiescé, et cela a son importance, pour le Vatican actuellement. Au moins, cela sert à s'assurer que pendant un certain temps le rideau tombe sur l'Ior, où se produisent aujourd'hui des choses impensables qui, il y a seulement 5 ans, auraient fourni à la gauche anticléricale du matériel pour des dénonciations et des histoires quotidiennes.

Un ami à moi murmure que si Bergoglio n'a pas rappelé les horreurs du communisme soviétique, c'est, tout compte fait, une chance. Parce que s'il l'avait fait, il aurait pu suivre un schéma désormais bien rôdé: celui qu'il utilise lorsqu'il est contraint de parler de la violence islamique, déclenchant immédiatement le contrepoids: «Les catholiques ont aussi leurs propres fanatiques et terroristes». Imaginez, me dit-il, si nous avions dû entendre que «les catholiques ont aussi fait leurs goulags»!

Voilà le cours actuel: non seulement la théologie et le catéchisme sont mis à l'épreuve tous les jours, mais, entre un petit coup à la grammaire et une estocade à la logique, on voit s'insinuer en permanence des analyses historiques à donner le frisson!

Si l'année 2017 n'a été dédiée ni à Notre-Dame de Fatima, ni à l'anniversaire de la Révolution bolchévique, ni au dialogue avec les orthodoxes, cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas eu de lien avec l'histoire du passé: Bergoglio et ses hommes les plus intimes, comme Galantino (son Nonce), ont commémoré et célébré Martin Luther pendant plus d'un an. L'hérétique et le diviseur de la chrétienté et de l'Europe par excellence. L'ami des souverains et des puissants; le créateur d'églises nationales et nationalistes, d'églises d'État!
Bergoglio a voulu commencer les célébrations et les hosannahs déjà en 2016, en allant en pèlerinage en Suède.
Pourquoi précisément la Suède? S'il y a un pays sécularisé, où la foi et la famille sont en crise, c'est bien celui-là! Les chiffres donnent 2% des pratiquants pour cette Église luthérienne d'avant-garde, qui a des femmes prêtres, et qui a été la première au monde à reconnaître les «mariages» homosexuels.
Pourtant, Bergoglio a choisi la Suède. Le célèbre sociologue des religions Rodney Stark, dans son dernier ouvrage, The Triumph of Faith , nous donne quelques informations sur ce pays. Tout d'abord, il rappelle que l'Eglise luthérienne était une Eglise d'Etat jusqu'en 2006 et qu'elle est depuis longtemps à l'agonie.
Ce ne sont pas les luthériens qui marchent fort en Suède, mais le New Age et les cultes orientaux: 20% des gens croient en la réincarnation et s'intéressent à l'horoscope; la moitié croient en la télépathie; un sur cinq croit au pouvoir des amulettes; deux sur cinq croient aux fantômes; chez les jeunes, il y a un intérêt pour les OVNI... Partout, en somme, écrit Stark, une «religion privée et invisible», un bricolage pleinement en phase avec le «libre examen» et l'individualisme protestants. À Rome, veulent-ils que de discernement en discernement, tout le monde se constitue sa foi et sa morale, comme en Suède?

Et en 2018?

Comme c'est le cinquantième anniversaire de 1968, nous assisterons probablement au triomphe de John Lennon et Imagine deviendra l'hymne du Vatican. Le mot "paix" pourrait fournir d'innombrables points de départ à d'innombrables sermons. Ainsi, après l'année de la miséricorde, le quinquennat des migrants et de l'environnement, nous aurions l'année "Peace and love" (Amoris laetitia fournira au besoin quelques repères).

Il semble aussi qu'un anniversaire sera célébré en démantelant pièce par pièce, comme on a déjà commencé à le faire, Humanae vitae: l'encyclique avec laquelle Paul VI, précisément en 1968, a dit non à la révolution anthropologique et éthique de son temps.