Benoit-et-moi 2017
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Drôles de "voeux" à la Curie

Le Pape n'a pas dérogé à son habitude en abreuvant ses collaborateurs d'invectives et de menaces à peine voilées. Tandis que son bras droit, le cardinal Maradiaga, est empêtré dans un scandale financier (23/12/2017)

>>> Les "voeux" de François à la Curie Romaine: w2.vatican.va...

Certains passages des traditionnels voeux (si on peut les appeler ainsi) de François à La Curie Romaine sont carrément hallucinants dans la bouche d'un Pape. Ils confirment en tout cas ce que disait "Marcantonio Colonna" l'auteur de "Il Papa dittatore":

Je dois dire que l'image médiatique dont le pape François a bénéficié au cours des cinq dernières années est l'une des escroqueries les plus stupéfiantes de notre temps. Tous ceux qui travaillent au Vatican connaissent l'abîme entre cette image et la réalité, et on ne serait pas surpris si quelqu'un finissait par révéler la vérité.

Marco Tosatti parle même d'"inédit historique".

Les menaces d'un Pape à la Curie - un inédit historique -, le scandale Maradiaga et le durcissement des contrôles au Vatican

Maro Tosatti
Stilum Curiae
22 décembre 2017
Ma traduction

* * *

La série habituelle de réprimandes que le Pontife régnant adresse cette année à la Curie romaine a été marquée par un timing - qu'il soit fortuit ou intentionnel, on l'ignore - particulièrement malheureux. En effet, juste au moment où le souverain du Vatican parlait de la «réforme en cours» et disait: «Parlant de la réforme me vient à l’esprit l’expression sympathique et significative de Mgr Frédéric-François-Xavier De Mérode: "faire les réformes à Rome c’est comme nettoyer le Sphinx d’Egypte avec une brosse à dents"» Emiliano Fittipaldi révélait (dans l'Espresso, détails ici: espresso.repubblica.it) que l'un des hommes les plus proches du Pape, le Cardinal Oscar Maradiaga, champion de l'Eglise pauvre pour les pauvres, est plongé dans des affaires financières très suspectes pour des millions d'euros (*).

Oscar Maradiaga est aujourd'hui l'un des principaux conseillers du Pape; son inlassable défenseur; et il est le coordinateur du fameux groupe des neuf cardinaux (le C9) qui travaillent depuis des années à la réforme de la Curie, qui a jusqu'à présent accouché de la souris de l'unification de certains conseils pontificaux dans des caravanes, et une réforme des médias qu'il serait excessif de qualifier de clairec - au moins à ce stade.

Mais le Pontife, dans son discours s'en prenait à d'autres:

«Permettez-moi de dire ici deux mots sur un autre danger, celui de ceux qui trahissent la confiance ou de ceux qui profitent de la maternité de l’Eglise, c’est-à-dire les personnes qui sont choisies soigneusement pour donner une plus grande vigueur au corps et à la réforme, mais – ne comprenant pas la hauteur de leur responsabilité – se laissent corrompre par l’ambition ou par la vaine gloire ; et lorsqu’elles sont délicatement renvoyées s’auto-déclarent faussement martyres du système, du “Pape qui n’est pas informé”, de la “vieille garde”… au lieu de dire le “mea culpa”. A côté de ces personnes, il y en a ensuite d’autres qui travaillent encore à la Curie, à qui l’on donne tout le temps pour reprendre le juste chemin, dans l’espérance qu’elles trouvent dans la patience de l’Eglise une chance pour se convertir et non pour en profiter. Cela, évidemment, sans oublier la très grande majorité des personnes fidèles qui y travaillent avec un louable engagement, fidélité, compétence, dévouement et aussi beaucoup de sainteté».

«Délicatement» est l'adverbe que le Pape Bergoglio a utilisé sans hésitation; pour définir les licenciements sans motif, la pression plus ou moins claire exercée sur les gens pour les pousser à partir, sinon.... pour définir la démission extorquée par le levier de l'obéissance. Délicatement!

Tout cela alors que le niveau de contrôle sur le courrier, les téléphones fixes et - me dit-on - maintenant aussi sur certaines catégories de téléphones mobiles atteint des niveaux enviables par une Corée du Nord quelconque. Dire que les paroles du Pontife paraissent menaçantes («à qui l’on donne tout le temps pour reprendre le juste chemin...»), c'est peu dire; elles ne seraient pas différentes si elles étaient prononcées dans les années 1970 par un secrétaire du Parti communiste chinois. Mais elles sont aussi un signe évident que le malaise de la Curie, mis à part évidemment les chefs des dicastères, désormais presque entièrement nommés par le Pape Bergoglio ou alignés à son régime, grandit et qu'il faut recourir à des menaces explicites, certes jamais entendues dans la bouche d'un Vicaire du Christ, pour y répondre.

Note

(*) Maurizio Blondet écrit:

L'Alter Ego de "François" submergé par un scandale millionnaire.
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Le Cardinal Oscar Mariadiaga aurait reçu un demi-million d'euros par an de l'Université catholique de Tegucigalpa Honduras, en tant que Grand Chancelier de l'Université: trente-quatre mille euros par mois (plus un treizième mois à cinquante-quatre mille euros). Mais ce n'est pas tout. La Cour des comptes du Honduras demande également des comptes sur des millions d'investissements dans des entreprises de Londres qui se sont évanouies dans l'air.

D'autres accusations concerneraint le bras droit de Maradiaga à Hoduras, l'évêque auxiliaire de Tegucigalpa Juan José Pineda, un fidèle parmi les fidèles. Mgr Pinedo a fait des dépenses (avec de l'argent, on le craint, du diocèse) pour des "amis proches" comme un Mexicain qui se fait appeler "Père Erick" sans être prêtre, qui vivait sous le même toit que l'évêque, et à qui récemment Pinedo a acheté un appartement au centre-ville et une voiture.
Le fait est que Mariadiaga n'est pas seulement le béni-oui-oui fidèle et partisan zélé de François, mais c'est celui qu'El Papa a choisi pour coordonner le C9, c'est-à-dire la junte des courtisans cardinaux qui sont appelées à "réformer profondément l'Église" (sic les media) selon les "directives de Bergoglio".
C'est Bergoglio qui a mis Mariadiaga à la tête de la junte, et aussi à la Congrégation pour le clergé, au Conseil Pontifical Justice et Paix, au Conseil Pontifical pour les Communications Sociales, à la Commission Pontificale pour l'Amérique Latine et au Conseil Spécial pour l'Amérique du Secrétariat Générale du Synode des Évêques. En bref, c'est plus que son bras droit; c'est son alter ego, celui qui parmi les soutiens et la flûte des médias laïcistes devait transformer l'église "en sortie", en "hôpital de campagne", en église pauvre pour les pauvres.
....

Pour le moment, les médias, si prompts à relayer le moins (prétendu) scandale atteignant quelqu'un de l'entourage de Benoît XVI (à cette époque, la présomption d'innocence dont on se réclamait pourtant bruyamment, n'avait pas cours pour certains), sont étonamment discrets, et quand ils en parlent (cf. La Croix), c'est pour atténuer les responsabilités du flamboyant hondurien.
Effet, sans doute, du fameux passage de l'ombre à la lumière du 13 mars 2013!