Benoit-et-moi 2017
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L'amertume du P. Boulard

Ce jésuite égyptien qui connaît à fond le monde musulman n'a reçu (lui non plus!!) aucune réponse du Pape à deux lettres successives où il tire la sonnette d'alarme sur la violence de "l'islam djihadiste" (4/9/2017)

A voir aussi...

¤ Le J'accuse du Père Boulard: https://www.christianophobie.fr/cartes-des-evenements/2017/042017/pere-henri-boulad-jaccuse
¤ Une formidable homélie du même Père Boulad prononcée le 18 juillet 2016 à l'Eglise des jésuites d'Alexandrie sur «Les limites du devoir d'hospitalité»:

¤ Egalement cet entretien de 2015: "L’islamisme radical n'est pas une déviation, c'est l'islam le plus traditionnel".
¤ Enfin, sur le même sujet - ou un sujet voisin -, la non moins formidable lettre ouverte de l'Abbé de Taouärn à François, publiée dans l'hebdomadaire Minute et reproduite partiellement sur le Salon Beige (je l'ai déjà évoquée brièvement ICI) , dans laquelle, sous le titre Ne pas confondre l’hospitalité et l’immigrationnisme il donne au pape une véritable leçon de théologie.

Le jésuite, l'islam djihadiste et ce silence du pape

Rino Cammilleri
www.lanuovabq.it
4 septembre 2017
Ma traduction

* * *

Sur le site CulturaCattolica.it du 25 Juillet 2017 est parue la traduction d'une interview si intrigante qu'elle vaut la peine d'être reprise. Ce sont les paroles débridées d'un vieux jésuite, le Père Henri Boulad prononcées à la chaîne française Télé Liberté la semaine précédente.

Le Père Boulad (86 ans, jésuite depuis qu'il en a 19) a passé toute sa vie en Egypte et s'il y a quelque chose qu'il connaît bien, c'est l'islam.
Il s'agit d'une véritable philippique, à laquelle il a donné le titre J'accuse! imitant délibérément la fameuse lettre-manifeste avec laquelle l'écrivain Emile Zola prenait position dans la célèbre «affaire Dreyfus».
Sans langue de bois, le jésuite affirme que «le premier centre de radicalisation islamique dans le monde est l'université al-Azhar au Caire», et il le dit précisément après la visite-embrassade (avec le Grand Mufti) du pape François. Cette université (en réalité, une simple mosquée généraliste, bien que la plus importante du monde sunnite) «est présentée dans tout l'Occident comme une institution modérée et tolérante, mais ce n'est pas le cas». Le président égyptien Al-Sisi «a à plusieurs reprises demandé officiellement et expressément aux dirigeants d'Al-Azhar de supprimer tout enseignement faisant référence aux sources islamiques qui incitent à la haine et à la violence contre les juifs et les chrétiens. Ces requêtes sont toujours tombées dans le vide. En effet, «ce sont précisément les imams formés à al-Azhar qui dans beaucoup, dans trop de mosquées en Europe, rendent vain tout espoir d'intégration dans la société occidentale des nouvelles générations de musulmans. L'Université Al-Azhar au Caire est le premier destinataire de mon J'accuse! parce qu'elle est la première responsable du radicalisme qui se répand dans le monde entier».

Le meilleur, c'est que la majorité des musulmans «professent et vivent une foi édulcorée, soft, se limitant à observer la prière, le Ramadan et la partie de l'orthopraxie concernant le vêtement féminin ou les règles alimentaires, rien de plus». Cela parce que l'islam, le vrai Islam du Coran, des Hadith, l'Islam d'Al-Azhar est tout simplement invivable pour les gens normaux. Invivable, parce qu'il ne laisse pas vivre. L'homme est fait pour vivre en paix, pas pour faire le djihad ou haïr».

Du côté catholique? «Depuis le Concile Vatican II, l'Eglise a décidé de commencer un chemin du dialogue avec l'islam. Quels sont les résultats de ce demi-siècle de dialogue? Ces pays qui étaient autrefois des bastions du christianisme sont pleins de mosquées, tandis que le monde musulman ne connaît que discrimination, menaces et persécutions contre les chrétiens. Tués, chassés! Quel beau dialogue! Sans oublier les textes, les congrès, les conférences, les cafés pris ensemble, les déclarations communes avec les musulmans. Nous avons vu le pape récemment au Caire. Et ensuite? Des résultats concrets? Zéro absolu».

Le Père Boulad a mis tout cela noir sur blanc, et il l'a envoyé au pape. Mais «à cette lettre, le pape n'a jamais répondu». Et «je sais avec certitude que le cardinal Schönborn la lui a remise personnellement». Le jésuite, alors, l'a fait traduire en espagnol et remettre directement à l'occasion de la visite du pape au Caire par un évêque égyptien. «Il l'a donc reçu cette fois aussi. Et cette fois aussi, il ne m'a pas répondu».
Peut-être n'a-t-il eu le temps de lire ni la première ni la seconde?
«Partout, je trouve des gens qui me confirment que le pape répond ou fait répondre par ses secrétaires, même aux cartes de voeux de Noël. Et pourtant, à moi, son confrère, et de surcroît plus âgé ....».
Et sur l'un des sujets les plus brûlants de notre époque.
«Je suis franchement surpris, et un peu amer».
Eh bien pour notre part, nous pouvons seulement lui dire: consolez-vous, cher Père Boulad, vous êtes en bonne compagnie.