Benoit-et-moi 2017
Vous êtes ici: Page d'accueil » Actualité

L'épiscopat belge commente Amoris Laetitia

La lettre surréaliste des "pasteurs" d'outre-Quiévrain à leurs ouailles, et leur (non-) interprétation de l'exhortation apostolique polémique. Article de Giuseppe Nardi (31/5/2017).

>>> La lettre "pastorale" des évêques: www.cathobel.be

Isabelle:

L’épiscopat belge, déjà tristement réputé pour sa lâcheté caractérisée et sa médiocrité intellectuelle, s’est surpassé la semaine dernière en publiant une lettre pastorale sur l’exhortation Amoris Laetitia du pape François. Ce texte, à la suite d’autres déclarations récentes sur l’avortement et l’euthanasie, fait déjà le tour du monde, notamment pour ce qui est de la question sensible de l’accès des divorcés remariés à l’Eucharistie.

Quelques extraits du texte suffiront à donner une idée de la profondeur de pensée et de la virtuosité verbale et stylistique des évêques de Belgique: « On ne peut donc pas décréter que tous les divorcés remariés peuvent être admis à la communion. On ne peut pas non plus décréter qu’ils en sont tous exclus. Le cheminement de chaque personne demande le discernement nécessaire en vue d’une décision pastorale prise en conscience », au terme d’un « dialogue avec un prêtre, un diacre ou un autre agent pastoral ».

La conclusion est admirable par son recours au « respect », élevé désormais au rang de « vertu cardinale » (mais que l’actuel primat réserve à certaines catégories de fidèles) : « Une démarche de discernement ne conduit pas à un oui ou un non automatique à pouvoir communier. Il peut arriver que quelqu’un décide de ne pas recevoir l’Eucharistie. Nous avons le plus grand respect pour une telle décision. Il se peut aussi que quelqu’un décide en conscience de bien recevoir l’Eucharistie. Cette décision mérite aussi le respect. »

Ainsi parlent nos « prophètes » …

[Bel exemple de la confusion engendrée à dessein par Amoris Laetitia. Leurs Excellences ont dû oublier les paroles de Jésus (Mt, 5, 37): Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais].

« Les évêques belges sont du côté de François » et admettent à la communion tous les divorcés remariés (qui le souhaitent)

Giuseppe Nardi
26 mai 2017
Katholisches.de
Traduction d'Isabelle

* * *

En Belgique, les divorcés remariés, par la volonté des évêques, peuvent être admis à la communion. Les titres des médias sont quasi triomphants : « Les évêques de Belgique sont du côté de François ».
Ce 24 mai, les évêques de Belgique ont publié une lettre pastorale en néerlandais et en français, qui s’autorise de passages ambigus dans l’exhortation postsynodale Amoris Laetitia du pape François. D’après Cathobel, les évêques « suivent » dans leur lettre « l’enseignement du pape », dans la mesure où ils « permettent de recevoir la communion aux divorcés remariés, si ceux-ci le décident en conscience ».

Personne ne peut décréter que tous peuvent communier (entendez : tous ceux qui le souhaitent sont admis à communier)
--
« Accompagnement, discernement et intégration. Rien de plus. Convaincus que toutes les situations ne doivent pas être abordées de la même manière, les prélats sont exactement dans la ligne de François », explique Cathobel. On ne peut décréter que « tous les divorcés remariés sont admis à la communion. » Personne ne peut faire cela. Il faut un « cheminement », un « discernement » et une « décision pastorale prise en conscience ».
« Les divorcés, selon François et aussi pour les évêques de Belgique, font partie de l’Eglise ». Sans forcer aucunement le texte de l’exhortation, les prélats se sont mis sur la voie de guérir les blessures. Cathobel poursuit : « La décision [de recevoir l’Eucharistie] mérite le respect ».
« Entre le laxisme et le rigorisme, le pape François a choisi la voie du discernement personnel », lit-on encore dans la lettre pastorale ; et les évêques d’affirmer qu’il faut « une décision prise en conscience ».

De critères objectifs à l’opinion subjective
--
« Sans forcer aucunement le texte », cela signifie clairement deux choses. D’une part, que les évêques belges entendent s’aligner exactement sur le pape François et Amoris Laetitia, dont l’objectif est d’admettre aux sacrements les divorcés remariés, quand ils le jugent en conscience. Une telle décision ne se fonde plus sur des critères objectifs, mais sur l’opinion subjective de l’individu.
D’autre part, cela veut dire que ce sont les évêques « rigides » qui s’écartent de l’enseignement du pape afin de pouvoir maintenir une « continuité » avec la doctrine traditionnelle de l’Eglise. Ce coup de bec s’adresse en premier lieu au cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, mais encore aux évêques qui, malgré Amoris Laetitia, s’en tiennent à la doctrine constante de l’Eglise, qui défend l’indissolubilité du mariage sacramentel – et deviennent ainsi la risée des évêques « bergogliens ».

Avec l’éméritat de Mgr André-Joseph Léonard et la nomination de Mgr Jozef De Kesel comme archevêque de Malines-Bruxelles, l’Eglise de Belgique a repris à toute allure sa course sans boussole. C’est le pape François qui, à l’instigation malveillante du cardinal Godried Danneels (archevêque de Malines-Bruxelles, de 1979 à 2010), a délogé Mgr Léonard du siège archiépiscopal avec un empressement inouï et lui a refusé ostensiblement la pourpre, comme il l’a d’ailleurs fait aussi avec les métropolites de Philadelphie, de Venise et d’ailleurs [n.d.t. : Turin, Tolède, Cebu …, sièges traditionnellement cardinalices, mais dont les titulaires ont tous le tort d’avoir été nommés par … Benoît XVI].