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Massacre à Québec

Feu contre Trump. Cui bono? (31/1/2017)

Pour le moment, on ne sait pas grand chose. Et il ne faut pas compter sur les grands médias pour en apprendre plus, n'en déplaise à tous les "lanceurs d'alerte" qui ces jours-ci s'agitent frénétiquement pour dénoncer (en fait désamorcer) les prétendues fakenews en provenance des sites alternatifs
Franchement, s'ils voulaient se saboter eux-mêmes, ils ne s'y pendraient pas autrement. Leurs mensonges sont de plus en plus flagrants, et de plus en plus grossiers. Ils ne se gênent même plus. Et ils nous obligent bel et bien à nous informer ailleurs - par exemple sur La Bussola:

Massacre dans la mosquée, motif inconnu. Trump "coupable"

Stefano Magni
www.lanuovabq.it
31 janvier 2017
Ma traduction

* * *

À 20h, ce dimanche, la mosquée du Centre culturel islamique de Ste-Foy, Québec, Canada, était bondée de fidèles en prière. Au moins un homme, armé d'un fusil automatique, a fait irruption dans un site religieux et a ouvert le feu. Le bilan est dramatique: six morts et huit blessés, dont au moins cinq sont graves. Il s'agit de la première attaque en Occident contre un lieu de culte musulman. Le motif est encore inconnu. Le suspect a été arrêté, un Canadien de 27 ans, étudiant en anthropologie à l'Université Laval, il s'appelle Alexandre Bissonnette, aucun casier judiciaire, aucun engagement politique connu.

Le président américain a téléphoné au Premier ministre canadien Justin Trudeau, pour exprimer des condoléances, les siennes et celles du peuple américain pour l'horrible massacre. Pourtant, avant même de connaître l'identité de l'agresseur, une seule thèse prévalait sur internet: le massacre est le résultat du «climat de haine» généré par la politique Trump.
L'ancien Premier ministre italien Enrico Letta a écrit sur Twitter: «Terrible ce qui est arrivé dans la mosquée au Québec. Mon Dieu, [faites] qu'il n'y ait aucun lien avec le climat créé inconsciemment aux États-Unis. Qu'il ne soit pas vrai que #odiogeneraodio» [la haine engendre la haine].
En donnant la nouvelle du massacre, la BBC écrivait: «L'attaque arrive pendant les manifestations contre les restrictions sur les visas adoptées par le président américain Donald Trump, appliquées à différents pays musulmans». «Quand on lui a demandé si les actions de Trump avaient eu une influence sur l'attaque [de la mosquée de Ste-Foy], le premier ministre du Québec, M. Couillard, a dit que non, mais il a ajouté: «Nous vivons clairement dans un monde où les gens ont tendance à se diviser plutôt qu'à s'unir». La veille, le premier ministre canadien Justin Trudeau avait promis d'accueillir dans son pays tous les citoyens des sept pays exclus par le décret de Trump sur l'immigration. Son communiqué publié dans la presse après le massacre, est rempli de concepts chers au multiculturalisme: «La diversité est notre force, la tolérance religieuse est une valeur que nous, Canadiens, portons dans nos cœurs. Les musulmans canadiens sont une composante importante de notre tissu social et ces actes insensés n'ont pas leur place dans nos communautés, dans nos villes et dans notre pays» [blablabla...].

Et pourtant, il y a eu un «moment», en fait qui a duré tout l'après-midi d'hier, où les nouvelles à propos de l'enquête en cours paraissaient indiquer une piste musulmane. Des témoins oculaires parlaient de deux agresseurs: ils étaient masqués et criaient "Allah Akhbar" tout en tirant sur la foule. La police avait arrêté deux personnes. L'une d'elle était d'origine marocaine.

Puis, dans la soirée, la confirmation que beaucoup attendaient est arrivée: ce n'était pas le Marocain arrêté qui avait tiré, mais un jeune Canadien qui se serait rendu immédiatement après le massacre. L'autre homme était simplement un témoin.
D'Alexandre Bissonnette, nous savons encore peu de chose ou rien. En allant fouiller sur sa page Facebook les médias ont trouvé des photos de soirées étudiantes et d'Halloween, des messages personnels, aucun engagement politique. Le garçon avait jusqu'à présent un casier judiciaire vierge. Mais ... apparemment il a mis des "like" aux pages qui parlent de Donald Trump, de Le Pen et de l'armée israélienne, selon ce que révéle SITE, le service qui surveille les réseaux djihadistes.
SITE met en évidence ces préférences personnelles pour une raison précise: exclure que l'auteur du massacre soit lié au réseau djihadiste. Alors les titres ont ouvert le feu: le meurtrier de masse est «un fan de Trump et de Le Pen», titrent à l'unisson le Corriere della Sera, La Repubblica, Huffington Post et tous les autres.
Toutefois l'information est incomplète. L'étudiant meurtrier avait mis un "like" au Parti québécois, au New Democratic Party (le parti de la gauche canadienne), à la page du sénateur John McCain (républicain modéré, à la tête de NeverTrump), à United with Israel et qui sait combien d'autres pages, politiques et non politiques.

Au nom de quoi Bissonnette a-t-il tiré? Pour Trump, pour Israël ou pour le New Democratic Party? Le motif est encore totalement inconnu. Mais l'instigateur moral est toujours Trump. Le dire, désormais, ne coûte rien.