Benoit-et-moi 2017
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Le paradis, c'était la maison

Un moment magique. Les confidences sur son enfance de Benoît XVI à la petite Cat Tien, lors de la rencontre mondiale des Familles en juin 2012 à Milan. Vidéo (2/9/2017)

>>> Le Pape qui s'est retiré

Dans un article que j'ai traduit récemment, Maurizio Veneziani citait l'échange entre le Saint-Père et la fillette vietmanienne comme le moment le plus mémorable du Pontificat.

Le hasard d'une recherche sur internet m'a fait retomber sur cette vidéo. Un petit bijou d'émotion.
J'ai reproduit en dessous le dialogue entre Benoît XVI et la petite fille, tel qu'il est traduit en français sur le site du Vatican:

- CAT TIEN (fillette du Vietnam) : Ciao, Pape ! Je suis Cat Tien, je viens du Vietnam.
J’ai sept ans et je veux te présenter ma famille. Lui c’est mon papa, Dan, et ma maman s’appelle Tao, et lui c’est mon petit frère Binh.
J’aimerais beaucoup savoir quelque chose de ta famille et de quand tu étais petit comme moi…

- SAINT-PÈRE : Merci, ma très chère, et à tes parents : merci de tout cœur. Alors, tu as demandé quels sont mes souvenirs de ma famille : il y en aurait beaucoup ! Je voudrais dire seulement peu de chose. Le point essentiel pour la famille était pour nous toujours le dimanche, mais le dimanche commençait déjà le samedi après-midi. Le père nous faisait les lectures, les lectures du dimanche, dans un livre très répandu en ce temps là en Allemagne, où les textes étaient aussi expliqués. Ainsi commençait le dimanche : nous entrions déjà dans la liturgie, dans une atmosphère de joie. Le lendemain nous allions à la messe. J’habitais près de Salzbourg, donc nous avons eu beaucoup de musique – Mozart, Schubert, Haydn – et quand commençait le Kyrie c’était comme si le ciel s’ouvrait. Et ensuite à la maison, naturellement le grand déjeuner ensemble était important. Et puis nous avons beaucoup chanté : mon frère est un grand musicien, il a fait des compositions pour nous tous déjà quand il était enfant, ainsi toute la famille chantait. Mon papa jouait de la cithare et chantait ; ce sont des moments inoubliables. Puis, naturellement, nous avons fait ensemble des voyages, des promenades ; nous étions proches d’un bois et marcher ainsi dans les bois était quelque chose de très beau : aventures, jeux etc. En un mot, nous n’étions qu’un cœur et une âme, avec beaucoup d’expériences communes, même dans des temps très difficiles, parce que c’était le temps de la guerre, d’abord de la dictature, ensuite de la pauvreté. Mais cet amour réciproque qu’il y avait entre nous, cette joie aussi pour des choses simples était forte et ainsi on pouvait dépasser et supporter aussi ces choses. Il me semble que ceci fut très important : que de petites choses aussi ont donné de la joie, parce qu’ainsi s’exprimait le cœur de l’autre. Et ainsi nous avons grandi dans la certitude qu’il est bon d’être un homme, parce que nous voyions que la bonté de Dieu se reflétait dans les parents et dans les frères. Et, pour dire la vérité, si je cherche à imaginer un peu comment ce sera dans le Paradis, il me semble toujours être le temps de ma jeunesse, de mon enfance. Ainsi, dans ce contexte de confiance, de joie et d’amour, nous étions heureux et je pense que dans le Paradis ce devrait être semblable à ce que c’était dans ma jeunesse. En ce sens j’espère aller « à la maison », en allant vers « l’autre partie du monde ».