La "nouvelle Église" et les abus sexuels

On veut utiliser le prétexte des scandales sexuels comme argument pour légitimer l'homosexualité y compris dans le clergé. L'édito de Riccardo Cascioli (24/10/2018)

 

La nouvelle Église et les abus sexuels


Riccardo Cascioli
www.lanuovabq.it
24 octobre 2018
Ma traduction

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Un article significatif a été publié dimanche sur Vatican Insider, sous la signature d'Andrea Tornielli. Pas tant pour son objectif déclaré, qui était comme d'habitude de discréditer Mgr Carlo Maria Viganò, cette fois à propos de la troisième lettre sur l'affaire McCarrick, que pour deux passages qui sont emblématiques de la manière sournoise dont on veut légitimer l'homosexualité dans le clergé.

Voyons le premier. Tornielli s'en prend à ceux qui dénoncent l'homosexualité au sein du clergé «comme étant le problème à l'origine des abus sexuels sur des mineurs». Pour Tornielli - qui fait écho au concept exprimé par le Pape François - «chaque abus sexuel d'enfants ou d'adultes vulnérables par des prêtres est avant tout un abus de pouvoir clérical et un abus de conscience». C'est une thèse intéressante, avec laquelle nous pourrions réécrire toute l'histoire. Avec le même critère, en effet, on pourrait dire que les camps nazis et les goulags soviétiques étaient des formes d'abus militaires, n'ayant rien à voir avec l'idéologie qui les a causés.

L'abus de pouvoir, au sens où l'entend Tornielli, est un terme générique qui peut s'appliquer à de nombreux cas différents: du mobbing (harcèlement moral) au vol en passant par la violence physique, y compris la violence sexuelle, et le meurtre. Il décrit un aspect du fait, et non son origine et sa nature. Et un crime, s'il est commis par un prêtre ou un évêque, ne devient pas forcément cléricalisme. Si un prêtre vole les offrandes de la messe, il s'agit simplement d'un voleur, pas d'un clerc. Et si un prêtre s'approprie l'argent de la paroisse ou de son office pour payer son vice - comme cela s'est malheureusement produit plusieurs fois -, c'est simplement un homosexuel actif. C'est le cas des agressions sexuelles. Si plus de 80% des abus sexuels commis par des prêtres sont homosexuels, affirmer que l'homosexualité n'a rien à voir là-dedans est au minimum étrange. Dans l'affaire McCarrick, cela devient même ridicule. Dans le même temps, reconnaître cela ne signifie pas que tous ceux qui sont affectés de cléricalisme sont des violeurs potentiels.

Le problème, c'est qu'en mettant tout sous la rubrique "cléricalisme", on évite de faire des différences entre les orientations sexuelles. En somme, cela signifie qu'être hétérosexuel ou homosexuel est indifférent, n'importe qui peut commettre un abus de pouvoir. Pour Tornielli et consorts, le fait que les actes homosexuels soient contre nature - comme l'Église l'a toujours enseigné - ne signifie rien.

Et nous en arrivons au deuxième point, parce qu'un peu plus loin, reconnaissant qu'on peut malgré tout faire quelque chose pour minimiser ces scandales, Tornielli dit qu'il faudrait «une sélection plus attentive dans les séminaires, pour n'ordonner prêtres que les hommes qui sont capables de vivre le célibat». Manière de dire: peu importe qu'il s'agisse d'hétérosexuels ou ayant une attirances pour les personnes du même sexe, l'important est de maintenir le vœu de chasteté».

C'est la ligne que, du père Antonio Spadaro jusqu'à la base, on essaie de faire passer en profitant de cette vague de scandales. Mais c'est une revendication qui se heurte aussi bien à la réalité qu'au catéchisme, à l'Écriture et à la Tradition. Les faits cités plus haut montrent en effet qu'en empêchant ceux qui ont des tendances homosexuelles d'entrer au séminaire - comme le prévoit le Directoire sur la formation sacerdotale, également confirmé par le Pape François - on réduirait déjà le problème de façon drastique. Si l'homosexualité est un dés-ordre (sic!), on ne peut pas soutenir qu'elle est sans rapport avec les abus.

Mais les hérauts de la Nouvelle Église ne se soucient pas de la réalité, encore moins de ce que l'Église a toujours enseigné; ils ont leur propre programme et continuent à éliminer ceux qui résistet. Ce qui est un abus de pouvoir.

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