Une autre lecture du livre "Il Papa dittatore"

L'un des intervenants récurrents, sous pseudo, du blog de Marco Tosatti propose une analyse personnelle intéressante: plus qu'un pape "dictateur", c'est un pape saboteur (25/2/2018)

>>> Vor aussi:
benoit-et-moi.fr/2017/tous-les-articles-sur-le-pape-dictateur

 
Le livre lui-même laisse entendre que ce pape n'est pas là où il est pour réformer, et pas non plus pour détruire les mouvements et les ordres religieux, terroriser les conservateurs, diviser l'Église ou provoquer des schismes. C'est ce qui se passe, certes, mais seulement comme conséquence. Ce Pontife semble être là où il est, surtout, pour humilier et priver de crédibilité l'autorité du Pape.

Pezzo Grosso a lu "Il Papa dittatore"
Son opinion est différente. Il le considère, plus qu'autre chose, comme un pape saboteur

Marco Tosatti
Stilum Curiae
25 février 2018
Ma traduction

* * *

J'ai enfin lu en entier le livre “Il Papa Dittatore” de Marcantonio Colonna.
Il n'était pas facile de le comprendre; on dirait qu'il a été écrit à plusieurs mains, et en certaines occasions, il se réfère à des sources qui ne sont pas bien informées (il suffirait de lire dans le chapitre 2 le paragraphe "Un Pape abdique", ou les références à Vatileaks, ou aux cas Apsa, Ior, finances du Vatican, etc.).
Ce qui est certain, c'est qu'à la lecture du livre ce n'est pas la figure d'un pape dictateur qui émerge, mais quelque chose d'autre, il émerge la figure d'un "déséquilibré" (attention, j'ai dit qu'elle émerge de la lecture du livre).
Ce qu'on appelle "la mafia de Saint-Gall" ne voulait pas porter sur le trône de Pierre un progressiste qui interrompît les travaux de restauration de Benoît XVI, elle avait choisi quelque chose de bien différent, quelqu'un dont (m'a-t-on dit) même le cardinal Martini se méfiait, expliquant que si quelqu'un comme lui était nommé pape, les jésuites seraient à nouveau «supprimés, pendant encore 200 ans...».
C'est pour cala qu'un grand Cardinal, Prince de l'Église, n'a jamais pardonné (aujourd'hui encore) à Benoît XVI d'avoir renoncé, expliquant que le renoncement est un moyen pour arriver à une fin, la nomination d'un successeur convenable, qui n'aurait jamais pu être Scola.
Les instruments ont-ils échappé des mains de Benoît XVI ou bien ne les avait-il plus depuis longtemps? Une figure, plus qu'inadéquate, hors de propos, telle que celle décrite dans le livre, n'aurait jamais pu émerger si la finalité du renoncement de Benoît XVI avait été de renforcer le pontificat. Mais alors, les responsables sont-ils les cardinaux qui ont voté pour lui au Conclave? On dirait bien que oui, voire même, si l'on s'en tient à ce qu'écrit le livre, en recevant des "instructions" au quatrième vote? Pourquoi tant d'intérêt pour les réformes déclarées mais non réalisées? Le livre lui-même laisse entendre que ce pape n'est pas là où il est pour réformer, et pas non plus pour détruire les mouvements et les ordres religieux, terroriser les conservateurs, diviser l'Église ou provoquer des schismes. C'est ce qui se passe, certes, mais seulement comme conséquence. Ce Pontife semble être là où il est, surtout, pour humilier et priver de crédibilité l'autorité du Pape.
Voilà, je pense que sur ce thème spécifique, un vrai, grand débat devrait être ouvert.

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