Des héros oubliés: trop italiens...

50 petits italiens ont échappé à une mort atroce dans un bus auquel un "italien" sénégalais avait mis le feu pour venger les migrants morts en mer. L'un des enfants s'enfuit du bus en flammes, en criant "Dio, ti amo". Une belle histoire (gâchée par les medias immigrationnistes), racontée par Antonio Socci (28/3/2019).

Le 20 mars dernier, à Crema, près de Milan, un chauffeur de bus d'origine sénégalaise, ayant obtenu la nationalité italienne en 2004, a pris en otage 51 collégiens avant d'incendier son véhicule. Il voulait venger les migrants morts en mer.
Le sang-foid des enfants et l'intervention rapide de la police ont permis d'éviter un carnage.
Les médias ont donné un compte-rendu de l'évènement partial et biaisé.
C'est le point de départ de cet article d'Antonio Socci, qui nous raconte ici une belle et émouvante histoire...

Les héros oubliés (parce qu'italiens) du bus de Crema.
Et cet enfant qui a crié "Dieu, je t'aime!" quand ils ont été libérés


Antonio Socci
27 mars 2019
Ma traduction

* * *

Ce qui la semaine dernière, dans la banlieue de Milan, aurait pu être un massacre d'enfants et (Dieu merci) a été évité par l'intervention rapide des Carabiniers, a été transformé par les médias en une occasion de faire de la propagande pour le "Ius soli". Paradoxal - étant donné que le conducteur était un Sénégalais qui est devenu citoyen italien - mais c'est ainsi.

Pour cela, les médias ont transformé le jeune Ramy en héros, parce qu'Égyptien, tandis que tous ces jeunes qui - étant italiens - ne servaient pas la cause - disparaissaient des nouvelles. Un titre résume tous les autres, celui du "Corriere della sera". "RAMY, LE PETIT HÉROS: JE RÊVE DE CITOYENNETÉ."

Tous les projecteurs étaient braqués sur lui. On n'a plus jamais revu l'enfant (je crois qu'il s'appelle Riccardo) qui a été le premier à prendre son téléphone portable pour demander de l'aide. D'après la seule interview qui lui a été faite au tout début, il ressemble à un garçon italien, blond, avec un petit crucifix autour du cou, il n'a donc pas été utilisé pour le récit immigrationniste.

Tout comme on n'a rien su du garçon, vraiment héroïque, qui - quand le chauffeur a demandé à quelqu'un de venir à côté de lui, pour se tenir à portée de main - s'est offert comme volontaire ("sinon il a menacé de faire sauter l'autobus...").
Un vrai héros. Mais seuls les garçons étrangers ont eu la célébration médiatique.

Le seul Italien auquel les médias ont consacré une certaine attention est celui qui, en fuyant du bus avec ses amis, a crié deux fois "ti amo". L'épisode correspondait à la sensibilité aujourd'hui dominante qui cuisine "l'amour" à toutes les sauces et de toutes les manières possibles. Il a donc suscité de l'émotion et de l'intérêt.

En effet, c'est à lui qu'ont été consacrées en première page du "Corriere" les considérations de Massimo Gramellini , qui a écrit : "Je suis fasciné par le jeune garçon qui crie 'Je t'aime... Je t'aime', alors qu'il fuit le bus scolaire en feu avec ses camarades de classe, mais aussi sérieusement inquiet pour lui".

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Et l'inquiétude - explique Gramellini sur le ton du sarcasme - réside dans "la possibilité qu'au milieu de tout ce bruit, la destinataire de son 'je t'aime' n'ait rien remarqué. Ou, pire, qu'elle l'ait remarqué, et répondu: 'Je t'aime aussi, mais plus comme ami'".

Nous, les adultes, nous sommes malins et nous savons comment vont ces affaires de cœur. Nous regardons avec tendresse, mais aussi avec une certaine ironie désenchantée les jeunes qui, à 12 ans, n'ont pas encore compris que l'amour les expose à des déceptions amères.

Même "Le iene" ("Les hyènes", magazine d'information de la chaîne Mediaset, ndt) ont mis le projecteur sur ce jeune garçon et sont partis à sa recherche. Mais - une fois qu'ils l'ont trouvé - voici la surprise qui a déconcerté l'intervieweuse.

Guglielmo - c'est le nom de cet enfant de douze ans - a une bonne bouille et porte un sweat-shirt jaune. Il semble un peu intimidé par les caméras.

Après avoir dit qu'il allait bien ("Je me suis remis de la peur"), il a expliqué à la journaliste qui lui demandait à qui s'adressaient les mots "Je t'aime" : "Ils étaient adressés au Seigneur, car nous étions tous désespérés dans le bus et je voulais aussi faire ma propre prière. Et quand nous avons réussi à nous sauver, il m'a semblé que cela s'était réalisé et je voulais donc remercier".

La journaliste, surprise (et retournée) demande : "Et tu as crié... ?": Et lui: "(J'ai crié) Dieu, je t'aime!" Voilà le mystère dévoilé. Pas "Je t'aime!", mais "Dieu, je t'aime!". Ainsi, en ces jours étranges, dans un moment historique qui sombre dans le cynisme, une leçon nous est venue d'un enfant qui ouvre un horizon oublié. Ce que proclame le Psaume 8 semble s'être réalisé : "Avec la bouche des enfants et des nourrissons/ affirme ton pouvoir contre tes adversaires, / pour réduire au silence ennemis et rebelles".

Ces jeunes, au moment de la terreur, se sont recommandés à Dieu et, une fois libérés du danger, courant vers la liberté, Guglielmo - pour tous ses amis - avec ce cri ("Dieu je t'aime!") a remercié le Père que tous nous avons au Ciel.

Derrière le beau visage lumineux de Guglielmo, il y a cette humble Italie, composée de familles, de paroisses et d'oratoires, qui est et reste l'Italie qui donne l'espoir. Et c'est la belle Italie qui, dans les médias, ne semble pas digne d'être racontée.

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