La perplexité du Père Hunwicke..


face à un dernier document de la CDF... sur la finance! (21/5/2018)

 

Le titre complet du document en français est "Oeconomicae et Pecuniariae Quaestiones: Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel" (voir ici la présentation de Zenit, et le texte complet: fr.zenit.org)

Sous la plume féroce de "Pezzo Grosso", on lisait hier sur le blog de Marco Tosatti :

Alors que la Curie romaine et ses institutions satellites ignorent et boycottent la Marche pour la Vie [à Rome, avant-hier], la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (l'ancien Saint-Office), qui fait le mort sur la communion avec les protestants, écrit et diffuse un document très important. Vous vous demanderez s'il s'agit de questions de foi? Allons donc! Il parle d'économie, de finances et d'impôts. Le document, hilarant, s'intitule "Oeconomicae et Pecuniariae Quaestiones" . Et, oyez, oyez, il propose une taxe sur les transactions financières pour aider les pauvres....


Ce document est le point de départ d'un billet du Père Hunwicke daté du 18 mai.

Un problème très personnel


Père Hunwicke
18 mai 2018
liturgicalnotes.blogspot.fr
Ma traduction

* * *

Le Vatican vient de publier un document d'enseignement sur les questions économiques. Pour moi, personnellement, et je ne peux parler pour personne d'autre, ce moment est la parfaite illustration du problème que crée la mauvaise utilisation par PF (Pope Francis) du munus qui lui a été confié par Dieu.

N'importe quand avant 2013, j'aurais simplement reçu un tel document avec docilité. Dans un cas comme celui-ci, parce qu'il traite de questions pour lesquelles je n'ai personnellement aucune compétence académique, j'aurais fait de mon mieux pour le comprendre, tout simplement parce que (même si ce n'est pas ex cathedra) il m'est venu avec autorité. J'aurais fait de mon mieux pour me mettre en situation de pouvoir l'expliquer et le recommander sur ce blog et aux fidèles du Christ auxquels je pourrais m'adresser ou qui, en vertu d'une estime mal placée pour ma personne, me poseraient des questions à son sujet.

Mais aujourd'hui, il en va différemment. Pendant cinq ans, PF a sans doute joué à des jeux irresponsables avec l'autorité placée entre ses mains. Il a - quotidiennement - poursuivi une politique difficile à concilier avec la suite fidèle de notre Très Saint Rédempteur. En particulier, il semble s'être fixé pour but de saper l'enseignement prudent de ses prédécesseurs, notamment les deux derniers, sur les maux du relativisme moral, et a publiquement ignoré les appels à clarifier ces apparences. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le Successeur de Pierre est considéré par ses admirateurs et ses détracteurs comme quelqu'un qui encourage les âmes pour lesquelles le Christ est mort à vivre tranquillement dans l'adultère habituel. Il a imprudemment justifié sa conduite en parlant d'un Dieu des Surprises. Hagan lios: il a poussé la témérité jusqu'à créer le 'bazar' (the mess) dans la Vigne du Seigneur; puis à inviter d'autres à le suivre.

1300 ans plus tôt, il fut nécessaire de dire, en triste condamnation d'un pape précédent, qu'il avait «permis que la pureté de l'Église fût polluée»; qu'«il avait favorisé l'hérésie». Puisque c'est arrivé, nous savons que cela peut arriver.

Si ... puisse Dieu nous l'accorder .. à partir de ce moment précis, le pontificat de PF devait être un modèle d'humble repentir d'un disciple revenu à la raison... alors, oui, laus Deo ; mais il faudrait inévitablement encore un certain temps pour que ce changement radical devienne apparent Urbi et Orbi.

Que ce soit sous ce pontife ou sous un autre, il peut s'écouler des années avant que l'on puisse à nouveau recevoir l'enseignement du Vatican dans la confiance d'autrefois, simple, enfantine et obéissante; les oreilles ouvertes et pleines de bonne volonté. Pendant longtemps encore, il y aura l'anxiété lancinante, déstabilisante que, dans des temps aussi extraordinaires, les liens froids de la conscience et du devoir pourraient nécessiter un dokimazein ta pneumata (discernement de l'esprit?).

C'est la mesure des dégâts catastrophiques que Jorge Bergoglio a faits à son grand Office de maintenir le Depositum Fidei en étant un remora (obstacle) aux assauts de la Nouveauté. Pour citer le bienheureux John Henry Newman, nous sentons avec moins de sécurité sous nos pieds le roc de la soliditas cathedrae Petri. Il faudra peut-être au moins des décennies pour que le bon Dieu guérisse cette insécurité.

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