Rapport Vigano: le pape doit démissionner

Aldo Maria Valli propose une synthèse bienvenue du très long rapport de l'ex-nonce aux Etats-Unis, dont se détachent une quantité de noms connus (dont certains inattendus à cet endroit). Et la résonnance du scandale prend de l'ampleur (26/8/2018, mises à jour)

>>>
McCarrick: le Pape savait dès le début

Mgr Vigano

Les médias commencent à s'intéresser à l'affaire, plus et plus vite que je n'aurais pensé. Même si ce n'est pas pour de bonnes raisons (c'est pour eux une occasion à ne pas laisser passer de démolire l'Eglise), c'est une bonne chose, il fallait que cela sorte.

Capture d'écran


Il serait étonnant qu'aucun des journalistes de sa suite n'interpelle François à ce sujet (ce serait même de leur part une faute professionnelle) lors de la traditionnelle conférence de presse aéroportée du retour vers Rome. Nous verrons ce qu'il répondra, le cas échéant (*). En attendant, selon un site d'information:
"Le Vatican n'a aucun commentaire immédiat", a réagi dimanche matin une porte-parole du Vatican depuis Rome, contactée par des journalistes à bord de l'avion du pape François l'emmenant dans la ville sanctuaire de Knock en Irlande".

Par ailleurs, j'ai découvert une coïncidence de dates qui rend un son différent si l'on se souvient d'un épisode advenu au Vatican au début du Pontificat, qui à l'époque avait fait beaucoup gloser. On se souvient que le 22 juin 2013, François devait assister à un concert de musique classique, donné en son honneur à l'occasion de l'année de la foi, et qu'il avait, assez grossièrement, purement et simplement décidé de ne pas s'y rendre, sans en prévenir les organisateurs (la photo de son fauteuil vide dans la salle de concert avait fait le tour du monde). Il avait argué du fait qu'il avait mieux à faire, n'étant pas "un prince de la Renaissance", et à l'époque, les journalistes "de régime", l'avaient excusé en expliquant qu'il avait une rencontre très importante avec les nonces.
Et le lendemain, 23 juin 2013, c'est précisément le jour où Mgr Vigano, alors nonce aux Etats-Unis, rencontrait le Pape pour lui exposer en privé (et pas devant ses collègues) le lourd dossier McCarrick.

Affaire McCarrick. Le Pape savait. Voilà pourquoi il doit démissionner


www.aldomariavalli.it
26 août 2018
Ma traduction

* * *

«Des évêques et les prêtres, abusant de leur autorité, ont commis des crimes horribles contre leurs fidèles, mineurs, victimes innocentes, jeunes hommes désireux d'offrir leur vie à l'Église, ou par leur silence n'ont pas empêché que de tels crimes continuent d'être commis».

L'auteur de ces mots est un archevêque, ex-nonce apostolique aux États-Unis de 2011 à 2016. Maintenant à la retraite, il a décidé d'ouvrir son cœur et de dire tout ce qu'il a appris sur la question des abus sexuels dans l'Église. Un témoignage qui se termine par une demande dure et péremptoire: que le pape François se retire. Parce qu'il savait aussi, mais il a couvert.
L'auteur du mémoire, comme l'explique aujourd'hui La Verità, est Mgr Carlo Maria Viganò, soixante-dix-sept ans, qui avant d'être envoyé comme nonce aux USA était responsable du Gouvernorat de la Cité du Vatican et avant cela nonce au Nigeria, délégué pour les représentations pontificales au Secrétariat d'Etat du Saint-Siège et membre de la Commission Disciplinaire de la Curie Romaine.
«Restaurer la beauté de la sainteté sur le visage de l'Épouse du Christ, terriblement défigurée par tant de crimes abominables». C'est avec cette motivation que Monseigneur a décidé de parler. «Si nous voulons vraiment libérer l'Église du marais fétide dans lequel elle est tombée, nous devons avoir le courage de briser la culture du secret et de confesser publiquement les vérités que nous avons gardées cachées. Il faut briser le silence avec lequel les évêques et les prêtres se sont protégés au détriment de leurs fidèles, un silence qui, aux yeux du monde, risque de faire apparaître l'Église comme une secte, un silence pas si différent de celui qui prévaut dans la mafia».
Et aux mots succèdent les faits, c'est-à-dire les informations. Documentées, détaillées. Le ton est douloureux, mais le style est sec.

La classique goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été l'histoire du cardinal McCarrick. Quand il a vu que, face aux atrocités commises par "Oncle Ted", émergées dans toute leur évidence au cours des derniers mois, tous ,au sommet de l'Eglise sont tombés des nues, à tel point que c'était un déluge de «je ne savais pas», Mgr Viganò a commencé à écrire. Un acte d'accusation qui part de loin, d'avant le pontificat de François, et qui arrive jusqu'à aujourd'hui.

«Maintenant que la corruption a atteint le sommet de la hiérarchie de l'Église, ma conscience m'oblige à révéler ces vérités dont, en relation avec le triste cas de l'archevêque émérite de Washington Theodore McCarrick, j'ai pris conscience dans le cadre des charges qui m'ont été confiées, par saint Jean Paul II, comme Délégué pour les représentations pontificales de 1998 à 2009 et par le Pape Benoît XVI comme Nonce apostolique aux Etats-Unis d'Amérique du 19 octobre 2011 à la fin mai 2016».

Viganò explique que deux ex-nonces aux Etats-Unis, tous deux décédés prématurément, à savoir Gabriel Montalvo (en service de 1998 à 2005) et Pietro Sambi (qui a occupé le poste de 2005 à 2011), «n'ont pas manqué d'informer immédiatement le Saint-Siège dès qu'ils ont entendu parler de la conduite gravement immorale de l'archevêque McCarrick envers des séminaristes et des prêtres». Mais personne n'a bougé.
En particulier Viganò révèle que «Le nonce Sambi a transmis au Cardinal Secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone un Mémoire d'accusation contre McCarrick écrit par le prêtre Gregory Littleton du diocèse de Charlotte, réduit à l'état laïc pour viol sur mineurs, ainsi que deux documents dans lesquels le même Littleton racontait sa triste histoire d'abus sexuel par l'archevêque de Newark et plusieurs autres prêtres et séminaristes. Le Nonce ajoute que Littleton avait déjà transmis ce Mémoire à une vingtaine de personnes, y compris les autorités judiciaires civiles et ecclésiastiques, la police et les avocats, en juin 2006, et qu'il était donc très probable que la nouvelle serait bientôt rendue publique. Il a donc appelé à une intervention rapide du Saint-Siège».

En tant que délégué pour les représentations pontificales, Viganò écrivit en 2006 une note sur l'affaire Littleton et l'envoya au cardinal Tarcisio Bertone et à son substitut Leonardo Sandri. Il disait que les comportements attribués à McCarrick étaient tellement graves et néfastes qu'ils suscitaient la consternation, mais les accusations sont exactes et on parle aussi de célébration sacrilège de l'Eucharistie avec les mêmes prêtres impliqués dans les turpitudes.
Par conséquent, dans sa note, Viganò demande instamment que, pour une fois, l'autorité ecclésiastique intervienne avant l'autorité civile et avant que la presse ne fasse exploser l'affaire. Ce serait salutaire. Mais des supérieurs, aucune réaction. Et la note n'a jamais été retournée.

Viganò n'abandonne pas et retourne à la charge en 2008. Richard Sipe, psychothérapeute et spécialiste du comportement sexuel des prêtres catholiques et de leurs supérieurs, écrivit cette année-là à Benoît XVI une lettre avec le titre: «Your Holiness, I Have the Evidence. Card. McCarrick Is a Homosexual, Please Act» (Votre Sainteté, j'ai les preuves que le cardinal McCarrick est homosexuel, je vous en prie, agissez). Le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal William Levada, et le cardinal Secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone ont été immédiatement informés. Viganò remet également une note au nouveau substitut Fernando Filoni. Et, déjà là, il joint la note de deux ans plus tôt, soulignant une fois de plus la gravité de la situation. Mais la réaction de la hiérarchie supérieure est toujours la même: pas de réponse.
C'est grâce au cardinal Giovanni Battista Re, alors Préfet de la Congrégation pour les Évêques, que Viganò apprend que le Pape Benoît XVI, ayant eu connaissance de la dénonciation de Sipe, a ordonné à McCarrick de quitter le séminaire où il résidait et lui a interdit de célébrer en public, de participer à des réunions, de donner des conférences et de voyager, avec l'obligation de se consacrer à une vie de prière et de pénitence.

C'est le nonce Sambi qui communique la mesure à McCarrick, lors d'une rencontre orageuse. Puis, quand Viganò devient nonce aux Etats-Unis, c'est lui-même qui rappelle les ordres du Pape à un McCarrick qui réussit seulement à bafouiller une réponse confuse, cherchant maladroitement à minimiser.
Mais comment McCarrick est-il devenu ce qu'il est devenu (archevêque de Washington, et cardinal, après avoir été archevêque de Newark) puisque son comportement était ce qu'il était ?
Viganò se le demande aussi, attribuant la responsabilité de la carrière de McCarrrick au cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d'Etat de 1991 à 2006 et au cardinal Tarcisio Bertone, son successeur. Mais Viganò implique également le secrétaire d'État actuel, Pietro Parolin. Alors qu'il est évident pour tout le monde que McCarrick n'obéit pas aux ordres de Benoît XVI et voyage dans le monde entier, Viganò écrit à Parolin pour lui demander si les sanctions sont toujours en vigueur, mais sa question reste, pour changer, sans réponse.
D'autres qui savaient certainement, mais sont restés silencieux, écrit Viganò, étaient le cardinal Levada, le cardinal Sandri, Mgr Becciu (aujourd'hui cardinal), les cardinaux Lajolo et Mamberti. Bref, le sommet au complet.

Non moins dévastateur, selon les révélations de Viganò, le tableau aux États-Unis. Là aussi, tout le monde savait, à commencer par le cardinal Wuerl, successeur de McCarrick à Washington, mais personne n'a bougé. Et aujourd'hui, les déclarations de Wuerl, selon lesquelles il ne savait rien, «sont absolument risibles».
Quant au cardinal Kevin Farrell, actuel Préfet du Dicastère du Vatican pour les Laïcs, la Famille et la Vie, qui à son tour a dit n'avoir jamais entendu parler des abus de McCarrick, Viganò écrit : «Compte tenu de son curricalum à Washington, Dallas et maintenant Rome, je crois que personne ne peut honnêtement le croire». Enfin, sur le cardinal Sean O'Malley, archevêque de Boston et à la tête de la Commission du Vatican pour la protection des mineurs, Viganò affirme : «Je me contenterai de dire que ses dernières déclarations sur l'affaire McCarrick sont déconcertantes, car elles ont totalement obscurci sa transparence et sa crédibilité».
Mais à ce stade, le caractère dramatique du mémoire de Mgr Viganò monte encore d'un cran, parce qu'il implique directement le Pape François.
On est en 2013, au mois de juin. A Rome il y a une rencontre des nonces du monde entier et Viganò est également présent. Emu par la perspective de sa première rencontre avec le nouveau pontife, l'archevêque se rend à la Maison Sainte Marthe, la résidence choisie par Bergoglio au lieu du palais apostolique, et qui se trouve là? un cardinal McCarrick souriant et serein, portant la soutane filetée et saluant Viganò en lui laissant savoir d'un ton crâne: «Le Pape m'a reçu hier, demain je vais en Chine!»


Viganò note: «A l'époque je ne savais rien de sa longue amitié avec le cardinal Bergoglio et du rôle important qu'il avait joué dans son élection, comme McCarrick lui-même l'avait révélé dans une conférence à la Villanova University (cf. benoit-et-moi.fr/2017), et dans une interview au National Catholic Reporter. Je n'avais jamais pensé non plus au fait qu'il avait participé aux réunions préliminaires du récent conclave et au rôle qu'il avait pu jouer en tant qu'électeur en 2005. Je ne saisis pas immédiatement la signification du message crypté que McCarrick m'avait communiqué, mais cela allait devenir évident pour moi dans les jours qui suivraient immédiatement».

La première rencontre tant attendue de Viganò avec le pape a quelque chose de surréaliste et laisse le pauvre nonce sans voix. Mais le pire est à venir.
Nous sommes le 23 juin 2013, un dimanche. Le pape reçoit Viganò avant l'Angélus. Il fait quelques déclarations qui résonnent pour le moins sibyllines à l'archevêque, puis, de but en blanc, il lui demande : «Le cardinal McCarrick, il est comment?»
Ce à quoi le nonce répond: «Saint Père, je ne sais pas si vous connaissez le cardinal McCarrick, mais si vous demandez à la Congrégation pour les évêques, il y a un dossier gros comme ça à son sujet. Il a corrompu des générations de séminaristes et de prêtres et le Pape Benoît XVI lui a ordonné de se retirer dans une vie de prière et de pénitence».
La réaction du Pape? Aucune. Et même, Bergoglio change immédiatement de sujet. Mais alors, se demande un Viganò déconcerté, pourquoi m'a-t-il posé la question?
Le nonce le comprend lorsqu'il retourne à Washington. Il y apprend qu'il existe un lien étroit entre le pape et McCarrick. La question posée par Bergoglio au nonce est donc un piège. C'est un fait que, selon le récit de Mgr Viganò, au moins à partir du 23 juin 2013, le pape François est au courant de l'affaire McCarrick.
A ce point, Viganò commente: «Le Pape François a demandé à plusieurs reprises une transparence totale dans l'Eglise et que les évêques et les fidèles agissent avec parrésia. Les fidèles du monde entier l'exigent de lui d'une manière exemplaire. Qu'il dise depuis quand il a appris les crimes commis par McCarrick, abusant de son autorité auprès des séminariste et des prêtre. En tout cas, le pape l'a su de moi le 23 juin 2013 et a continué à le couvrir, sans tenir compte des sanctions que le pape Benoît XVI lui avait imposées et en a fait son conseiller de confiance avec Maradiaga. Ce dernier se sent si sûr de la protection du pape qu'il peut rejeter comme "commérages" les appels sincères de dizaines de ses séminaristes, qui ont trouvé le courage de lui écrire après que l'un d'eux ait tenté de se suicider pour les abus homosexuels subis au séminaire».
Donc François savait. Il le sait depuis longtemps, au moins depuis cinq ans. «Il savait au moins depuis le 23 juin 2013 que McCarrick était un prédateur en série. Mais, «bien que sachant que c'était un corrompu, il l'a couvert jusqu'au bout, et même il a fait sien ses conseils certainement pas inspirés par des intentions saines et l'amour pour l'Église. Ce n'est que lorsqu'il a été contraint de le faire par la dénonciation d'un abus subi par un mineur, toujours en fonction des applaudissements des médias, qu'il a pris des mesures contre lui [en juillet de cette année] pour sauver son image médiatique».

«Aujourd'hui, poursuit Viganò, aux États-Unis, c'est un chœur qui s'élève, spécialement de fidèles laïcs, auxquels se sont récemment joints des évêques et des prêtres, qui demandent que tous ceux qui ont couvert de leur silence le comportement criminel de McCarrick ou qui l'ont utilisé pour faire carrière ou promouvoir leurs intentions, leurs ambitions et leur pouvoir dans l'Église, démissionnent. Mais cela ne suffira pas à assainir la situation de gravissimes comportements immoraux de la part du clergé, évêques et prêtres. Il faut programmer un temps de conversion et de pénitence. Il faut récupérer la vertu de chasteté dans le clergé et les séminaires. Il faut lutter contre la corruption de l'utilisation abusive des ressources de l'Église et des offrandes des fidèles. Il faut dénoncer la gravité de la conduite homosexuelle.
«J'implore chacun, en particulier les évêques, de rompre le silence pour vaincre cette culture d'omertà si répandue, pour signaler aux médias et aux autorités civiles les cas d'abus dont ils ont connaissance. Écoutons le message le plus puissant que saint Jean Paul II nous a laissé en héritage : n'ayez pas peur! N'ayez pas peur!»
Lors de l'Angélus du 12 août dernier, François a dit que «chacun est coupable du bien qu'il pouvait faire et qu'il n'a pas fait... Si nous ne nous opposons pas au mal, nous l'alimentons tacitement. Il faut intervenir là où le mal se répand; car le mal se répand là où il n'y a pas de chrétiens audacieux qui s'y opposent avec le bien». Si cela est vrai, et cela l'est, combien plus grave est la responsabilité du pape, le pasteur suprême! Pourtant, dit Viganò, dans le cas de McCarrick, le Pasteur Suprême «non seulement ne s'est pas opposé au mal, mais il s'est associé à quelqu'un qu'il savait être profondément corrompu, il a suivi les conseils de quelqu'un dont il savait bien que c'était un pervers, multipliant ainsi de façon exponentielle avec son autorité suprême le mal fait par McCarrick. Et combien d'autres mauvais pasteurs François continue-t-il à soutenir dans leur action de destruction de l'Église! François est en train d'abdiquer le mandat que le Christ a donné à Pierre de confirmer ses frères. Au contraire, par son action, il les a divisés, les a conduits dans l'erreur, a encouragé les loups à continuer à déchirer les brebis du troupeau du Christ».
Que le pape François, donc «reconnaisse ses erreurs et, conformément au principe proclamé de tolérance zéro, soit le premier à donner le bon exemple aux cardinaux et aux évêques qui ont couvert les abus de McCarrick et démissionnent avec eux tous».
Telle est la requête péremptoire et sans ambiguïté: la démission. Le seul geste qui peut aider à l'assainissement.
La situation est dramatique, mais Mgr Viganò nous invite à ne pas perdre espoir. Même «dans la consternation et la tristesse», dit-il, pensons aux nombreux prêtres et évêques qui font leur devoir et ne perdons pas la foi dans le Seigneur.
Au contraire, c'est précisément dans ces moments que «la grâce du Seigneur se révèle être surabondante et met sa miséricorde sans limites à la disposition de tous; mais elle n'est accordée qu'à ceux qui se sont vraiment repentis et qui se proposent sincèrement de s'amender. C'est le moment opportun pour l'Église de confesser ses péchés, de se convertir et de faire pénitence. Prions tous pour l'Église et pour le Pape, rappelons-nous combien de fois il nous a demandé de prier pour lui!»

(*) Mise à jour 1


Comme je le disais hier, lors de la conférence de presse dans l'avion de retour vers Rome, la question a été posée au Pape... et il a esquivé.
Voici l'échange, tel que rapporté sur Vatican Insider par l'insoupçonnable (!!) Tornielli:

- L'ancien nonce Viganò soutient qu'il vous a parlé des abus commis par le Cardinal McCarrick. Est-ce que c'est vrai ?
- J'ai lu cette déclaration de Viganò ce matin. Je le dis sincèrement : lisez attentivement vus-même et faites-vous votre jugement personnel. Je ne dirai pas un mot à ce sujet. Je crois que le document parle de lui-même. Vous avez la capacité journalistique de tirer des conclusions, avec votre maturité professionnelle.


L'important, ici, c'est ce que le pape N'A PAS DIT: il n'a pas dit que ce n'était pas vrai.
Quoi qu'il en soit, sa défense peut sembler bien faible. Il est facile d'imaginer que les conseillers en communication vont se mettre au travail...

Mise à jour 2


Une lectrice, CM, me transmet cet extrait d'un article publié en juin 2014 sur le site ultra (!!) libéral, National Catholic Reporter. Il est question d'un coup de téléphone du Pape fraîchement élu (c'était en mars 2013) au "cardinal" McCarrick alors hospitalisé à Rome après un malaise cardiaque.

L'étrange réponse de François, que certains mettront au compte de l'humour papal (douteux), est une confirmation indirecte qu'il savait qui était McCarrick.
On notera au passage la familiarité entre les deux hommes. Et aussi le ton extrêmement positif dont use NCR pour parler du serial prédateur sexuel (n'étaient-ils pas au courant de ses activités? Etrange, pour un site réputé si bien informé...)

McCarrick assured Francis that he was doing fine.
McCarrick assura à François qu'il allait bien.

«I guess the Lord isn't done with me yet», he told the pope.
«A ce que je vois, le Seigneur n'en a pas fini avec moi», dit-il au Pape.

«Or the devil doesn't have your accommodations ready!» Francis shot back with a laugh.
«Ou alors votre logement chez le diable n'est pas encore prêt», rétorqua François en riant.

Tous droits réservés.
La reproduction, uniquement partielle, des articles de ce site doit mentionner le nom "Benoît et moi" et renvoyer à l'article d'origine par un lien.