Un Pape uniquement (et injustement) présenté comme infâme. Un article de S. Magister (6/9/2010)

A côté de son célébrissime blog www.chiesa, traduit en plusieurs langues (et dont je constate avec satisfaction qu'il a fait rigoureusement la même lecture que moi du message de Benoît XVI en prévision des JMJ de Madrid: moi avant-hier: Le Pape qui sait parler aux jeunes; lui aujourd'hui: Les confessions du jeune Ratzinger), Sandro Magister tient un autre blog, plus discret, déjà parce qu'il n'est rédigé qu'en italien, au titre évocateur sous sa forme de calembour: Settimo Cielo (septième Ciel).

Comme www.chiesa est lu par tout le monde, il est plus facile de trouver des informations "rares" sur Settimo Cielo.

Le 27 août dernier, Sandro Magister consacrait un billet à un article tout juste paru dans l'Osservatore Romano, à propos du pape Alexandre VI Borgia, qui fait régulièrement l'objet d'une désinformation confinant au cas d'espèce (quand on voit ce qui est écrit sur notre saint Pape actuel, dont la vie exemplaire est pourtant sous les yeux de tous, il n'y a pas de quoi s'étonner).
J'ai la chance d'avoir des collaborateurs (!) très cultivés, et cela m'a rappelé un article formidable écrit par Carlota il y a presque un an: A propos des Borgia.... Il mérite d'être relu.

Voici ma traduction de l'article de Magister (texte en italien: http://tinyurl.com/23b6dbw ).

À la défense d'Alexandre VI . Comment de juste
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" Arrêtons-nous devant le portrait du Pape, qui, à genoux , la tiare déposée à ses pieds , contemple en adoration la Résurrection ... Nous allons comprendre la nature d'un homme chez qui cohabitaient une foi sincère , une profonde conscience de son rôle et de son destin , et, en même temps, une voracité , presque une boulimie envers la vie , le pouvoir , l'art , la culture: ces derniers recherchés et aimés sous le signe de l'émerveillement, de l'excès, de la démesure.

Ainsi le professeur Antonio Paolucci , directeur des Musées du Vatican , décrit magistralement - dans "L'Osservatore Romano" du 27 août - un pape comme Alexandre V Borgia , peint par Le Pinturicchio dans l'appartement du Vatican où il vivait.

Les fresques du Pinturicchio sont en cours de restauration , partiellement achevée. Et le professeur Paolucci , en illustrant la salle restituée à sa splendeur, poursuit:

" Un homme comme Papa Borgia aimait le signe, l'emblème, le symbole . L'héraldique et le mythe l'intriguaient , il était fasciné par la généalogies des dieux , les contes exotiques , le mystère des croyances . Tout cela apparaît de manière éclatante, avec une évidence presque didactique dans la Salle des Saints, la partie tout juste restaurée des appartements.

"Les saints qui donnent son nom à la salle sont Catherine d'Alexandrie , Sebastien , Barbara ,l'Abbé Antoine et l'ermite Paul. Deux autres scènes représentant Suzanne et les vieillards et la Visitation complètent le catalogue de l'iconographie judéo-chrétienne . Mais dans les cinq tableaux octogonaux peints dans l'arc central, et dans les huit toiles du plafond , le protagoniste est le mythe classique représentée par une variante extrêmement rare et excentrique, mélangeant les Métamorphoses d'Ovide à la mystériosophie (connaissance initiatique des mystères) égyptienne transmise par Apulée et Diodore de Sicile" .
Etc..

Une fresque à voir. Ne serait-ce que pour revisiter la figure d'un pape injustement connu uniquement comme infâme.