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ANGELUS DU 7 AOÛT
 

Le Saint-Père commente l'Evangile du jour "Jésus marche sur les eaux", nous invitant à supporter avec courage les difficultés de la vie . Et lance un appel pour la Syrie et la Lybie. (7/8/2011)

Ma traduction.




 

Jésus marchant sur les eaux - Ivan Aivazovsky (1817-1900)

 



 

Chers frères et sœurs,

dans l'Evangile de ce dimanche (1), nous rencontrons Jésus, qui s'étant retiré dans la montagne, prie toute la nuit.
Le Seigneur, à l'écart à la fois des gens et des disciples, manifeste son intimité avec le Père et le besoin de prier dans la solitude, loin du tumulte du monde. Cet éloignement, cependant, ne doit pas être interprété comme un mépris pour les personnes ou l'abandon des Apôtres. En effet - nous dit Matthieu - il fit monter les disciples sur la barque pour "le précéder sur l'autre rive" (Matthieu 14:22), afin de les y retrouver. Pendant ce temps, la barque "était déjà très éloignée de la terre et agitée par les vagues: le vent était contre elle" (v. 24), et voilà qu' "à la fin de la nuit [Jésus] alla vers eux marchant sur la mer" ( v. 25); les disciples furent bouleversés et le prenant pour un fantôme "crièrent de peur" (v. 26); ils ne le reconnaissaient pas, ne comprenant pas que c'était le Seigneur. Mais Jésus les rassure: "Courage, c'est moi, n'ayez pas peur" (v. 27).


C'est un épisode où les Pères de l'Eglise ont perçu une grande richesse de sens.

La mer symbolise la vie présente et l'instabilité du monde visible; la tempête indique toutes sortes de tribulations, de difficultés, qui oppriment l'homme. La barque, en revanche, représente l'Église édifiée sur le Christ et guidée par les Apôtres. Jésus veut enseigner à ses disciples à supporter avec courage les épreuves de la vie, se confiant en Dieu, en Celui qui s'est révélé au prophète Elie sur l'Horeb dans le "murmure d'une brise légère" (1 Rois 19:12).

Le passage se poursuit ensuite avec le geste de l'apôtre Pierre, qui, pris d'un élan d'amour pour le Maître, lui demande d'aller à sa rencontre, en marchant sur l'eau. "Mais quand il vit que le vent était fort, et qu'il commençait à couler, il s'écria: 'Seigneur, sauve-moi'."(Matthieu 14:30)

Saint-Augustin, imaginant s'adresser à l'apôtre, commente: "le Seigneur s'est abaissé et t'a pris par la main. Avec tes seules forces, tu ne peux pas te relever. Serre la main de Celui qui descend jusqu'à toi".

Pierre marche sur les eaux non pas par sa propre force, mais par la grâce divine, en laquelle il croit, et quand il est submergé par le doute, quand il ne fixe plus son regard sur Jésus, mais a peur du vent, quand il n'a pas totalement confiance dans la parole du Maître, cela signifie qu'il s'éloigne de Lui et c'est alors qu'il risque de se noyer dans la mer de la vie.

Le grand penseur Romano Guardini écrit que le Seigneur "est toujours proche, étant à la racine de notre être. Cependant, nous devons expérimenter notre rapport avec Dieu entre les pôles de la distance et de la proximité. Par la proximité, nous sommes fortifiés, par la distance, mis à l'épreuve".

Chers amis, l'expérience du prophète Elie, qui entendit le passage Dieu, et la foi vacillante de l'apôtre Pierre, nous font comprendre que le c'est Seigneur lui-même, avant même que nous ne le cherchions et l'appelions, qui vient vers nous, abaisse le ciel pour nous tendre la main et nous élever à sa hauteur; il attend juste que nous ayions complètement confiance en lui .

Invoquons la Vierge Marie, modèle de pleine confiance en Dieu, afin qu'au milieu des nombreuses préoccupations, problèmes, difficultés, qui agitent la mer de notre vie, résonne dans le cœur la parole rassurante de Jésus: Viens, c'est moi, n'ai pas peur! et que croisse notre foi en Lui.




 



 

Après l'Angelus
Chers frères et sœurs, je suis avec une vive préoccupation la violence dramatique et croissante en Syrie, qui a causé de nombreuses victimes et de graves souffrances. J'invite les fidèles catholiques à prier pour que les efforts de réconciliation prévalent sur la division et la rancoeur. En outre, je renouvelle aux Autorités et à la population syrienne un appel urgent, afin que soit restaurée dès que possible la coexistence pacifique et qu'il soit répondu de façon adéquate aux aspirations légitimes des citoyens, dans le respect de leur dignité et pour le bénéfice de la stabilité régionale.
Mes pensées vont également vers la Libye, où la force des armes n'a pas résolu la situation.
J'exhorte les organisations internationales et ceux qui ont des responsabilités politiques et militaires à relancer avec conviction et détermination la recherche d'un plan de paix pour le pays, par la négociation et le dialogue.

En français:

Chers francophones, nous savons bien que nos vies doivent affronter de multiples problèmes, qui peuvent ressembler à des tempêtes. Il nous est parfois difficile de voir que Dieu est présent dans la barque ballottée de nos existences. Dans ces moments délicats, ou de doute, comme Pierre crions vers Dieu: «Seigneur, sauve-moi!». Dieu est là! Il ne nous abandonne jamais. N’oublions pas de le prier chaque jour. Gardons toujours un temps pour la prière. Elle nous fait passer de la crainte à l’amour. Elle nous fait voir le visage lumineux de Dieu, tel qu’il s’est manifesté en Jésus lors de la Transfiguration! Ce regard nous fera voir charitablement nos frères! Que Marie nous accompagne, et plus particulièrement la centaine de jeunes irakiens présents parmi nous, que je salue avec affection. Je vous bénis de grand cœur!




L'Evangile du jour

Evangile selon Matthieu
Chapitre 14

22 Aussitôt après, il obligea les disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l'autre côté, pendant qu'il renverrait la foule.
23 Quand il l'eut renvoyée, il monta sur la montagne, pour prier à l'écart ; et, comme le soir était venu, il était là seul.
24 La barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots ; car le vent était contraire.
25 A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux, marchant sur la mer.
26 Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés, et dirent : C'est un fantôme ! Et, dans leur frayeur, ils poussèrent des cris.
27 Jésus leur dit aussitôt : Rassurez-vous, c'est moi ; n'ayez pas peur !
28 Pierre lui répondit : Seigneur, si c'est toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux.
29 Et il dit : Viens ! Pierre sortit de la barque, et marcha sur les eaux, pour aller vers Jésus.
30 Mais, voyant que le vent était fort, il eut peur ; et, comme il commençait à enfoncer, il s'écria : Seigneur, sauve-moi !
31 Aussitôt Jésus étendit la main, le saisit, et lui dit : Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?
32 Et ils montèrent dans la barque, et le vent cessa.
33 Ceux qui étaient dans la barque vinrent se prosterner devant Jésus, et dirent : Tu es véritablement le Fils de Dieu.
http://www.spcm.org/parcours/voir_ref309b.html?cle=93




 
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