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JMJ: SOUVENIRS
 

Jacqueline nous rappelle que les JMJ sont une initiative de Jean-Paul II poursuivie avec bonheur par son successeur. Elle aussi revisite les moments forts de ces quatre jours extraordinaires. (25/8/2011)




 
 

Il était bon de débuter ces JMJ de Madrid par la Messe célébrée par le cardinal Rouco Valera, archevêque de Madrid et patron de la manifestation, en action de grâce pour son fondateur le bienheureux Jean-Paul II sans qui ces rassemblements de la jeunesse du monde n’existeraient probablement pas. Même sur ce site heureusement consacré à son successeur, il convient de le rappeler. Je pense que chacun en conviendra et s’en souviendra.

Les années qui pèsent sur mes épaules me permettent le souvenir des premières JMJ où les jeunes remplissaient la place Saint-Pierre. Depuis, on a pu constater l’extraordinaire évolution de ces rassemblements présidés par le fondateur et depuis 2005 par Benoit XVI. Celui-ci a poursuivi l’oeuvre gigantesque en y imprimant sa marque d’une manière moins émotionnelle mais davantage spirituelle. Pourtant, Madrid n’a pas oublié l’émotion. Le pape lui-même, dira le cardinal Rouco Valera, étant souvent au bord des larmes, particulièrement au moment du Chemin de Croix dont les paroles inspiraient des sentiments forts. La lourde Croix portée de Station en Station par les pauvres, les oubliés de la Terre, les malades et les infirmes venait nous rappeler l’universalité de la souffrance du Christ et des Hommes.

Pour moi, le deuxième point fort fut la vigile à l’aéroport des Quatre Vents. Portant bien son nom, il fut balayé par l’orage et la bourrasque au point de tremper près de 2 millions de participants. Benoit XVI décida de rester avec ses jeunes. Bravement, disparaissant sous les parapluies, la soutane et les pieds mouillés, essayant de préserver les feuilles de son homélie, regardant ses jeunes avec le sourire d’un père qui ne veut pas quitter son troupeau parce-que celui-ci a besoin de lui en ce moment difficile. “Nous venons de vivre ensemble une aventure...” dira-t-il.

Comment oublier le silence de la foule lorsque s’éleva l’Ostensoire , véritable oeuvre d’art, offert à Tolède par Isabelle la Catholique ? Silence qui fait du bruit dans le coeur au moment de l’Adoration et de la Bénédiction après l’ancestrale Tantum Ergo Sacramentum. Temps béni de mon enfance où j’assistais chaque jour à ce rite hautement spirituel au point que j’en connais encore les paroles aujourd’hui alors que ce “Salut” n’existe pratiquement plus. Vraiment, les JMJ d’hier et d’aujourd’hui éveillent en moi des souvenirs inoubliables.

N’aimant guère les chaleurs estivales, je ressentais pour notre pape Benoit XVI beaucoup de crainte le voyant s’éponger le visage. Mgr. Marini lui passa son mouchoir et très régulièrement son secrétaire accompagné du cérémoniaire assistant, un polonais déjà prévenant auprès de Jean-Paul II, s’approchaient et le cachant à la foule apportait le liquide bienfaisant tiré d’une bouteille thermo d’argent dissimulée à chaque cérémonie derrière le trône papal. Il est dur le soleil d’Espagne mais le Seigneur veille sur ses brebis et son Représentant sur terre.

Benoit XVI le bienveillant rencontra et salua le plus de monde possible, essayant de n’oublier personne comme cette carmélite centenaire sortie de son couvent pour la circonstance. Entrée au couvent le jour de l’Ordination à la prêtrise de Benoit XVI, elle n’avait pas l’air plus émue que cela. Le pape lui a longuement caressé les mains avant de lui donner sa bénédiction. Chaque fois qu’il ne pouvait avoir un contact direct, il ouvrait grand les bras comme pour prendre la foule sur son coeur. Un geste renouvelé pour la dernière fois du haut de la passerelle de l’avion – montée alertement – pour un ultime au-revoir avant le retour à Castelgandolfo.

Et maintenant, les jeunes du Pape Benoit ont la mission de porter le message de ces JMJ à travers le monde. Puissent-ils le faire avec la grande ferveur madrilène.

Jacqueline.




JMJ: une pépite, dans le quotidien Sud-Ouest | Avec l'amour d'un Père