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Les 6 enseignements de La Croix

16/2/2009

C'est du lourd!
La Croix relève "six enseignements à tirer de la crise intégriste"... et il a fallu six journalistes pour les mettre noir sur blanc.
C'est ce qu'on appelle un travail collégial, et on ne peut que féliciter le journal d'appliquer ses théories sur la participation.
http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2365109&rubId=1098

Mais le catholique de base pourrait relever beaucoup plus que six dérapages dans cette liste, qui est en fait un catalogue de revendications syndicales et de contestations de l'autorité du Pape, résumé dans cette constatation lapidaire de l'un des éminents personnages cités:
«On vient de voir ce que donne un exercice très personnel, pour ne pas dire monarchique, du ministère papal »
Et un autre de renchérir: «La manière d’exercer l’autorité pontificale ne peut plus être uniquement descendante ».

A quand la démocratie participative?
Ce qu'ils veulent, m'écrit une amie, c'est "une Eglise parlementaire, avec le Pape qui se bornerait à entériner les décisions prises à la majorité".

J'ajoute que je suis particulièrement choquée par cette Eglise arrogante, élitiste, méprisante envers la foi des simples, dans laquelle le moindre curé est chercheur au CNRS!! La même impression m'avait déjà effleurée à la lecture de la pétition des "intellectuels catholiques" initiée par La Vie.

Jésus est bel et bien absent de ces six "enseignements" qui font plutôt penser à des avertissements, et même à des menaces!
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Je reproduis seulement les têtes de paragraphe pour rester dans la légalité.
Mais des auteurs qui se félicitent d'"une liberté de parole [qui] s’est manifestée à tous niveaux" seraient mal placés d'interdire, pour de vulgaires raisons de copyright, le débat qui jaillit naturellement de leurs "propositions", et qu'on ne peut soutenir que par une lecture détaillée.

Six enseignements à tirer de la crise intégriste
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Après la vague d’indignation suscitée par la levée de l’excommunication des quatre évêques intégristes et les propos négationnistes de l’un d’entre eux, « La Croix » examine les répercussions de cette affaire dans et hors l’Église
L’Église catholique vient de traverser une crise de grande ampleur. La levée des excommunications des quatre évêques intégristes, conjuguée aux propos négationnistes tenus – et confirmés – par l’un d’eux, a mis en évidence des enjeux essentiels, tant pastoraux que théologiques ou idéologiques, de fort impact médiatique.

Poser un regard lucide sur cette crise peut permettre d’envisager l’avenir. En toute hypothèse, contrairement à ce qu’affirment certains intégristes, un catholicisme qui n’aurait pas vécu Vatican II ne serait ni plus nombreux, ni plus fécond (commentaire: qu'en sait-on?). L’unité de l’Église, sans cesse à construire, ne saurait faire abstraction des tensions réelles mises en évidence par cette crise. Conséquences en six points.

1. Une liberté de parole s’est manifestée à tous niveaux
2. La crainte de se figer dans un retour au passé
3. Le dialogue judéo-chrétien a été mis à l’épreuve .
4. Un clivage des lectures de Vatican II apparaît au grand jour
5. Une vraie concertation s’impose avec les conférences épiscopales
6. L’intégration dans les paroisses n’ira pas de soi

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Cet article date du 13 février.
Il est à lire en entier ici: http://www.la-croix.com/article/index.jsp?docId=2365109&rubId=1098

Il semble donc bien que La Croix ait repris à son compte la fronde anti-Benoît initiée par La Vie.
Ce que je trouve étrange - et suspect - c'est le décalage dans le temps. Après tout, le décret du Pape date du 23 janvier.
Trois semaines après, donc, le journal "catholique" feint de tirer un bilan, mais en réalité rassemble ses troupes.
C'est ce qui s'appelle prendre le train en marche, après s'être assuré qu'on ne serait pas seul à bord!

Cette opinion - personnelle - est confortée par la lecture (signalée par mon amie L.) d'une "tribune" assez ahurissante (sous la plume d'un catholique) du Père Scholtus, supérieur du Séminaire des Carmes à Paris.
Cela commence ainsi:

L’autre nuit, j’ai fait un rêve, un mauvais rêve, un cauchemar « négationniste » : Vatican II n’avait pas eu lieu!
...

puis:

Je me retrouve devant un évêque que je ne connais pas. Sur son bureau, la dernière édition du Nouvel Intransigeant (?) et
un livre de Maurras (que de poncifs! le catholique lambda, même traditionaliste, ignore qui est Maurras, et s'en contrefiche!) passablement fatigué. Tout en jouant avec l’énorme améthyste qu’il porte à l’annulaire droit, sur un ton d’onctueuse dureté, ce dignitaire m’expose les motifs de ma relégation: (...) mon amitié suspecte pour le rabbin Rosenstock et le pasteur Morel, et l’imprudente proposition que j’ai faite de créer dans le diocèse des instances de dialogue avec les incroyants, les musulmans, les scientifiques ; mon usage abusif de la langue vernaculaire qui a fini par détourner les fidèles des Mystères sacrés ; la manière irresponsable que j’ai eue de les inciter à « lire les signes des temps », à s’exprimer et à débattre, à se former et à devenir des chrétiens adultes.
...

Devant l'église d'O.

"Les effercescences du siècle"

À ce moment, je me suis réveillé en sueur et en sursaut, heureux de n’avoir pas eu le temps de me laisser intimider. Heureux surtout d’être là, en communion avec l’Église que j’aime et que, si le Concile n’avait pas eu lieu, j’aurais sans doute désertée, préférant me mêler aux effervescences du siècle plutôt que d’avoir à moisir dans une Église-citadelle qui n’aurait aujourd’hui plus rien d’autre à attendre que la visite des ethnologues et des folkloristes de l’École des hautes études en sciences sociales. (quel mépris!)
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Et voici la conclusion:

Mais plutôt que de devenir un intégriste de Vatican II, comme nous y pousseraient insidieusement les traditionalistes, j’ai pris la résolution de tenir le cap que je me suis fixé : être résolument un contemporain. « Contemporain est celui qui reçoit en plein visage le faisceau de ténèbres qui provient de son temps. » La citation est de Giorgio Agamben, un de ces philosophes incroyants d’autant plus dangereux qu’il a lu les Pères de l’Église, et qui aurait eu toutes les chances d’être mis à l’Index… si Vatican II n’avait pas eu lieu.

Le reste est à lire ici: http://www.la-croix.com/article/...786

Le style et surtout le contenu évoquent énormément l'anonyme Pietro di Paoli, auteur de "Vatican 2035" et "L'invité de Castelgandolfo".

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Obama, au pas de charge Benoît, j'ai confiance en toi