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Des nouvelles du pélerinage en Terre Sainte

... et du dialogue judéo-chrétien. La voix de la rue chrétienne palestinienne. (16/3/2009)

Il y a deux jours, j'ai cité un article du Figaro, qui titrait: Un pélerinage semé d'embûches

Il semble que cela se confirme. C'est ce dont témoigne cette dépêche de l'AFP reproduite sur le site de la Croix, qui nous apprend qu'un rabbin refuse de réserver au pape l'esplanade du Mur des Lamentations (si l'on considère les mesures de sécurité indispensables lors de la visite d'une haute personnalité, surtout dans ce contexte à hyper haut risque, on comprend que le rabbin ne veut pas du pape... eh bien tant pis - ou tant mieux!), et un article inédit de mon amie MAB, responsable du site internet de la Custodie en Terre Sainte sur les réactions mitigées de la rue chrétienne arabe palestinienne.

De toutes façons, il est clair que pour certains, le Saint-Père n'en fera jamais assez. Je lui fais une confiance absolue, mais je ressens de l'inquiètude pour lui, et c'est un mot faible.

La dépêche de l'AFP

http://www.la-croix.com/afp.static/...
Un rabbin refuse de réserver au pape l'esplanade du Mur des Lamentations
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Le rabbin responsable du Mur des Lamentations à Jérusalem, a demandé lundi que l'accès au site le plus sacré du judaïsme reste libre pendant la prochaine visite du pape Benoît XVI malgré les mesures de sécurité.
"L'esplanade du Mur doit rester accessible à tous pendant toute la durée de la visite du pape", prévue en mai, a déclaré à la radio publique israélienne le rabbin Shmouel Rabinowitch.
"Il faut bien sûr prendre les mesures de sécurité requises, mais l'esplanade est ouverte à tout le monde depuis plus de 42 ans et les juifs doivent pouvoir continuer d'y prier même pendant cette visite", a-t-il ajouté.

Selon la radio, la police et le Shin Beth (service intérieur de sécurité) ont demandé d'interdire l'accès de l'esplanade de la veille de la visite du pape et jusqu'à ce que celui-ci quitte les lieux, mais le rabbin Rabinowitch s'est opposé à cette exigence.

Benoît XVI doit effectuer un pélerinage en Terre Sainte du 8 au 15 mai, à l'occasion duquel il doit se recueillir devant le Mur occidental (ou Mur des Lamentations), ainsi qu'à l'esplanade voisine des Mosquées, qui abrite la mosquée d'Al Aqsa, troisième lieu saint de l'islam.



La rue chrétienne arabe palestinienne...

Voici un article qui m'a été communiqué par son auteur, mon amie MAB, responsable du site Internet la Custodie en Terre Sainte, et qui vit sur place. Son avis est donc précieux.
On voit que les chrétiens de Palestine redoutent une récupération, voire un détournement du voyage (idée qui avait déjà évoquée par Tornielli: Le voyage le plus difficile ), même si avec l'approche de l'échéance, les mentalités se mettent à évoluer tout doucement.
Elle me demande de préciser que la Custodie ne voulant pas être la source d'un détournement de l'information par de mauvais esprits de quelque bord qu'ils soient, elle a du renoncer à publier cela sur un site institutionnel, le sien, et surtout celui des Franciscains qui accueilleront dans les Lieux Saints dont ils ont la garde le Saint Père.

Ce que je fais bien volontiers.
http://pape-en-terre-sainte.custodia.org/

Le voyage du Pape et la rue chrétienne arabe palestinienne
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Quant à la mi février, la presse israélienne relaya l'information selon laquelle le Pape Benoît XVI avait confirmé la préparation d'un voyage imminent en Israël devant devant une délégation de la Conférence des présidents des organisations juives américaines majeures. La presse palestinienne lui emboîta le pas à sa manière. Il n'y fut pas fait mention de la rencontre programmée (et dont elle avait connaissance) avec le Grand Mufti, ni de celle avec l'Autorité palestinienne mais seulement de la partie israélienne du voyage et de son organisation par les ministères israéliens.
Cette présentation fit réagir la rue chrétienne arabe qui gronda contre la visite.

"Avant, on n'était pas trop chaud. Après Gaza (NDRL: l'opération "plomb durci" de l'armée israélienne en représailles aux tirs de roquettes sur le Sud d'Israël) c'est l'incompréhension totale. Ce n'est absolument pas le moment de venir." Quand il lui est arrivé d'aller à Rome, cette religieuse palestinienne n'a pas manqué jamais d'aller, dans la joie, voir le Saint-Père à l' une des audiences publiques; à l'évocation du voyage du Pape dans son pays, son visage s'assombrit "Qu'il reste chez lui". Le ton était donné, les chrétiens palestiniens n'attendaient pas cette visite voire il ne la voulaient pas.

"Que vient-il faire ? Baiser la main d'Israël ?" renchérit celui-ci manifestement dégoûté et qui poursuivit son chemin en haussant les épaules. Tout le monde parlait sous couvert d'anonymat. Les raisons variaient. La première c'est peut-être qu'en Terre Sainte, on aime et on respecte l'Eglise alors on ne saurait la contester ouvertement, d'autant moins quand il s'agit de critiquer le Pape lui-même. La seconde c'est qu'on a peur. Du point de vue des chrétiens palestiniens, le resserrement des liens entre le Vatican et Israël ne peut que leur être préjudiciable. Les chrétiens locaux n'ont pas suivi l'affaire Williamson, cet évêque intégriste et négationniste, mais ils croyaient déjà savoir qu' "il n'y en aurait que pour Israël." Tous les quotidiens locaux le disaient : il ira à Yad Vashem et tout était dit. "Ils ont connu la Shoah. Pourquoi depuis veulent-ils notre perte ? Nous n'y sommes pour rien ! Pourtant c'est nous qui continuons d'en payer le prix." "Israël va chercher à récupérer ce voyage pour justifier sa politique."

Les chrétiens palestiniens étaient d'autant plus amères qu'ils ont peur aussi de certains musulmans. Personne ne le dit ouvertement. Mais le rapprochement de l'Etat du Vatican avec l'Etat d'Israël va amener les amateurs de raccourcis aussi faciles que politiques à penser que tous les chrétiens sont sionistes. Et donc un arabe chrétien est, quoiqu'il en dise, non seulement un infidèle pour l'Islam mais aussi un renégat à la cause arabe. Une trahison qui lui vaudra encore davantage de pression, qui générera davantage d'émigration de la population chrétienne arabe et certainement bien au-delà des seules frontières de la Palestine et d'Israël mais le coup se ressentira dans tous les pays arabes.

Les déclarations du curé de Gaza, le père Musallam, chaque chrétien palestinien les reprend à son compte :'Dans la situation actuelle de souffrances, il n'y a pas les chrétiens et les musulmans, il n'y a que le peuple palestinien. Nous souffrons et nous résistons tous ensemble." Ils en sont persuadés, il savent aussi qu'ils seront les premières victimes d'une société palestinienne qui ne trouve plus de réponse que dans la radicalisation musulmane. Même à Bethléem et à Ramallah, l'Autorité palestinienne, plutôt laïque, doit donner le change aux musulmans radicaux et l'ambiance change. On entend parler de femmes chrétiennes qui se voileraient pour "avoir la paix". A Nazareth, en Israël, la situation n'est guère meilleure. Un jeune m'expliquait son rêve d'émigrer au Canada ou à... Nazareth Illit, la Nazareth nouvelle et à majorité juive, pour en finir avec les pressions de ses voisins musulmans.

L'idée que le Pape pourrait rencontrer des chrétiens de Gaza - "Si le pape ne va pas à Gaza, les chrétiens de Gaza iront à lui", avait déclaré le patriarche Fouad Twal"- , était la seule maigre consolation. Eux qui vivent en Cisjordanie et à Jérusalem ne sont pas de Gaza, ils souffrent différemment, souffrent-ils vraiment moins ? Même cette rencontre symbolique ne les convainquait plus. La souffrance de Gaza ne doit pas et ne peut pas faire oublier la souffrance de toute la Cisjordanie.

Il y a bien quelques femmes dévotes pour se réjouir. Elle grommellent si on les interroge sur la situation pour conclure "Le Pape c'est le Pape" espérant bien qu'elles arriveront, comme toujours, à se faufiler à la messe. Mais même la messe du Pape n'attire plus. La visite de Jean Paul II en a échaudé plus d'un. "Lors du précédent voyage papal, nous chrétiens palestiniens nous n'avons pas pu voir le Pape. Bien sûr, il y a toujours quelques représentants de la communauté, bien choisis, bien filtrés, des riches et des bonnes soeurs. Mais le reste du peuple... de la main il fait ce geste de dépit qui signifie "personne", un autre poursuit "La ville (de Jérusalem) était si bien quadrillée par les forces de polices (israéliennes) qu'on ne pouvaient pas même sortir de chez nous pour nous rendre à la messe." Le passage du Pape en Vieille Ville "a été le prétexte pour installer ses caméras de surveillance partout. Le Pape est parti, les caméras fonctionnent toujours qui surveillent en permanence nos moindres faits et gestes." "De toute façon, dans la situation actuelle, je n'ai pas les moyens de sacrifier une journée de travail pour une messe, même celle du Pape !" dit cet habitant de Bethléem.

A la mi mars, le ton a quelque peu changé et les autorités ecclésiales déploient tous leurs efforts pour qu'il continue de changer et pour que cette visite soit sinon une joyeuse fête du moins une expérience spirituelle forte. Ainsi le Nonce apostolique déclarait-il au lendemain de l'annonce par le Saint-Père de son pèlerinage: " C'est le Seigneur lui-même qui à travers la personne du Pape nous adresse un message. Dans ce moment particulier de l'histoire, dans ce moment de la vie de la Terre Sainte." Il poursuivait: "Nous devons aider nos fidèles à comprendre la signification de ce voyage pour en avoir une vision sereine et claire et afin que nous unissions nos coeurs, nos âmes, nos esprits au coeur même du Pape de sorte que le monde soit uni de coeur, d'esprit et aussi physiquement afin aussi de donner un témoignage d'amour, d'amour de cette terre, d'amour de cette population qui souffre de la situation actuelle. "

"Il faut mettre de côté les craintes, les préjugés, la perplexité qui ont été et qui peuvent encore être légitimes", renchérissait le Custode de Terre Sainte, frère Pierbattista Pizzaballa.
Et la rue chrétienne palestinienne s'infléchit doucement. "L'accueil est dans notre culture. On aura tout fait pour que le Pape ne vienne pas, on lui a même écrit une pétition en lui exposant nos raisons, mais puisque malgré tout il en a décidé autrement Ahlan wa-sahlan, qu'il soit le bienvenu." Ce n'est pas encore l'enthousiasme délirant mais c'est déjà un esprit de foi qui se révèle. "Il doit avoir des lumières que nous n'avons pas..." Les informations sur le programme qui filtrent ici ou là et montrent l'équilibre de la visite entre les religions et les entités politiques, le bouche à oreille sur ce qui se prépare apaisent un peu les esprits. "Il va voir le mur à Al-‘Ayda (un camp de réfugiés près de Bethléem)". L'affirmation selon laquelle le voyage n'est pas politique rassure et déçoit en même temps. Les sentiments restent partagés.
"Il vient ? Alors que le Saint Esprit l'éclaire !" L'âme palestinienne est là toute entière, dans le noir le plus obscur, elle continue de croire et d'espérer.

Marie-Armelle Beaulieu
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Le Pape reçoit une délégation de rabbins

Vu sur le site de L'Express:


Fort bien, pourquoi pas.
Mais d'abord, si l'on regarde les "écoles catholiques" en France, on n'est pas vraiment certain que le saint-Père y ait encore son mot à dire.
Et puis il me semble personnellement que la priorité des établissements catholiques devrait être d'enseigner le catéchisme de l'Eglise... catholique. Je me permet de supposer qu'il y a du boulot!

C'est justement le moment de relire cet article, traduit par moi du NYT, et repris par Il Corriere:
L'enseignement libre catholique. ( http://benoit-et-moi.fr/2008/... )

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Un pélerinage semé d'embûches