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L'antidote Messori

Présent au meeting de Rimini, il donne son avis sur l'affrontement entre la "Ligue" et le prélat, et fustige" le monde des petits hypocrites politiquement corrects" (29/8/2009)

Il y a vraiment des lectures qui, pour reprendre le titre d'un site très apprécié dans ces pages, sont vraiment un "antidote".
Messori en fait partie. C'est la voix de la sagesse. Il redonne confiance et fierté aux catholiques.
(Notons qu'il est probablement un ami du pape, puisqu'il a eu le privilège de co-écrire un livre avec lui: pourtant, il ne prétend pas parler en son nom, même si je suis persuadée qu'il partage beaucoup de convictions avec lui...)
Il participe actuellement au meeting de Rimini, dont des protagonistes comme Tony Blair, et Rémy Brague (second signataire de la pétition de La Vie "Pas de négationistes dans l'Eglise") me donnent assez peu envie de parler. Pour ceux-là, il s'agit sans doute d'être vus, et de faire parler d'eux.
Pas pour Messori.
J'ai brièvement parlé la polémique qui oppose actuellement la "Ligue du Nord" (qualifié par l'ensemble des médias de parti xénophobe et d'extrême-droite) au "Vatican" (cf l'interviewe du cardinal Bertone) à travers les propos de son président Umberto Bossi, et de Mgr Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour les migrants.
Dans son interviewe à l'OR, le cardinal Bertone a pointé du doigt "l'habitude d'imputer au Pape - ou, comme on dit, surtout en Italie, au Vatican - la responsabilité de tout ce qui arrive dans l'Église ou de ce qui est déclaré par n'importe quel représentant ou membre d'Églises locales, d'institutions ou de groupes ecclésiaux".
Ajoutant: ce n'est pas correct.
Et il n'a fait aucune allusion à la polémique en cours. L'absence me semble avoir valeur de témoignage.
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Vittorio Messori est donc ici interviewé par le quotidien "Libero".

Extrait (qui s'adapte assez bien à notre situation de français, y compris le jugement sur La Ligue):

- Ces continuelles polémiques qui opposent prélats et politiciens vous agacent?
- Comme catholique, j'ai toujours soutenu que le péril toujours en embuscade est le cléricalisme, et donc, au fond, un bon catholique devrait toujours conserver en soi une pointe d'anticléricalisme. Parce que j'aime les prêtres, je les respecte, je les estime, je reconnais leur place dans le dessein de la providence, mais je souhaite qu'ils fassent les prêtres, à leur place.
Le cléricalisme se manifeste encore aujourd'hui quand les prêtres s'immiscent dans les questions qui concernent les laïcs. Le rôle de l'Eglise n'est pas de se mouvoir dans les nuages, mais de vivre dans l'histoire, et d'exprimer son jugement sur l'histoire, sans exagérer, en prenant garde à ne pas entrer dans le territoire ennemi, et en se limitant surtout aux principes généraux, sans jamais descendre dans les détails liés aux luttes partisanes.

- Il y a vraiment une opposition, entre la "Ligue", et le monde catholique?
- Le monde catholique, à propos de la Ligue, ne doit pas oublier une chose. Au-delà des excès verbaux, des menaces plus ou moins "fanfaronnantes", on ne peut attribuer à la Ligue - je ne dis pas un seul mort, mais même pas un blessé, ou un quelconque acte de violence. Il suffit de comparer avec d'autres mouvements séparatistes. En outre, comme l'indiquent des enquêtes récentes, dans les endroits où l'enracinementde la Ligue est le plus profond, le pourcentage des pratiquants et de ceux qui vont à la messe arrive à effleurer les 70%, contre 25-30% dans d'autres zones italiennes. Qu'ils prennent garde, certains clercs, parce qu'ils n'ont pas face à eux un ennemi, mais une organisation qui, dans les faits, n'a jamais démontré d'hostilité envers l'Eglise, et n'en démontrera jamais.

- Vos livres éduquent à la foi et à l'histoire de l'Eglise (ndt: Messori présente au meeting de Rimini une somme de 2500 pages "Enciclopedia dell apoletica cattolica"), pratiquement inconnue par une grande partie des pratiquants...
- Il faut retrouver la pensée catholique, en partant du présupposé que foi et raison coïncident parfaitement.
La perspective chrétienne sur l'homme et sur le monde est désormais confondue avec ce brouet insipide du politiquement correct, "buonisme", pacifisme, oecuménisme.
On pense qu'être catholique consiste à s'aligner sur cette vulgate aujourd'hui hégémonique. On pense que parler de "doués autrement" (diversamente dotati, je ne trouve pas l'équivalent français! ndt), de non-voyants, est le maximum de l'amour évangélique. Et c'est justemnt contre cette attitude hypocrite que Jésus s'insurgeait. Jésus guérissait le paralytique, pas les "diversamente abile", Jésus redonnait la vue à l'aveugle, et pas au non-voyant. Ce que j'ai cherché à faire, pendant toutes ces années, c'est de redonner conscience aux catholiques que la foi devrait communiquer une perspective, une vision, une opinion précise, qui n'est pas celle du monde des petits hypocrites politiquement corrects. Tentant aussi de libérer les catholiques d'un certain masochisme, d'une auto-flagellation nés de la conviction que l'Eglise de Rome serait responsable de tout le mal du monde.

(Libero, interviewe de Caterina Maniaci, ma traduction)

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