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Défendre le Pape attaqué

Quand une attaque contre le Pape tourne à la confusion de son auteur.
Ou comment le vieux Scalfari, 85 ans (oui, là, je me venge un peu!), dinosaure du journalisme au passé politique douteux (voir sa bio dans Wikipedia), fondateur de La Reppublica désormais à la retraite, s'est couvert de ridicule, et a reçu en réponse à son article indécent dans l'Espresso (même groupe de presse) une volée de bois vert bien méritée.
Un journaliste italien monté en ligne pour le Pape met les rieurs de son côté et dresse par la même occasion un des plus beaux et plus justes portraits du saint-Père qu'il m'ait été donné de lire.
(27/10/2009)

Quand le Pape est attaqué dans les medias, on se demande à chaque fois: doit-on répondre?
La question s'est encore posée très récemment avec la publication d'un pamphlet de commande (un médiocre livre...), ignoble ramassis de ragots, et litanie de mensonges éhontés, sur lequel je me réserve de revenir.
Ma réponse personnelle à la question est "oui", mille fois "oui", si ça ne sert à rien, au moins, cela me fait plaisir, et peut-être à d'autres gens - avec la réserve que les attaques les plus virulentes risquent ainsi de parvenir sous des yeux malveillants que l'on souhaiterait laisser à l'écart - et j'ai expliqué pourquoi l'esprit de ce site me permettait de donner cette réponse sans me contredire.

Cette fois, l'attaque vient d'Italie.
Reprenons brièvement les faits, cela date du 20 octobre, à peu près:

- D'abord, l'épisode de l'heure d'Islam à l'école, je renvoie mes lecteurs à un article, qui donne une idée de la polémique consécutive: Italie: l'heure d'Islam à l'école. Le cardinal Bagnasco, comme c'était son rôle, et comme il en a de toutes façons le droit, s'est exprimé à travers un article publié dans Il Corriere della sera:
L'heure d'enseignement de la religion musulmane envisagée par le gouvernement "ne fait pas partie de notre culture": voilà qui est clair et net, et je ne vois pas comment on peut en toute bonne foi contester une telle évidence.
- La gauche italienne, comme la gauche de partout, est prête à déstabiliser la société par tous les moyens.
Cette fois, elle a envoyé en premère ligne un dinosaure du journalisme, fondateur du journal gauchiste La Repubblica, pendant italien non pas du Monde, mais de Libé, et il faut le préciser tributaire plus ou moins des mêmes capitaux.

Pour la compréhension de ce qui suit, j'ai traduit son article (à lire éventuellement ici: Le mauvais coup de Scalfari , de préférence après un whisky bien tassé).
Même si j'ai choisi le ton de la dérision, on ne peut se cacher le caractère extrêmement nocif du texte, qui au moins dans sa première partie mélange habilement le vrai et le faux, le chaud et le froid, suscitant le trouble des lecteurs qui n'ont évidemment pas les bases culturelles nécessaires pour se forger une opinion.


- La première à avoir réagi, il me semble, est mon amie Raffaella, infatigable bretteuse, qui titrait dès le 23 octobre, un article illustré d'un Saint Sébastien transpercé de flèches: Pesantissima offesa di Scalfari a Papa Benedetto sull'Espresso: "modesto teologo che fa rimpiangere i suoi predecessori".
Contrairement à ce qui se passe(rait) en France, où à force d'être au-dessus de tout, on finit par n'être plus nulle part, et même en-dessous de tout, son papier a été relayé par l'un des plus prestigieux vaticanistes italiens (et le plus honnête), Salvatore Izzo, de l'agence AGI.
- D'autres réactions ont suivi. Je ne les ai sans doute pas toutes lues.
En voici une, pas des moindres, sous la plume d'Antonio Soci, dans le numéro de Libero du 25 octobre.
Un bijou, malicieux, mais pas (assez) méchant, et un magnifique portrait de Benoît XVI/Joseph Ratzinger, intellectuel prestigieux [dont la] douceur, (..) a toujours donné l'impression de l'enfance évangélique

Et le coup de patte finale au cardinal Martini, qui lui non plus ne l'a pas volé, m'a paru particulièrement réjouissant.


(ma traduction)
Il aime les papes défunts
Quand l'arrogant Scalfari traite le Pape de «modeste»
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Eugenio Scalfari - à ce qu'il semble - aime les papes, mais seulement ceux qui sont morts et enterrés, et utilisables contre ceux qui vivent (qu'il déteste). Le Repubblica, qu'il a fondée et dirigée pendant des décennies a par exemple (on peut en founir de nombreuses preuves) "bombardé" le Pape Jean Paul II comme réactionnaire, intégriste, anti-communiste, rétrograde. En substance, le Pape Wojtyla était catholique: un péché impardonnable.

Continuuellement, il était opposé à ses prédécesseurs décédés, Jean XXIII et Paul VI, et accusé de nier et de trahir le Concile Vatican II (auquel il avait participé comme protagoniste). Mais maintenant que Jean-Paul II est mort, Scalfari se l'approprie pour tenter de disqualifier le pape vivant, entré dans sa ligne de mire.

Dans la rubrique scalfarienne de l'Espresso (dernier numéro) il écrit que - dans toute l'histoire - il y a eu de mauvais papes de genres différents, mais certains ont été "exemplaires" et - dit-il - "les derniers spécimens en ont été Jean XXIII, Paul VI, et le Pape Wojtyla. L'actuel est un théologien modeste qui fait regretter ses prédécesseurs. "

Vous avez bien lu: "théologien modeste". Il s'agit d'une nouvelle surprenante ayant échappé aux journaux. En fait, de cette phrase, il apparaît que l'actuel Souverain Pontife a été soumis à un examen approfondi en théologie et qu'il a été refusé, avec une critique cinglante ( "théologien modeste"), par Scalfari, qui implicitement se propose comme rien de moins qu'une lumière en théologie.

Journaliste habile, mais philosophe amateur
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Aujourd'hui, le fondateur de la Reppublica est certainement un journaliste habile et de grande expérience, mais à ma connaissance il n'a jamais été connu dans le monde pour sa culture encyclopédique, ni pour être un géant de la pensée philosophique (quand il s'est frotté à la méditation philosophique, il a suscité une certaine hilarité et les plus perfides ont défini comme "orecchiante" (ndt: se dit d'une personne superficielle, qui répète comme un perroquet) certains de ses raisonnements philosophiques considérés comme venant d'un amateur.

Qu'aujourd'hui, il soit devenu aussi un théologien d'exception capable de mettre en accusation un calibre de 90 de la théologie comme Joseph Ratzinger, personne ne pouvait l'imaginer ou le soupçonner. Comment, quand et où s'est produite la métamorphose?

Malheureusement, la compétence théologique de Scalfari aujourd'hui n'est que de l'auto-certification. Personne ne pouvait le savoir. En outre, il serait opportun que Scalfari justifie (du moins en quelques lignes) le rejet féroce du pape théologien. Il pourrait au moins nous faire savoir qu'il a lu un seul livre de Joseph Ratzinger et lequel (comme nous le savons, la bibliographie Ratzingerienne est immense, il y a des centaines de titres).

Mais peut-être, pour rendre son avis sans appel, n'a t'il même pas eu besoin de lire un seul livre de l"examiné". Peut-être Scalfari a t'il un charisme exceptionnel appelé «science infuse». Ou bien il aurait pu citer au moins une phrase de Ratzinger (une, pas plus), pour justifier son échec en théologie (mais il na l'a pas fait). Ainsi, les lecteurs de l'Espresso doivent prendre son opinion comme un dogme incontesté et incontestable, sans le présenter au libre examen comme le veut la mentalité laïque moderne.

Toutefois, Scalfari aurait au moins pu expliquer à ses lecteurs sur la base de quelle qualification et de quelle formation il s'est érigé en juge - dans le domaine de la théologie - d'un homme comme Ratzinger, dont le "modeste" programme donne: Professeur de théologie dans les grandes universités allemandes, déjà à un âge très précoce, théologien expert du cardinal Frings à Vatican II, auteur de centaines de livres et d'essais, évêque, cardinal, pendant vingt ans Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi (donc, voulu par Jean-Paul II pendant vingt ans comme gardien de la bonne doctrine dans l'Église universelle), et enfin pape.

Bien sûr, contrairement à Scalfari, qui a une démarche hiératique et - disent ses amis - semble porter en procession sa précieuse nuque, comme s'il s'agissait d'un ostensoir, la caractéristique la plus frappante de Ratzinger est au contraire la simplicité, l'humilité et l'affabilité amicale. Il était déjà ainsi comme cardinal et je peux en témoigner personnellement. Sa douceur, m'a toujours donné l'impression de l'enfance évangélique et il est extrêmement rare de la trouver chez les grands intellectuels, comme il l'est réellement.

Aucune arrogance intellectuelle
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Dans sa conduite ou dans ses discours publics, dans ses années de formation universitaire, dans ses livres, ses conférences, il n'y a jamais la moindre trace d'arrogance intellectuelle (typique des milieux universitaires) ou
de fierté et d'intolérance. Au lieu de cela, Joseph Ratzinger est un homme très accueillant, bon: il tend toujours la main la plus fraternelle et paternelle, même à ses détracteurs - comme certains intellectuels connus qui l'ont fortement attaqué (que Hans Küng ait été reçu en visite privée au début de de son pontificat reste dans les mémoires). La défense de la vérité à travers sa charité est sa marque (ce n'est pas un hasard si c'est lui qui a inspiré le discours par lequel le cardinal Frings, au Concile, délégitima les anciennes pratiques du Saint-Office).

En aucune circonstance, Ratzinger n'a exprimé des paroles dures envers les gens. Pourtant, il ne recule jamais - avec douceur - pour défendre la foi catholique, professer la vérité et en donner les raisons. Parce qu'il a toujours eu une foi inébranlable dans le «logos», la raison de tous les êtres humains, quelles que soient leurs convictions, donc, dans la possibilité de compréhension et de dialogue, lorsqu'elle n'est pas entravée par des préjugés ou l'idéologie.

C'est pourquoi il aime écouter et étudier les arguments des autres ou leurs objections, avec un profond respect et un grand amour pour la poursuite de la vérité. Franchement, c'est une rareté dans le paysage intellectuel. Peut-être parce qu'il est profondément chrétien et se sent solidaire avec tous les hommes, jamais - dans ses livres - il n'exprime de dédain envers quiconque. Encore moins porte-t'il des jugements tranchants, comment nous aimons à le faire dans les journaux, au kilo!.

Scalfari avec sa Repubblica semble être le roi et le temple de ce Jugement universel, qui est en fait un pré-jugement universel. Qui peut facilement se retourner contre son propre camp. Par exemple, dans l'article cité, Scalfari fait l'éloge du cardinal Martini, comme opposé à toute la hiérarchie de l'Eglise: "Il pense de façon radicalement différente de la hiérarchie".

Avec ces mots Scalfari fait involontairement à son ami prélat le pire des compliments; l'opposer à l'Église, en réalité, ne fait que confirmer la vieille rengaine des médias laïcs, qui ont choisi Martini comme "anti-pape". Le pire malheur qui puisse frapper un successeur des apôtres. En effet, Jésus promit à ses disciples que - s'ils étaient vraiment ses amis - ils seraient méprisés et persécutés pour lui à travers le monde. Tandis qu'il les met en garde contre le chant des sirènes et les applaudissements du monde, signe très inquiétant qu'on suit la mauvaise route.

Peut-être pourrait-il être utile au cardinal Martini de se souvenir de Don Lorenzo Milani. Lui, aussi, dans les années soixante, était opposé par l'Espresso à l'Église. Mais Don Milani répondit durement à cet hebdomadaire: « En quoi est-ce que je pense comme vous? Mais en quoi? ... cette église est celle qui possède les sacrements. L'absolution des péchés, ce n'est pas L'Espresso qui me la donne. Et la communion et de Messe, il me les donne? Ils devraient se rendre compte (ces journalistes) qu'ils ne sont pas en mesure de juger et de critiquer ces choses. Ils ne sont pas qualifiés pour des jugements durs (...), il m'a fallu 22 ans pour sortir de la classe qui écrit et lit l'Espresso et Le Monde. Ils doivent me snober, dire que je suis naïf et démagogue, ne pas m'honorer comme l'un d'entre eux. Parce que je ne suis pas des leurs... la seule chose qui compte, c'est Dieu, la seule tâche de l'homme est de se tenir à adorer Dieu, tout le reste est poussière. "

Ces choses, Don Milani, qui pourtant avait souffert d'une certaine injustice de la bureaucratie ecclésiastique, les a dites.
Il serait beau d'entendre ces paroles dans la bouche du Cardinal Martini qui pourtant faisait partie de la hiérarchie, dont il n'a reçu qu'honneur et puissance.
Que ce serait beau, s'il défendait le Pape contre l'attaque de Scalfari...

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