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A propos des Borgia

... et d'une superproduction télé annoncée avec fracas: les injures faites à Clio, (Carlta, 8/10/2009)


Un grand merci à Carlota (qui réagit à ceci: Trash... 3. Les Borgia ) pour ces précisions érudites et cette formidable réflexion sur, finalement, la pérennité de la Papauté.
Certes, les Borgia avaient des moeurs contestables. Mais l'Esprit veillait sans doute, car en dépit de tout, ils ont toujours défendu les intérêts de l'Eglise (c'est peut-être ce qu'on leur reproche aujourd'hui). Il me semble que Joseph Ratzinger avait dit quelque chose, là-dessus, mais je ne sais plus où.

C'est exactement comme cela, bien sûr, qu'il faut contrer la désinformation: réagir à chaud, et avec des faits incontestables...


L’Histoire ou des histoires…

Loin de moi l’idée de me substituer aux historiens, les vrais, pas ceux qui cheminent avec les scénaristes des feuilletons à la mode qui n’hésitent pas à fabriquer des histoires qu’ils présentent comme l’Histoire, prostituant toujours plus Clio au nom parfois d’une idéologie dont les conséquences peuvent être bien plus graves encore qu’un politiquement correct de salon. Et n’en déplaisent à nos Victor Hugo, Dumas et cie dont le talent littéraire n’avait rien à voir avec la rigueur historique !

Il me semble donc que, hormis les erreurs flagrantes et spécifiquement historiques de certaines séries TV, faire une présentation des papes Borgia, Calixte III (né Alfonso de Borja en 1378 – Borgia est l’italianisation du nom espagnol Borja) et Alexandre VI (Rodrigo de Borja né en 1431 et neveu de Calixte III), selon nos critères de jugement actuels relève de l’anachronisme qui frise la malhonnêteté intellectuelle.
Par ailleurs je ne pense pas qu’une grande partie des téléspectateurs, qui dans leur ensemble ne connaissent pas bien l’histoire récente de leur pays (moins d’un siècle, et qui est d’ailleurs elle aussi présentée de façon contestable) puissent se rendre compte des menaces auxquelles étaient confrontées la Papauté au XVème et au XVIème siècle. Et pourtant un simple coup d’œil dans un bon atlas historique comme celui de Vidal-Lablache (mais il y a sans doute des références plus actuelles) sur une carte qui montre l’Italie de cette époque et ses proches pourtours notamment de l’Adriatique, donne un bon aperçu de la situation. Sans doute les papes de la Renaissance et notamment les Borgia n’avaient pas certaines qualités mais ils en avaient d’autres et ils ont peut-être sauvé la Papauté et l’Église Romaine (Alexandre VI ayant en outre été souvent l’adversaire des intérêts de monarques français, on peut supposer que le portrait qui a été fait de lui en France, n’a jamais été des plus flatteurs).
Mais sans ces papes, aurions-nous aujourd’hui un Benoît XVI pour se dresser, parfois bien seul, contre des dangers déjà très existants sous les Borgia (déchirement des chrétiens, islamisation massive et galopante de l’Europe…qui allait être stoppée temporairement à Lépante, 7 octobre 1571, sous l’impulsion du Pape Pie V et d’une flotte italo-espagnole) ?
Sans vouloir me faire l’avocate des Borgia, je m’interroge cependant sur la difficulté de réaliser de recherches historiques. Quelle valeur par exemple nos descendants donneront-ils aux nombreux documents produits sur notre Très Saint-Père en 2009 ? Utiliseront-ils essentiellement la masse d’informations la plus largement diffusée comme celle d’une certaine journaliste britannique du Guardian, ou bien d’autres sources plus que confidentielles mais pas forcément erronées ?

Mais je ne voudrais pas oublier dans mes petites remarques sur les Borgia d’évoquer la figure de Saint François Borgia (Francisco de Borja, 1510-1572), l’arrière petit-fils du Pape Alexandre VI, qui au cours d’une vie très riche toujours particulièrement vertueuse, fut militaire et gouverneur à l’époque de Charles Quint, mais aussi excellent père de famille nombreuse et pédagogue, avant de se faire religieux après son veuvage, abandonnant ses biens et soutenant notamment la future Sainte Thérèse d’Avila dans l’édification de son œuvre.

Carlota, 8/10/2009
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Ci-contre: Saint François Borgia

Huile sur toile de 189 x 123 cm peinte par Alonso CANO en 1624
Musée des Beaux Arts de Séville – Espagne

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