Rechercher:

Pages spéciales:

Page d'accueil

Vatileaks

Consistoire

Mexique et Cuba

Rétrospective 2011

Coffee Shop

Illustration de la Bussola

Quatre mois après le discours de Benoît XVI au nouvel ambassadeur hollandais près le Saint-Siège, Daniele Quinto dresse pour la Bussola un assez terrible état des lieux. A bien méditer aussi chez nous, avant d'élire un (nouveau?) président (26/2/2012).

Voir aussi:



En comparant les éléments de la Constitution hollandaise cités ci-dessous, avec le préambule de la Constitution hongroise (cf. Hongrie, l'orgueil et l'identité) qui suscite la réprobation unanime des "élites" mondialistes, on comprend tout: d'un côté, le bon élève (la Hollande fait partie des 13 pays qui ont encore le fameux triple A, cf. http://www.tdg.ch/), et de l'autre, le cancre, menacé d'exclusion pour indiscipline.
Et comme si cela ne suffisait pas, la triste réflexion qui s'impose: la Hollande est une monarchie...
En réalité, c'en est une caricature.

La Hollande anti-religieuse limite les chrétiens
Danilo Quinto
La Bussola
25/02/2012
---------------
C'est Benoît XVI, le 20 Octobre dernier, recevant le nouvel ambassadeur néerlandais près le Saint-Siège , qui a parlé de «mentalité anti-religieuse», présente dans de nombreuses sociétés, y compris celles «dans lesquelles la liberté de religion jouit de la protection de la loi». «Il faut donc souhaiter - a ajouté le Pape - que votre gouvernement soit vigilant, afin que la liberté de religion et la liberté de culte continuent d’être protégées et promues, aussi bien dans votre pays qu’à l’étranger. Je suis également encouragé par les mesures qu’a pris le gouvernement hollandais pour décourager l’abus des drogues et la prostitution. Alors que votre nation a longtemps défendu la liberté des individus de faire leurs propres choix, néanmoins, ces choix par lesquels des personnes se portent préjudice à elles-mêmes ou aux autres doivent être découragés, pour le bien des individus et de la société dans son ensemble. La doctrine sociale catholique, comme vous le savez, accorde une grande importance au bien commun, ainsi qu’au bien intégral des individus, et il faut toujours être très attentif à discerner si ce qui est perçu comme un droit est réellement en accord avec les principes naturels dont j’ai parlé plus haut.»

Dans son discours, le pape a également souligné que «Le Saint-Siège n’est pas un pouvoir économique ou militaire. Comme vous l’avez indiqué, sa voix morale exerce une influence considérable à travers le monde. L’une des raisons en est précisément le fait que la position morale du Saint-Siège n’est pas influencée par des intérêts politiques ou économiques d’un Etat-nation ou par les préoccupations électorales d’un parti politique. Sa contribution à la diplomatie internationale consiste en large partie à articuler les principes éthiques qui devraient être à la base de l’ordre social et politique, et à attirer l’attention sur la nécessité d’intervenir pour remédier aux violations de tels principes. Il le fait, bien sûr, dans la perspective de la foi chrétienne, mais comme je l’ai souligné dans mon récent discours au parlement allemand, la chrétienté a toujours indiqué la raison et la nature comme les sources des normes sur lesquelles un Etat de droit devrait être construit».

«En agissant pour être la voix de ceux qui sont sans voix et en défendant les droits des personnes qui sont sans défense, notamment les pauvres, les malades, les enfants à naître, les personnes âgées, et les membres de groupes minoritaires qui souffrent d’une discrimination injuste - a conclu le Saint-Père - l’Eglise cherche toujours à promouvoir la justice naturelle, conformément à son droit et à son devoir. Tout en reconnaissant avec humilité que ses propres membres ne vivent pas toujours en respectant les normes morales élevées qu’elle propose, l’Eglise ne peut faire autrement que de continuer à presser tous les hommes, y compris ses propres membres, à s’efforcer de faire tout ce qui est en accord avec la justice et la droite raison et à s’opposer à tout ce qui y est contraire.»

Les Pays-Bas représente dans le continent européen, le paradigme de cette culture relativiste, l'expression la plus avancée de ce laïcisme libertaire, qui a fortement influencé la législation. Allant des Coffee Shop, autorisés à vendre des drogues "légères" (majurana et haschisch) aux personnes de plus de 18 ans, à la prostitution, qui est considérée comme une profession légale, à la non-imputabilité de l'inceste, s'il est consommé entre adultes consentants; des mariages homosexuels reconnus par la loi depuis 2001, à l'adoption d'enfants par des couples homosexuels; à la constitution du parti de pédophiles, aujourd'hui dissout, mais jamais mis hors-la-loi, au "Protocole de Groningen", l'accord conclu en 2005 entre la clinique universitaire de Groningue aux Pays-Bas et les autorités judiciaires néerlandaises, concernant l'extension de la possibilité deuthanasie même pour les enfants de moins de 12 ans, jusqu'à l'âge néo-natal: sur les quelques 200.000 enfants nés aux Pays-Bas chaque année, environ 1.000 meurent dans la première année de vie. Pour environ 600 de ces enfants, la mort est précédée par une décision médicale sur la fin de vie.

Dans le premier article de la Constitution néerlandaise, il est stipulé que «toutes les personnes seront traités de manière égale dans des circonstances identiques» et que la discrimination «fondée sur la religion, la croyance,l''opinion politique, la race, le sexe ou sur toute autre base, ne sera pas autorisée». L'article. 6 garantit que «toute personne a le droit de pratiquer librement sa religion ou sa conviction, individuellement ou en communauté avec d'autres, sans préjudice de sa responsabilité devant la loi», même si le Parlement peut établir des «règles concernant l'exercice de ce droit à l'extérieur des bâtiments ou lieux fermés», dans un but de «protection de la santé, dans l'intérêt de la circulation et pour combattre ou prévenir les désordres».
La présence et la composition religieuse dans le pays est la suivante: catholiques 31%, membres de l'Église réformée Néerlandaise 14%, calvinistes 8%, musulmans 3,9%, autres 4,1%. Les sans-religion approchent les 39%.

Le rapport sur la liberté religieuse de la Fondation de droit pontifical «Aide à l'Eglise en Détresse», fait valoir que «la pression culturelle du laïcisme et du relativisme, tout en suscitant des réaction électorales, se poursuit, créant des problèmes de discrimination légale contre les chrétiens ». Par exemple, un chrétien qui veut exercer dans le domaine de la médecine, s'il prétend ne pas être disponible pour pratiquer ou contribuer à l'avortement ou à l'euthanasie, n'est pas embauché.
De la même façon, l'objection de conscience dans le cas d'un fonctionnaire public qui ne serait pas prêt à enregistrer un mariage gay n'est pas reconnue. En effet, en Novembre dernier, le parlement néerlandais a décidé qu'un agent public ne peut plus refuser de célébrer des mariages entre personnes de même sexe, s'il ne veut pas encourir une dénonciation pour violation de loi anti-discrimination. La réglementation sur les mariages a été modifiée, avec l'abrogation de la partie où était consentie l'objection de conscience pour motifs religieux.

Dans ce contexte - celui d'une société fortement sécularisée - on doit pourtant enregistrer, comme l'a rapporté l'Agence Zenit en Décembre dernier, la croissance des mouvements pour la vie.
A l'avant-veille de Noël de 2011, ce sont plus de 1500 personnes qui ont assisté à la Marche pour la vie - qui a lieu chaque année en Décembre pour rappeler qu' 1980, précisément le 18 de ce mois, fut promulguée la loi qui prolongeait l'avortement jusqu'à 24 semaines - organisée à La Haye par les mouvements «Schreew voor leven / Cry for Life», «Christenen voor de Waarheid (Chrétiens pour la vérité)» et « Hulp Vervolgde Christenen (Aide pour les chrétiens persécutés)».