1,3 millions de personnes à Paris

Témoignage de Jeanne Smits. Et pourtant, "ils" ont vraiment tout essayé, jusqu'à la nausée, mais les images sont là. Malheureusement, les chiffres retenus à l'étranger sont les "officiels", entre 340 mille et 800 mille. (14/1/2013, mise à jour le 15)

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C'est un peu en espérant être lue à l'étranger que j'écris ceci....

     

Un matin sur Europe 1

Ils ont VRAIMENT tout essayé.
Jusqu'à la nausée.

Dimanche matin, sur Europe 1 (*) (ce n'est qu'un exemple, malheureusement, du comportement des medias, égaux à eux-mêmes et presque unanimes dans le militantisme et l'hostilité), on a eu droit à un florilège (inouï) de mensonge, de détournement de nouvelles, de désinformation. Preuve peut-être, qu'il y avait panique à bord.
Cela commençait dès le matin, dans la tranche horaire avant sept heures, avec un dossier sur les associations LGBT; un peu plus tard, alors que les cars et les TGV des participants commençaient à quitter les différentes villes, le journal de sept heures s'ouvrait par l'appel solennel de Frigide Barjot au Préfet de police, lui demandant de créer un cordon sanitaire isolant "sa" manifestation de celle des intouchables de Civitas: une façon de ne pas parler directement du grand rassemblement, mais seulement de la zizanie créée par la présence des "intégristes".
La rédaction d'E1, soucieuse de "bien" nous informer (selon un de leurs slogans), avait choisi ensuite d'interroger de jeunes gays, en rupture avec leurs familles catho-provinciales-coincées. Puis le "fact checker" maison (ils sont tellement nuls qu'ils sont incapables d'inventer quoi que ce soit, et recopient tout sur leurs accolytes américains) répondait, lors d'une rubrique récurrente, à une question posée sans doute par pur hasard: "au fait, a-t-on le droit de manifester n'importe comment en France, y compris lorsqu'il y a risque d'atteinte à l'ordre public?" (rappelons que la veille, des kurdes venus de toute l'Europe avaient manifesté à Paris sans que personne ne lève un cil).
Un peu plus tard, après un éditorial de "géopolitique" dressant la carte européenne des droits des gays, les "insultes racistes, antisémites et homophobes" qui fleuriraient prétendument sur Twitter et dont "on" parle depuis un mois, étaient l'occasion pour l'avocat Alain Jakubowicz, président de la Licra de dénoncer les fantomatiques extrémistes de la manifestation - alors qu'à l'inverse, le réseau social à l'oiseau bleu grinçait à ce moment, et de façon très voyante, des insultes... des lobbies gay contre les pacifiques manifestants.
Durant le journal de 8h, on avait droit à l'"analyse" de Chantal Jouanneau (une des rares membres du personnel politique de droite à être en faveur du mariage gay, est-il précisé après moult courbettes à l'illustre inconnue). Je m'abstiens de commenter, par charité.
Ce n'était sans doute pas fini, mais j'ai cessé d'écouter.

Après l'inversion pure et simple des faits, le point culminant de la désinformation a toutefois été atteint le soir et le lendemain avec les faux chiffres des participants.
En omettant soigneusement de préciser que, contrairement à ce qui se passe systématiquement lorsque le bon peuple de gauche bat le pavé, il n'y a pas eu le plus petit dérapage, pas le moindre casseur ou "nervis d'extrême-droite" en fin de cortège, même pas les femmen, qui se sont rabattues sur la Place Saint-Pierre pour se dépoitrailler devant le Saint-Père au moment de l'Angelus (les medias ont été très pudiques sur ce débordement, allez savoir pourquoi, voir ici http://max.gazzetta.it ...).

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(*) http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Europe-1-Week-end/Sons/Europe-1-week-end-13-01-13-1376921/ (écouter éventuellement à partir de 61')

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S'il y a une personne dont la parfaite honnêteté ne fait aucun doute pour moi, c'est bien Jeanne Smits, de Présent.
Elle était évidemment à la manifestation. Et elle écrit:

1,3 million de NON au « mariage » homosexuel
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Oui, nous étions bien 1,3 million dimanche dans les rues de Paris, pour une des manifestations les plus spectaculaires que la capitale ait jamais connues, organisée en moins de deux mois, avec des cars qui continuaient d’être loués jusqu’à l’avant-veille de l’événement. Les braves gens et les gens braves qui ont supporté le froid piquant, piétiné des heures avant de pouvoir quitter leur lieu de départ, venant souvent de très loin, avec enfants, poussettes et sandwiches, pour parcourir 4, 5 ou 6 kilomètres en vagues serrées, y ont mis leur temps, leurs moyens souvent modestes, et surtout tout leur cœur.

Ils n’étaient… nous n’étions pas là pour revendiquer des droits ni pour chercher un quelconque avantage matériel. Nous étions là pour défendre le bon sens, le droit naturel, le bien commun.

Voilà quelque chose de suffisamment incompréhensible pour le pouvoir pour qu’il se soit trouvé désemparé et même qu’il ait paniqué devant le phénomène. La veille au soir – me souffle-t-on – l’afflux de voitures aux portes de Paris conduisait la préfecture à imaginer un chiffre de participation bien plus élevé que ce qu’on avait avancé auparavant : 700 000 à un million et demi de personnes.

Le lendemain, même affolement. A 17 heures – il restait encore des flots de personnes sur les trois cortèges de la Manif pour tous et aussi les troupes de la manifestation catholique de Civitas à dénombrer – lorsque le comptage de la préfecture de police à atteint les 700 000. Ordre étant donné de diviser ce chiffre par deux, c’est celui de 340 000 qui a été annoncé.

A la grande colère de certains : les chiffres réels, fuités par des officiers, allaient être donnés beaucoup plus tard dans la soirée. Même les organisateurs de la Manif pour tous, rompant avec l’habitude de multiplier les statistiques par deux, n’avaient pas osé y croire, mais oui, nous étions 1 300 000. 50 à 60 000 côté Civitas, ce qui est considérable, vu l’interminable attente place Pinel dans l’attente de voir vidée la place d’Italie où un regrettable « cordon sanitaire » maintenait les cathos à distance.

Avec bien des couvertures de manifestations à mon actif, je peux témoigner de l’attitude exceptionnelle des forces de l’ordre. Je n’avais jamais vu cela : des policiers et des CRS avenants, regardant passer les immenses grappes humaines si pacifiques avec une bienveillance quasi paternelle, répondant même aux questions (inouï !) et ponctuant leur propos d’un souriant « Bonne marche ! » (1)
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Vous dire des impressions de cette incroyable marée humaine, qui a mis plus de quatre heures à quitter la place d’Italie (mais c’était vrai aussi des autres points de départ) ? Ce fut la rencontre d’un peuple réel, pacifique mais déterminé, celui que les médias ne connaissent même pas, dont la voix n’est jamais entendue et, s’il faut en croire le président Hollande et ses ministres, ne le sera jamais.

Esbroufe ! Sous les lambris de la République, même s’ils minimisent, la bouche pincée, l’importance de cette manifestation « consistante » comme a osé le dire Hollande face au déferlement interminable de ceux qui ne veulent pas de son projet de société, je crois bien qu’ils tremblent de peur et de colère.

Et il va falloir nous tenir prêts. Car l’antichristianisme radical de Hollande, Ayrault, Duflot et Peillon va provoquer des ripostes. Ne lâchons pas !

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(1) J'ai eu exactement la même perception en septembre 2008, lors de la visite de Benoît à Paris (beatriceweb.eu/BenoitEnFrance ):
"les policiers qui contrôlaient les barrières de sécurité, nous libérent le passage en plaisantant amicalement. Je n'avais franchement jamais vu dans d'autres circonstances un policier plaisanter durant son service. Petit miracle de Benoît, en somme, "le Pape de la joie"".