L'année de Benoît de A à Z

Une rétrospective alphabétique très inspirée de l'année écoulée sur Korazym.org (1er/1/2012)

   

La rétrospective d'une année écoulée, on peut la faire chronologiquement. C'est le plus simple (et cela a été fait ici: benoit-et-moi.fr/2012(III)), mais il y a forcément des redites.
On peut aussi la faire thématiquement, et ce qui en émerge est certes plus subjectif, mais aussi plus riche, puisque le Pontificat de Benoît XVI se signale par des thèmes récurrents qui en constituent la marque, et qu'il convient de croiser. Le vaticaniste de korazym.org, Andrea Gagiarducci, s'est lancé avec brio dans l'exercice, et il a choisi un index alphabétique.
Magnifique! Tout au plus manque-t-il à la lettre "V" une entrée "Vie", car il est clair que la défense de la vie et de la dignité de la personne sont les thèmes les plus souvent abordés par le saint-Père.
Le texte original en italien contient des liens vers les articles correspondants sur Korazym.org. Je ne les ai pas reproduits (ou parfois remplacé par d'autres) préférant laisser à mes lecteurs le plaisir enrichissant de faire leurs propres recherches.

L'alphabet de 2012.

Une année avec Benoît XVI
Andrea Gagliarducci
http://www.korazym.org

Beaucoup l'appellent l'année de Vatileaks. Un peu comme 2010 a été appelée l'année des scandales de pédophilie commis par des prêtres (et le même sort avait été réservé à 2002). Mais cela signifie réduire un an à un épisode. Regarder un point noir dans une page complètement blanche. Les points noirs sont là, et il est inutile de les nier. Mais un an ne se mesure pas à la quantité de choses négatives. Pour comprendre un an, il faut renouer les fils, élargir les horizons, explorer les thèmes affrontés. Parce qu'une année avec Benoît XVI est quelque chose de profond, comme ce Pape est profond; c'est une année où la foi épouse la raison; et où bien d'autres choses se produisent. Cette année, en particulier, a été l'année où a commencé l'Année de la Foi. Mais ce fut aussi une année caractérisée par l'amour, par la guérison, par la Parole. Et aussi par des choses concrètes, comme le Consistoire et Vatileaks.
Tentons alors de reprendre les fils de Benoît XVI en 2012, en suivant les lettres de l'alphabet. Et, dans cette vue panoramique (qui, comme toute vue panoramique, n'est qu'une sélection raisonnée de ce qui s'est passé dans l'année), nous allons passer en revue ce qui a été écrit sur dans ces pages. Ad maiora!

   

A comme Amour.
«Amour et humilité». Ce sont les clés pour lire et comprendre le dernier livre de Benoît XVI sur les Evangiles de l'Enfance de Jésus, mais c'est tout le pontificat de Benoît XVI qui est caractérisé par une continuelle catéchèse sur l'amour. L'amour de Dieu pour ses enfants, l'amour des enfants pour Dieu, l'amour des parents pour leurs enfants ... Il l'a répété lors de l'Angelus du 30 Décembre, avec une catéchèse toute axée sur la famille; il l'a redit lors de l'Angelus de la Saint-Etienne, demandant à chacun de se laisser «conduire» par l'amour de Dieu. Mais c'est un thème qui est revenu aussi à chaque fois que Benoît XVI a parlé du dialogue et de l'œcuménisme. Dans un message adressé au patriarche Bartholomée de Constantinople, le pape a déclaré: «Notre défi commun est de faire arriver l'amour de Dieu à l'humanité distraite».

B comme Bible.
Dans l'audience générale du début de l'Avent, Benoît XVI a invité une fois de plus à reprendre la Bible, en cette année de la Foi. Le retour à l'Ecriture a toujours été au centre de la pastorale de Benoît XVI. Lequel fait commencer chaque catéchèse, chaque homélie, chaque Angelus, en partant précisément d'une citation des Écritures, et de ce qu'elles peuvent signifier pour l'homme d'aujourd'hui. Et la façon d'aborder les Écritures, le Pape l'a dit dans un message à l'Assemblée plénière de la Commission pontificale biblique : «L'inspiration comme action de Dieu fait que, dans les paroles humaines, c'est la Parole de Dieu qui s'exprime. De ce fait, le thème de l'inspiration est décisif pour l'approche appropriée à la Sainte Écriture»

C comme Consistoire.
2012 a été l'année de deux consistoires. Le premier, presque programmé, donnait la barrette rouge à ceux à qui elle revenait par leur position dans la Curie. Mais il aussi donné un signal. C'est que le droit, pour Benoît XVI, est fondamental. Et que l'Eglise doit regarder à nouveau le droit canon, en fin de compte le seul code véritablement universel dans le monde globalisé. Le second Consistoire a complété le premier. La façon dont il a été annoncé - au cours du Synode pour la Nouvelle Evangélisation - et le profil des six nouveaux cardinaux - aucun italien, aucun européen - était un signe de l'universalité de l'Église catholique. A lire, peut-être, moins avec les yeux de la politique et plus avec les yeux de l'évangélisation. Qui sont aussi les yeux de Benoît XVI.

D comme Droits de l'Homme.
La pensée de Benoît XVI a marqué un changement net dans le travail diplomatique du Saint-Siège. On a souvent utilisé le slogan «Plus d'Evangile, moins de diplomatie». Mais ce n'est pas tout à fait exact. Benoît XVI part de la Vérité , et la Vérité est écrite dans le cœur de l'homme. De là naît toute l'activité de diplomatie du Saint-Siège. Le Pape a parlé des droits de l'homme dans le discours du début de l'année 2012 aux ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, un discours ample qui abordait des questions telles que l'objection de conscience, la défense de la liberté religieuse et la protection des minorités religieuses. Et ensuite, toute l'activité du Saint-Siège s'est calibrée sur la défense de l'«universalité» des droits de l'homme. Une activité, une bataille diplomatique menée sur des sujets brûlants tels que le droit à l'avortement, récemment entrée de manière sournoise dans une résolution de l'ONU (cf. http://benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/le-mauvais-cote-de-lhistoire.php).

E comme œcuménisme (en italien "ecumenismo")
La rencontre la plus attendue est celle avec le patriarche de l'Eglise orthodoxe russe Cyril. Mais celle-ci n'a pas encore eu lieu, bien que Cyril, cette année ait été beaucoup plus proche de l'Eglise catholique, se rendant même - événement historique - en visite en Pologne. L'effort de Benoît XVI pour reconjuguer les Églises sœurs, s'est toutefois poursuivi, incessant. Une leçon sur l'œcuménisme a été la rencontre qu'il a eue avec Rowan Williams, primat de l'Église anglicane (qui part cette année, remplacé par Justin Welby ), à l'église de San Gregorio al Celio. Et pendant ce temps, on prépare une éventuelle rencontre entre catholiques et luthériens pour le septième centenaire de la Réforme. Mais le but n'est pas une communion entre les différentes communautés ecclésiales. Le Pape veut une communion visible, la communion des sacrements.

F comme foi .
Dès que le pape Benoît XVI a commencé son ministère pétrinien, il a affirmé que son programme était de se mettre à l'écoute de Dieu. Un programme de foi, qui cette année a atteint son paroxysme. L'Année de la Foi, fortement souhaitée par Benoît XVI, est peut-être le point culminant de son pontificat. Mais elle a été préparée, sans relâche, par le Pape, avec sa réfèrence constante à la foi, et son insistance continuelle sur la joie de cette foi. «Dieu - a dit le pape dans l'homélie de la messe de la veille de Noël - ne peut pas venir dans mon cœur si je ne lui ouvre pas la porte. Porta fidei! La porte de la foi!» Ouvrir la porte de la foi pour ramener l'homme à Dieu.

G comme guérison
Depuis le voyage à Fatima en 2010, Benoît XVI a voulu mettre l'Église en pénitence. Avec l'Année de la Foi, le temps est venu de guérir, de fermer les plaies. Les plaies d'un Concile trahi et jamais compris, les plaies d'une Église qui s'est éloignée d'elle-même. Et ce n'est pas par hasard que le Pape a parlé de guérison justement dans la messe qui a conclu le Synode pour la Nouvelle Evangélisation. Mais surtout, il en a parlé dans les catéchèses du mercredi entièrement centrées sur le désir de Dieu dans le cœur humain. «Si ce que j'expérimente - a dit le Pape - n'est pas une simple illusion, si je veux vraiment le bien de l'autre comme moyen aussi de mon propre bien, alors je dois être prêt à me dé-centrer, à me mettre à son service, jusqu'au retrait à moi-même». C'est le sens de base de ceci: «La réponse à la question sur le sens de l’expérience de l’amour passe donc à travers la purification et la guérison de la volonté, exigée par le bien même que l’on veut à l’autre. Il faut s’exercer, s’entraîner, également corriger, afin que ce bien puisse véritablement être désiré» (audience du 7/11 http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2012/documents/hf_ben-xvi_aud_20121107_fr.html)

I comme Institution
«Les apôtres n'ont pas dit, après quelques assemblées: maintenant nous voulons créer une Eglise, et sous la forme d'une Assemblée constituante, ils auraient élaboré une constitution». Benoît XVI l'a rappelé aux évêques lors de la première session du Synode de la Nouvelle Évangélisation (http://benoit-et-moi.fr/2012(III)/la-voix-du-pape/meditation-douverture-du-synode.php). Et il a souligné que « seulement avec l'initiative de Dieu pouvait naître l'Église, et encore aujourd'hui, l'initiative doit venir de Dieu». Combien de fois Benoît XVI a-t-il dû défendre l'institution de l'Eglise? Lui, qui la fait remonter directement à Dieu, veut que l'Église soit fondée sur la vérité. Mais combien y a-t-il d'attaques à cette vérité? Dans la dernière année, l'Église institution a été attaqué de l'extérieur, de diverses manières. Le premier objectif a toujours été d'attaquer la souveraineté du Saint-Siège, sa liberté d'exprimer la vérité dans le monde», le «petit lopin de terre qui lui permet de remplir sa mission» selon les mots de Pie XI. Une bataille qui s'est consommée avec des accusations de corruption, avec les attaques sur la transparence financière , avec la délégitimisation de ses positions. Benoît XVI a toujours répondu en volant très haut. L'Église est la «mémoire» du monde, a-t-il dit dans son discours de vœux à la curie .

L comme légalisme
«Le droit et la justice sont toujours connectés». Benoît XVI l'a dit aux canonistes dans un discours à la Rote romaine au début de 2012. Il a également parlé du légalisme dans son livre sur les Evangiles de l'Enfance. Il ne pouvait pas le savoir, mais ceci allait devenir le leitmotiv de toute l'année. L'arrestation de Paolo Gabriele, les enquêtes, le procès et les condamnations ont montré la manière dont le droit et la justice sont vraiment connectés au Vatican. La véritable défense de Paolo Gabriele au tribunal a été au fond la harangue du promoteur de la justice Picardi, qui a même proposé une innovation juridique qui ferait du Vatican un état encore plus moderne. D'ailleurs, le fait que le procureur dans le système juridique du Vatican soit appelé le Promoteur de Justice est emblématique et indicatif.

M comme Martyre
L'année dernière, 105.000 chrétiens ont été tués. Et parmi eux se trouvaient de nombreux martyrs conscients. Le sens du martyre comme témoignage, Benoît XVI l'a rappelé en particulier lors de la rencontre avec le Collège vénérable anglais de Rome , dédiée au martyr Thomas Becket. A cette occasion, le Pape a dit: «Vous avez beaucoup entendu parler de la nouvelle évangélisation, l'annonce du Christ dans les parties du monde où l'Evangile a déjà été annoncé, mais où peu ou prou, les braises ardentes de la foi sont devenus froides et doivent maintenant être réanimés jusqu'à redevenir flamme. (...) Le feu dans l'Écriture est fréquemment utilisé pour indiquer la présence de Dieu. (...) Tout comme un petit feu peut brûler une forêt entière, de même le témoignage fidèle de quelques-uns peut libérer la puissance de purification et de transformation de l'amour de Dieu, afin qu'il se répande comme le feu dans la communauté d'une nation».

N comme Nouvelle Evangélisation
Dans l'Angélus de la St-Etienne, Benoît XVI a indiqué comme modèle de la Nouvelle Évangélisation le premier martyr chrétien, qui s'est «laissé attirer dans l'amour de Dieu». Ce fait de se laisser attirer, d'être guidé par Dieu, est l'un des thèmes récurrents de Benoît XVI. Pourquoi l'homme d'aujourd'hui ne croit-il plus? Pourquoi ne se met-il plus à l'écoute de la Parole de Dieu. Et donc l'Année de la foi est aussi l'année où la Nouvelle Évangélisation est célébrée avec un Synode entièrement consacré à ce sujet. Parce que le Christ doit revenir aussi dans les pays qui avaient autrefois la foi. Et les nouvelles technologies ne suffisent pas pour diffuser l'annonce. Il faut la parole.

O comme Oubli
La mission de Benoît XVI est de rappeler Dieu au monde qui l'oublie. De plus en plus souvent, dans la dernière partie de l'année, le Pape a parlé d'un monde «distrait». Il l'a fait dans un message au Patriarche Bartholomée, il l'a fait dans la catéchèse de début de l'Avent. Mais c'est aussi l'« oubli de la civilisation », qui ne connaît qu'elle-même», et qui ne garde pas la mémoire de l'homme (voeux à la Curie http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2012/december/documents/hf_ben-xvi_spe_20121221_auguri-curia_fr.html). Pour cela, il y a l'Église.

P comme Parole de Dieu
La Parole de Dieu est le centre de la prédication de Benoît XVI. On part toujours de là, car de là naissent toutes les lignes directrices de son pontificat. La Parole implique une écoute. Et dans l'hommage à la Vierge, place d'Espagne, le jour de l'Immaculée Conception, le pape a voulu souligner que si l'Annonciation «se produisait à notre époque, elle ne laisserait pas de traces dans les journaux et les magazines, parce que c'est un mystère qui se passe dans le silence. Ce qui est vraiment grand passe souvent inaperçu et le silence tranquille est plus fructueux que la hâte frénétique qui caractérise nos villes, mais que - toutes proportions gardées - l'on vivait déjà dans les grandes villes comme Jérusalem alors. « L'activisme qui nous détourne de Dieu contraste avec le silence dans lequel vivait Marie, recueillie et en même temps ouverte à l'écoute de Dieu».

Q comme quotidienneté
Benoît XVI est un Pape qui aime la vie quotidienne. Son humilité, sa simplicité, le portent à apprécier les petites joies de la vie. C'est un quotidien qui a été mise à rude épreuve par la trahison de Paolo Gabriele. Mais c'est la quotidienneté qui lui donne la tranquillité, qui lui permet de continuer à travailler, à faire ce qu'il aime. Tout son temps libre a été consacré à la rédaction du dernier livre sur Jésus de Nazareth. A présent, la quotidienneté des fêtes terminée, il se consacrera peut-être à l'écriture de l'encyclique sur la foi. Son ministère, au fond, il ne peut le vivre que s'il ne perd pas de vue les choses qu'il aime. Parmi celles-ci, le repos à Castel Gandolfo. Là, souvent, il aime réfléchir en marchant. Ou peut-être donner à manger à un poisson rouge .

R comme racines
Benoît XVI veille aux racines de la foi, et aussi aux racines de l'homme. Dans son discours aux hommes de culture (le dernier, au Liban ) au cours de ses voyages apostoliques, les concepts qu'il exprime concernent d'abord la loi naturelle, l'essence de l'homme. De là, émergent tous les grands thèmes: le dialogue entre les religions, l'éducation, le dialogue entre les cultures. Retourner aux racines ne signifie pas revenir en arrière. Cela signifie au contraire comprendre l'homme dans sa vérité d'être créé et en relation avec Dieu. L'humanisme intégral - au centre de l'agenda international du Saint-Siège - est essentiellement un retour aux racines de l'homme (cf. http://benoit-et-moi.fr/2012(III)/la-voix-du-pape/une-autorite-mondiale-pourquoi-comment.php).

S comme Synode
Comme d'habitude, Benoît XVI a participé à de nombreux travaux du Synode pour la Nouvelle Evangélisation. Un synode auquel le Pape tenait particulièrement. Parce que l'annonce de la foi ne doit pas s'adresser seulement à ceux qui n'ont pas encore connu le Christ. Elle doit également être faite à ceux qui sont baptisés et ont perdu de vue la foi. Un thème que le Pape sent urgent, depuis que, jeune vicaire de paroisse, il passait des heures dans le confessionnal. De cette expérience, il a tiré un essai , «Les nouveaux païens et l'Eglise». Il suffirait de le relire pour comprendre le sens de la nouvelle évangélisation. Et de là au Synode, c'est-à-dire à la requête faite aux évêques de donner des réponses à la question, le pas est vite franchi.

T comme Tradition
Tradition, pour Benoît XVI, signifie considérer les racines de l'Église. Cela ne signifie pas un retour en arrière, mais simplement reconnaître que les vérités de la foi sont restées inchangées. La notion de tradition est forte dans l'herméneutique de la continuité de Vatican II - dont on célébre le cinquantième anniversaire - promue par le pape depuis le début de son pontificat. Au nom de cette tradition, Benoît XVI a libéralisé l'ancien rite et a initié un dialogue avec les traditionalistes de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Mais tradition n'est pas traditionalisme. Et ainsi le dialogue semble être au point mort. Aux ouvertures d'un Pape soucieux de réparer un schisme ont succédé les «fermetures» des autres. Peut-être devraient-ils tous ouvrir avec le pape la porte de la Foi, pour réduire la fracture.

U comme Universalité
Catholique, c'est à dire universelle. C'est l'Église comme la dépeint Benoît XVI. Qui, au nom de l'universalité, a relancé le dialogue œcuménique, le dialogue interreligieux, le dialogue avec le monde de la culture, le dialogue avec ceux qui n'ont pas de références religieuses. Qui, au nom de l'universalité, a voulu une rencontre d'Assise «différente», sans courir le risque du syncrétisme, mettant en lumière ce que les religions à travers le monde ont vraiment d'universel: la spiritualité, la prière, la relation avec le Créateur. Et le signe de cette universalité, le Pape a voulu le donner en conclusion du Synode pour la Nouvelle Evangélisation, en expliquant pourquoi il avait convoqué un deuxième consistoire en 2012. «J'ai voulu - a dit le Pape - avec ce petit Consistoire, compléter le Consistoire de Février, justement dans le contexte de la nouvelle évangélisation, avec un geste de l'universalité de l'Église, montrant que l'Eglise est l'Eglise de tous les peuples, parle toutes les langues, est toujours Église de Pentecôte, et non pas l'Eglise d'un continent, mais l'Eglise universelle. Telle était précisément mon intention, d'exprimer ce contexte, cette universalité de l'Eglise; c'est aussi la belle expression de ce Synode». Et l'universalité de l'Église était aussi au centre du débat Synodal Un synode que le pape voit comme «édifiant, réconfortant et encourageant», parce qu'en lui il a vu «le miroir de l'Église universelle avec ses souffrances, ses menaces, ses dangers et ses joies, ses expériences de la présence du Seigneur, même dans des situations difficiles».

V comme Vatileaks
Le scandale a certainement touché le Souverain Pontife. Qui pourtant en est sorti plus fort, et avec un coup d'éponge qui a tout remis sous son contrôle. Malgré les guerres intestines entre membres anciens et nouveaux de la Curie, de différents partis qui veulent «s'approprier» l'institution de l'Eglise, Benoît XVI a tenu ferme. Il a maintenu à ses côtés ses collaborateurs directs. Il a été déchiré, se demandant pourquoi un serment sacré avait été trahi, et par l'une des personnes qui étaient proches de lui. Mais il a terminé l'année en pardonnant à Paolo Gabriele, le majordome infidèle. La grâce non seulement souligne combien le droit et la justice vont de pair pour Benoît XVI, mais sont accompagnés par une autre caractéristique, la miséricorde typiquement chrétienne.

Z comme Zèle
Zèle signifie «dévouement, diligence, ferveur». Et ce sont de toutes les qualités que Benoît XVI a mises dans toutes les années de son pontificat. Un pape zèlé pour raconter la foi, la répandre, essayer de l'expliquer avec les arguments de la raison. Il l'a fait à Cuba, en parlant de Dieu avec Fidel Castro. Il l'a fait au Mexique. Il l'a fait au Liban. Il l'a fait en allant à Loreto, pour célébrer les 50 ans depuis l'ouverture du Concile. Il a fait cela tous les jours de l'année, avec ses discours et ses exemples. Un pape zélé, parce que rempli de l'amour de la foi.