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Le questionnaire suisse

Et ça continue: après les projets de réforme annoncés en Allemagne par l'évêque de Stuttgart, voici que l'Eglise Suisse propose un questionnaire alternatif à celui du Vatican pour le Synode sur la Famille. Interrogations sur le site Korazym.org (27/11/2013)

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Divorcés-remariés: pressions en Allemagne

Voir aussi: lesuisseromain.hautetfort.com/

     

L'Eglise Suisse propose un questionnaire alternatif à celui du Vatican pour le Synode sur la Famille (1)
26 novembre 2013
Maria Franch
http://www.korazym.org
La Conférence des évêques suisses a proposé aux fidèles un «résumé» du questionnaire pour le Synode de la famille que le Vatican a publié en Octobre.
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La Conférence des évêques propose ce questionnaire en ligne comme une «alternative» à celui proposé par le Vatican. Dans la Suisse neutre et démocratique, tout le monde peut répondre au questionnaire, catholiques ou non, mariés ou divorcés, musulmans et non-croyants. Tout le monde a voix au chapitre.

En effet, la Commission pour la planification pastorale, responsable de la collecte des réponses au questionnaire, espère les recevoir dans la première semaine de Décembre de cette année, afin que les réponses puissent être présentées au Vatican en Janvier.

Dans le questionnaire, on lit des questions comme: «Espérez-vous que l'Eglise reconnaisse et bénisse les couples de même sexe» ou «les couples divorcés», ou «peut-on définir comme "rite religieux" la petite prière avant d'aller au lit». Malheureusement, aucune allusion n'est faite à la participation des enfants à la messe dominicale avec leurs parents.

En Suisse, il n'existe pas une véritable pastorale de la famille, et beaucoup de personnes qui ne participent même pas à la vie de l'Église peuvent répondre à ces questions. Le soutien aux familles, disons «traditionnelles» est minime, surtout dans les cantons germanophones. Même la Conférence des évêques catholiques n'a aucun comité dédié à la pastorale familiale, comme dans d'autres pays.

La situation des familles catholiques en Suisse est pour le moins alarmante (2). Près d'un million de personnes, sur les sept que comporte la Confédération suisse vivent seules, et seulement 60% des couples ont des enfants, selon les statistiques de 2011. Dans ce contexte, l'Eglise suisse se préoccupe du mariage des homosexuels et des divorcés, mais pas des jeunes couples qui ont besoin d'un soutien spirituel pour leur vie conjugale.

Dans cette situation, les familles chrétiennes se posent plusieurs questions. Pourquoi ne pas offrir aux jeunes une autre alternative? Pourquoi l'Eglise doit-elle réfléchir sur les couples divorcés et ne fait-elle pas une véritable pastorale pour la jeunesse et matrimoniale, afin que les jeunes puissent comprendre l'importance du sacrement avant de se marier? Les jeunes Suisses n'ont pas besoin de l '«approbation» de l'Église pour vivre ensemble ou divorcer, mais d'une alternative, d'une éducation pour l'affectivité du couple et l'importance du sacrement.

En outre, aucun des deux questionnaires, à la fois celui officiel du Vatican,et celui de l'Eglise en Suisse, ne mentionne la nécessité du soin aux personnes âgées et de l'importance des grands-parents dans la famille, principaux communicateurs de la foi dans les familles comme le rappelle souvent le pape.

Face à ces faits, les évêques suisses apporteront au Synode des réponses surprenantes, dans la ligne «progressiste» que l'Église Suisse suit depuis plusieurs années. Une Eglise préoccupée par les pauvres et les vocations, certes, mais perdue dans la structure est dominée par les «travailleurs» laïcs. Comme le disait Benoît XVI en Allemagne: «pour correspondre à son vrai devoir, l'Eglise doit constamment faire l'effort de se détacher de sa sécularisation et redevenir ouverte à Dieu».

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Note

(1) http://umfrage.spi-stgallen.ch/index.php?sid=88173&lang=fr
Chers frères et sœurs,

Le Pape François invite des évêques du monde entier à se retrouver à Rome, en octobre 2014, pour le synode sur la famille. Nous sommes heureux que le Pape désire connaître, à l’aide d’une consultation mondiale, la position des catholiques sur les thèmes en lien avec le mariage, la famille et la vie en couple. Le Souverain Pontife désire aussi savoir dans quelle situation les croyants vivent-ils (sic!) concrètement. Cet intérêt pour l’avis des personnes formant la base de notre Eglise est un signe fort de ce pontificat.
Un questionnaire a été envoyé mi-octobre par le Saint-Siège aux 4700 évêques dans le monde, questionnaire qui doit permettre une enquête au sein des diocèses. La Conférence des Evêques suisses laisse toute liberté aux évêques diocésains de réaliser cette consultation dans leur diocèse respectif.
En outre tous les catholiques en Suisse sont convié(e)s à envoyer leurs suggestions, critiques et attentes moyennant le questionnaire. Les membres de votre famille et/ou vos partenaires sont également invités à le faire.
Les résultats de l’enquête seront analysés par l’Institut suisse de sociologie pastorale, à St-Gall. Cette analyse permettra la bonne préparation du synode des évêques en 2014.
Nous souhaitons qu’un grand nombre de personnes intéressées répondent aux questions posées. Il s’agit d’un résumé sommaire du questionnaire que le secrétariat du synode des évêques à Rome a envoyé aux évêques.
Durée pour remplir le questionnaire: 10-15 minutes.
Grand merci pour votre participation et pour vos réponses empreintes d’ouverture. L’anonymat est évidemment assuré. Délai : 31 décembre 2013. Nous vous envoyons nos respectueuses salutations et vous souhaitons un bel avent.

Mgr Markus Büchel, Président de la CES
Dr. Arnd Bünker, Directeur de l'institut SPI

(2) Annexe