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L'ultime provocation de Hans Küng

Il vient de publier un livre sur le thème du "droit à mourir dans la dignité", bénéficiant évidemment de la grosse caisse bien orchestrée des médias du monde (6/9/2014).

     

Après Süddeutsche Zeitung en Allemagne, c'est au tour de la Repubblica en Italie de s'insérer dans la chaîne de propagande mondiale qui donnera le maximum de visibilité aux délires calculés (car je ne pense absolument pas qu'il est sénile, il est parfaitement lucide, et il reste entièrement cohérent avec sa pensée de toujours) de celui que ces grands spécialistes du "fait religieux" considèrent "comme l'un des plus grands théologiens contemporains": Hans Küng. Si ce sont eux qui le disent!!
Mais on ne peut s'empêcher de penser - malicieusement - à ce qu'écrivait Benoît XVI dans le premier tome de son "Jésus de Nazareth" (page 55):

"Le diable se révèle un connaisseur de l'Ecriture, il est capable de citer un psaume avec précision (...)
Vladimir Soloviev a repris ce thème dans son Court récit sur l'Antéchrist: l'Antéchrist est fait docteur honoris causa en théologie de l'université de Tübingen".


En fait, Jean Paul II a joué un très mauvais tour à Hans Küng en ne l'excommuniant pas, et l'ex-enfant prodige de la théologie ne s'en est pas remis: aujourd'hui, il est devenu un vieillard aigri. Lui qui rêvait d'être le Luther du XXe siècle en est réduit à courrir derrière le grand navire bancal de la pensée unique, dont il connaît pertinemment la médiocrité, alors qu'il aurait rêvé d'en être le capitaine. C'est le Luther du pauvre, en quelque sorte, tout ce que notre époque peut se payer

La recension d'Andrea Tarquini sur la Repubblica, traduite ci-dessous, peut facilement être démolie point par point, mais ce n'est pas le plus intéressant ici. On aura beau jeu d'affirmer (et des sites italiens catholiques l'ont déjà fait, en particulier la Bussola et l'hebdomadaire Tempi) que ce journal projette sur le Pape ses propres fantasmes, que Küng raconte n'importe quoi, que, comme la rédaction de la Repubblica, c'est un multirécidiviste de la manipulation, et SURTOUT que François n'y est absolument pour rien: et c'est un fait que le Pape dénonce très souvent la culture du rejet, parle de la défense de la vie, et notamment du respect dû aux personnes âgées. Bref, les idées qu'il proclame sont aux antipodes de celles que Tarquini et Küng lui prêtent - en toute mauvaise foi, c'est évident.

Le vrai problème, c'est de savoir pourquoi et comment ce journal peut se présenter, sans qu'il y ait de démenti officiel, comme porte-parole de l'Eglise, et Hans Küng comme "l'exégète de la pensée de François" (sic!). Et comment et pourquoi, qu'on le veuille ou non, c'est François lui-même qui a choisi le fondateur dudit journal comme son interlocuteur privilégié dans le monde laïc, sorte de "parvis des gentils" à lui tout seul.
Avec Benoît XVI, rien de tel n'aurait pu arriver. Les choses étaient claires: La Repubblica le détestait et le faisait bruyamment savoir, Küng ne perdait pas une occasion de cracher son venin.
Alors, qu'y a-t-il de changé?

Un ami lecteur, Philippe a traduit à ce sujet un article du blog en anglais <The eponymous flower> , qui pose les mêmes questions.
Il a également recherché ce que dit au sujet du suicide le Catéchisme de l'Eglise Catholique.

La Repubblica
LE CHOIX DE HANS KÜNG: «MOI, THÉOLOGIEN CATHOLIQUE, JE VEUX DÉCIDER TOUT SEUL QUAND ET COMMENT MOURIR»

Andrea Tarquini
Berlin
(La Repubblica)
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Si la vie est un don de Dieu, pourquoi ne pas accepter la possibilité de restituer gentiment le don?
C'est depuis longtemps l'argument-clé de ceux qui demandent qu'on légalise l'aide à ceux qui veulent mourir, une aide aujourd'hui possible presque uniquement en Suisse, et aux Pays-Bas.
Mais aujourd'hui un des plus grands théologiens catholiques (!!) de notre temps, le grand rebelle (mais exégète du Pape François) Hans Küng (*), à sa manière, le fait sien. Dans un livre publié récemment en Allemagne.
Gluecklich sterben? («Mourir heureux?") est le titre du livre de 160 pages édité par Piper Verlag, auquel Süddeutsche Zeitung a consacré une mégarecension avec gros titre en première page. Une prise de position destinée à faire bouger les choses dans le grand débat - parmi les chrétiens, et pas seulement - sur le sujet douloureux de la légitimité ou non de choisir tout seul de passer de vie à trépas.

«Choisir de ne pas prolonger indéfiniment ma vie terrestre, fait partie de ma façon de concevoir la vie, et est lié à ma croyance en la vie éternelle», écrit Hans Küng dans le livre recensé par Matthias Drobinski (www.sueddeutsche.de), peut-être le plus influent Vaticaniste allemand.
C'est la première fois (!!!) qu'un grand théologien catholique s'exprime en faveur de la «mort douce».
Küng poursuit: «Si et quand le moment sera venu, je voudrais avoir le droit, si je peux encore le faire, avec ma responsabilité de décider du moment et de la manière de ma mort». Et aussi: «C'est une conséquence du principe de la dignité humaine, le principe du droit à l'autodétermination, y compris pour la dernière étape, la mort. Le droit à la vie n'implique en aucun cas le devoir de la vie, ou le devoir de continuer de vivre en toute circonstance. L'aide à mourir doit être comprise comme l'extrême aide à vivre. Sur ce thème non plus, aucune hétéronomie ne devrait régner, mais plutôt l'autonomie de la personne, qui pour les croyants a son fondement dans la théonomie» (décision de Dieu ou inspiré par des préceptes divins, note de Tarquini).

Hans Küng, rappelle l'article, souffre de la maladie de Parkinson. Il est hospitalisé en Suisse, il a déjà fait savoir qu'il veut mettre fin à sa vie quand les symptômes de dégradation physique et spirituelle graves seront perceptibles. Depuis longtemps, il est membre de l'association suisse «Exit», peut-être l'organisation la plus connue au monde aidant ceux qui, malades incurables exposés à la dégradation et au déclin de toutes leurs facultés physiques et mentales, et à d'insupportables souffrances, veulent qu'on les aide à mourir sereinement.

Déjà en 1994, le théologien avait énoncé le concept de «mourir dans la dignité».
Deux expériences tragiques, rappelle l'article repris par les sites et les agences de presse du monde global, ont marqué sa vie.
D'abord la mort de son frère, qui à 23 ans, en 1955, a été tué (sic!) par une tumeur au cerveau: mois après mois, l'athlétique garçon avait souffert de la dégradation rapide de toutes ses facultés mentales et physiques, de la crise fonctionnelle aigüe de tous les organes vitaux, finissant par mourir étouffé par l'eau qui montait dans ses poumons. Cinquante ans plus tard, son ami, le grand intellectuel Walter Jens est mort d'un processus de démence. Expériences qui marquent et font réfléchir, surtout si vous croyez en Dieu et si vous avez passé votre vie à demander au monde de réfléchir sur le rôle de la vie, de l'Eglise, du Tout-Puissant.

Les chrétiens, rappelle Hans Küng dans son livre récemment publié, n'ont pas toujours condamné la décision de mourir. Saint-Augustin a été le premier à condamner le suicide, mais au cours de la persécution des chrétiens du fait de l'Empire romain décadent et païen, ceux qui croyaient dans le Christ préférait mourrir plutôt que de trahir d'autres fidèles en parlant sous la torture. Pourquoi alors voir dans le suicide la voie vers l'enfer, pourquoi ne pas accepter l'aide à ceux qui veulent mourir?

Ce serait bien, suggère le livre, de libéraliser largement l'activité des associations qui aident à mourir, y compris en admettant qu'elles se fassent payer pour le faire, tout comme les églises et les autorités se font payer pour les funérailles. Et ce serait bien d'accepter que les gens décidés à ne plus supporter des douleurs terribles et à ne pas continuer à vivre, puissent le décider souverainement.
Thèses provocatrices (**).
«Je ne veux pas exalter le suicide», explique Küng.
Mais, pour la première fois, ceux qui sont en faveur de l'aide à la mort douce par libre choix ont un théologien catholique de leur côté.

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(*) Quatre-vingt-six ans, Hans Küng est considéré comme l'un des plus grands théologiens contemporains (note de Tarquini)
(**) Pour qui? De nos jours, il n'y a plus aucun tabou. Ce qui est provocateur, c'est de dire que la vie est sacrée, et qu'on n'a pas le droit d'en disposer. Mais Küng sait pertinemment que s'il défendait cette idée, il n'aurait droit à aucune tribune.

Eponymous Flower
HANS KÜNG, « L’EXÉGÈTE DU PAPE » A BESOIN D’AIDE : IL EST EN DANGER DE SUICIDE

http://eponymousflower.blogspot.fr/2014/09/hans-kung-exegete-of-pope-needs-help-he.html
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Le quotidien italien de gauche libérale La Repubblica est presque le « journal maison» du Pape François. Il veut également établir les « normes de valeur » liées à cette position. Ceci implique l’éloge enthousiaste du dernier livre de Hans Küng sur l’euthanasie.
Le théologien, présenté par La Repubblica comme « l’exégète du Pape », souffre de la maladie de Parkinson. Küng semble sérieusement être suicidaire. Plus encore: la dédicace de son livre laisse penser à un suicide imminent. Küng savourera-t-il sa rébellion contre l’Eglise jusqu’à cette fin amère ?
Le fondateur du journal, Eugenio Scalfari, dans la pure tradition athéiste et anticléricale d'orientation maçonnique, a bénéficié d’un accès généreux, de correspondances et d’interviews avec le Pape argentin.
L'autre (ndt: «the other », càd Küng), quant à lui, leader d'opinion des mass-médias de gauche à travers le monde, est influencé par La Repubblica.
Réciproquement, La Repubblica représente le lien italien avec une chaîne médiatique internationale présentant une affinité idéologique (ndt: le Monde, El Païs, The Guardian, the NYT.... pluralité de la presse oblige).

LA REPUBBLICA, COMITÉ DIRECTEUR « PAPAL » ?
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On ne sait pas encore comment ce contact inhabituel avec un pape s’est produit. Ni le Pape François ni Scalfari n’ont laissé entendre, jusqu’à présent, qu’ils s’étaient rencontrés avant le conclave. D’après le doyen du journalisme de la gauche libérale, le Pape François a cherché à entrer en contact avec lui après que Scalfari eût rédigé des questions de type rhétorique dans deux éditoriaux parus dans la Repubblica durant l’été 2013.
Le Pape lit-il La Repubblica ? Pour quelle raison le Pape a-t-il demandé à répondre justement à Scalfari ? Le recours à ce mode de fonctionnement fait-il partie de la routine quotidienne des médias? En d’autres termes: qui a pris contact avec le Pape François et pourquoi ?
Quoi qu’il en soit, La Repubblica tire bien profit de la situation puisque ce journal constitue le "nimbus" d’un quasi-comité directeur «papal». Comme quand il s’agit de positions « catholiques » ou qu’il faut mettre en valeur des compagnons de loge de Scalfari, ce qui inclut à la fois le théologien allemand Hans Küng et sa « dernière » préoccupation en date : la légalisation de l’euthanasie.

LE PAMPHLET DE HANS KÜNG : « MOURIR HEUREUX » ?
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La Repubblica a annoncé la sortie d’un nouveau livre de l’ancien Peritus conciliaire, dans un article d’une page. « La décision de Hans Küng » : ‘Moi, théologien catholique, vais seul décider quand et comment mourir’, affiche le titre grandiose. Titre suivi d’un sous-titre disant qu’avec son nouveau livre, Küng avait « récemment ouvert » la « discussion sur une bonne mort ». Le quotidien de Scalfari emploie des efforts de propagande considérables, dans lesquels il a, il est vrai, une riche expérience.
Beaucoup d’efforts pour le pamphlet de 160 pages, publié le 1er septembre, intitulé « Mourir heureux ? - en allemand 'Glücklich sterben' (Ed. Piper, Munich, 2014) - qui contient en fin de compte le mélange régurgité, indigeste et toujours aussi ennuyeux des positions catho-progressistes.
Mais pour La Repubblica, aucune fanfare contre l’Eglise n'est intenable. Le quotidien devait diffuser largement la sortie du nouveau livre avec emphase.
La chaîne médiatique internationale de la gauche libérale est à l’œuvre. L’équivalent allemand, le Süddeutsche Zeitung, a déjà publié un super compte-rendu par l’intermédiaire de Matthias Drobinski. L’effet domino de l’ouvrage de Küng se propage à travers le monde entier. Le livre comprend également un entretien entre Hans Küng et une présentatrice de télévision, Anne Will. En 2007 et en 2009, cette dernière avait déjà organisé un entretien avec le président de l’organisation pro-euthanasie Dignitas, le « facilitateur de mort » allemand et ancien sénateur de Hambourg, Roger Kusch, au cours d’un talk-show, en guise de plate-forme pour leur thèses pro-euthanasie. Et en novembre 2013, elle avait diffusé un entretien avec Hans Küng sous le titre «séduisant» : « Euthanasie – la belle mort », qui a finalement été imprimé dans le livre de ce dernier.

L’ « EXÉGÈTE DU PAPE » ET LE SOMBRE ET MALÉFIQUE PRÉFET DE LA CDF
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Depuis, la Repubblica ne lâche rien. «Anoblie» par une spéciale bienveillance papale, elle en rajoute. Andrea Tarquini, présente Hans Küng comme « l’un des plus grands théologiens catholiques de notre temps, le grand rebelle (mais non moins exégète du Pape François) ».
Ainsi c’est écrit noir sur blanc : Hans Küng est l’« exégète » du Pape. La Repubblica doit le savoir. Jusqu’à présent, le Vatican était plutôt timide lorsqu'il s'agissait de démentir ce journal. Et lorsque cela se produisait c'était sous la forme d’une action de rééquilibrage plutôt ambiguë. Le porte-parole du Vatican, le Père Lombardi, SJ, n'a pas la tâche facile.

En fait, au printemps dernier, Hans Küng a annoncé qu’il n’avait plus besoin de se compter parmi les détracteurs du Pape, depuis l’élection du Cardinal Jorge Mario Bergoglio. Parce que le Pape François a « surmonté » cette « mesquinerie doctrinale inutile » de l’indissolubilité du mariage sacramentel, et était déjà prêt à envisager l’admission de femmes à la prêtrise (ndlr: le texte en anglais ajoute "le meurtre des enfants à naître", mais selon Monique, Küng n'a jamais défendu l'avortement: si on veut l'attaquer, il faut évidemment que ce soit pour de justes raisons). En somme, le meilleur sous le ciel étoilé de Küng et de Scalfari? Oui, s’il n’y avait pas la pression sombre, maléfique, passéiste, du préfet de la CDF, le Cardinal Gerhard Ludwig Müller.
Aujourd’hui, le Cardinal Müller blâme-t-il Hans Küng parce qu'il est suicidaire?

QUI EST SURPRIS PAR LE SOUTIEN À L’EUTHANASIE DE HANS KÜNG ?
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Qu’a donc proclamé ex cathedra l’« exégète du Pape »? Ce théologien progressiste destiné à atteindre les sommets de la gloire dans le futur? De quoi s’agit-il ? Qu’annonce donc la Repubblica dans une production dramatique avec roulement de tambour et fanfare ?
A propos du suicide, Küng plaide pour une « attitude différenciée», pour débloquer la discussion entre chrétiens et non-chrétiens. On est surpris. La reddition unilatérale, côté catholique, est une douce musique aux oreilles de Scalfari. Mais ce n’est pas nouveau, et ce n'est pas sorti de la bouche de Hans Küng.
On s’émerveille, à La Repubblica. Les éditeurs de Scalfari croient-ils vraiment avoir affaire à un scoop en imaginant que Hans Küng, le « grand théologien », l’ «exégète du pape », qui avait déjà pris position pour l’ordination de femmes prêtres, pour le sexe libre avec un préservatif, pour la communion pour tous, pour la démocratie directe au Vatican et ainsi de suite, en arrive maintenant, malade, à la fin de sa vie, à promouvoir l’euthanasie ?

DEPUIS 20 ANS, ET TOUJOURS « POUR LA PREMIÈRE FOIS »
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A La Repubblica, ils semblent être convaincus ou du moins ils font semblant de l’être. Sans rougir, Tarquini explique : « C’est la première fois qu’un grand théologien catholique 'parle franchement' en faveur de l’euthanasie». Quelques lignes plus loin, il écrit: «Hans Küng souffre de la maladie de Parkinson. Il se trouve en Suisse, dans une institution. Il a déjà fait comprendre qu’il voulait mettre fin à sa vie lorsque les symptômes d’un déclin mental et physique seront clairement perceptibles... Depuis longtemps Hans Küng est membre de l’organisation suisse "Exit", qui aide ceux qui ressentent un déclin dans leurs capacités physiques et mentales, des douleurs intolérables, à mourir sereinement».
Sans tenir compte du fait que les soins palliatifs modernes permettent un bon contrôle de la douleur, Hans Küng avait proclamé, en 1994, qu’il y avait un besoin de « mort dans la dignité ». Il y a donc au moins 20 ans que Hans Küng s’oppose à l’enseignement de l’Eglise sur l’euthanasie. Pour La Repubblica, 20 ans sont assimilables à « pour la première fois ».

HANS KÜNG « PROPHÈTE » DE L’ATTAQUE CONTRE LE DROIT À LA VIE
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Pour ce qui est du contenu du livre, il est déjà anticipé. Sa lecture n'en vaut pas la peine. Selon Hans Küng, du « droit à la vie » ne découle pas un « devoir de vivre ».
L’hebdomadaire Tempi pose la question: «Depuis quand le droit à la liberté implique-t-il une obligation de faire des remarques stupides ?»
Ceux qui, par euphémisme, décrivent « l’euthanasie » comme la « mort douce », ne font rien d’autre que tuer. L’attaque contre le droit à la vie des gens est toujours radicale, brutale, catégoriquement et finalement sans limite. Hans Küng est son « prophète ».

PENSÉE ACROBATIQUE : KÜNG COMPARE LE MARTYRE ET LE SUICIDE
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Küng connaît naturellement l’engouement de son époque pour les acrobaties linguistiques. En formulant toujours une nécessité « positive », il décrit le mot euthanasie avec sérieux : « l’euthanasie est comprise comme un accompagnement extrême de la vie ». Il va jusqu'à présenter le le martyre des premiers chrétiens persécutés dans l’Empire romain comme une forme d’euthanasie. Parce que les premiers chrétiens auraient préféré mourir que de trahir leurs frères et sœurs. Pourquoi le suicide – insiste Küng – devrait-il être aussi « un chemin vers l’enfer » ? En toute sincérité, Hans Küng a assimilé le martyre chrétien avec le suicide motivé idéologiquement de Piergiorgio Welby (1).

En fin de compte demeure le constat tragique que les avocats de l’euthanasie ont de leur côté un théologien (presque) catholique.
« Mais plus pour longtemps, si Küng veut demeurer un homme sérieux », écrit Tempi.

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NDT:
(1) Piergiorgio Welby, né le 26 décembre 1945 à Rome et mort le 20 décembre 2006 dans la même ville, est un artiste-peintre et poète italien. Il déclare publiquement en 2006 qu’il refuse de suivre le traitement médical qui le maintient en vie. Son cas suscite une importante polémique, voyant, en particulier, s’affronter des politiciens libéraux et l’Eglise catholique. Trois mois plus tard, un anesthésiste accepte de débrancher les appareils qui le maintenaient en vie. Les funérailles religieuses sont refusées à Welby par l’Eglise, tandis que les poursuites sont abandonnées contre celui qui a mis fin à ses jours (source : Wikipedia).

SUICIDE
Que dit le catéchisme de l'Eglise catholique?

2280 Chacun est responsable de sa vie devant Dieu qui la lui a donnée. C’est Lui qui en reste le souverain Maître. Nous sommes tenus de la recevoir avec reconnaissance et de la préserver pour son honneur et le salut de nos âmes. Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas.

2281 Le suicide contredit l’inclination naturelle de l’être humain à conserver et à perpétuer sa vie. Il est gravement contraire au juste amour de soi. Il offense également l’amour du prochain, parce qu’il brise injustement les liens de solidarité avec les sociétés familiale, nationale et humaine à l’égard desquelles nous demeurons obligés. Le suicide est contraire à l’amour du Dieu vivant.

2282 S’il est commis dans l’intention de servir d’exemple, notamment pour les jeunes, le suicide prend encore la gravité d’un scandale. La coopération volontaire au suicide est contraire à la loi morale.

Des troubles psychiques graves, l’angoisse ou la crainte grave de l’épreuve, de la souffrance ou de la torture peuvent diminuer la responsabilité du suicidaire.

2283 On ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont donné la mort. Dieu peut leur ménager par les voies que lui seul connaît, l’occasion d’une salutaire repentance. L’Église prie pour les personnes qui ont attenté à leur vie.



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