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Le "Cénacle des amis de François"

Des précisions très intéressantes de Riccardo Cascioli sur la rencontre du 11 novembre, Borgo Pio. Où l'on retrouve un certain lobby... (14/11/2014)

>>> Cf. Grandes manoeuvres en vue du Synode 2015.

>>> Ci-contre: le vaticaniste Raffaele Luise

J'avais traduit hier le compte-rendu de la soirée du "Cénacle des amis du Pape François", l'ayant jugé d'un grand intérêt.
Mais un non-italien peut difficilement savoir QUI est le vaticaniste qui chapeaute l'opération. Tout ce que j'avais pu trouver, c'est que Raffaele Luise avait commencé sa carrière à La Repubblica. Ce n'est pas tout à fait "the scarlet letter", mais cela ne présage rien de bon...
Riccardo Cascioli, commentant le même article, comble aujourd'hui cette lacune: Raffaele Luise semble être un activiste de ce lobby présent au Vatican, auquel le pape François reproche juste ... d'être un lobby ("Qui suis-je pour juger?"...) [(*)].

     

AMIS DU PAPE, MAIS TRÈS INTÉRESSÉS
Riccardo Cascioli
www.lanuovabq.it
14/11/2014
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Du blog www.rossoporpora.org , édité par le vaticaniste Giuseppe Rusconi, nous apprenons l'existence d'un «Cénacle des Amis de François» - entendons par là le Pape François.
Il s'agit d'un petit groupe de journalistes et d'intellectuels - que nous pourrions même définir comme ultras - sous la houlette du vaticanste de GR1 (Journal Radio de la RAI) Raffaele Luise, constitué peu de temps après l'élection au pontificat du pape Bergoglio.
De toutes les interprétations possibles que l'on donne du magistère du Pape François, celle du Cénacle - et de Raffaele Luise - est certainement parmi les plus progressistes. Ce n'est pas un hasard si pour la première sortie publique, trois soirs plus tôt, à Rome, les conférenciers étaient l'inévitable cardinal Walter Kasper et le cardinal Francesco Coccopalmerio. Compte tenu de l'affluence à la soirée (ndt: Cascioli ironise, mais tout dépend évidemment de la taille de la salle), le nom Cénacle se référait probablement au nombre de participants (pas plus de vingt présents en tout).

Pour un résumé des discussions, je renvoie au compte-rendu de Rusconi.
Ici, toutefois, il est intéressant de souligner un aspect de ce Cénacle, et de l'activité de Luise qui ne perd jamais une occasion - même dans ses émissions pour la RAI - d'inciter à la révolution dans l'Eglise, balayant les foyers de résistance au changement radical que le Pape François a l'intention de porter à son accomplissement. Luise - comme il le dit à cette occasion - «se trouve face à un pontificat et un homme extraordinaire qui reprennent ce printemps qui s'est flétri au cours des cinquante dernières années. Ils vont même plus loin, aux sources du christianisme, à Jésus».
Il faut donc effacer «1700 ans d'Église constantinienne» et compte tenu des fortes résistances au sein de l'Eglise, le Cénacle se présente comme une sorte de «garde présidentielle» pour faire avancer la révolution.

Mais au bout du compte, il semble que ces révolutionnaires soient surtout intéressés à changer la doctrine qui concerne la morale sexuelle (et après cela, ils vont dire que l'Eglise est obsédée par le sexe!): en particulier, ils visent à la légitimation de l'homosexualité. Luise, sur ce plan, est un grand activiste, et il semble s'être fixé pour tâche d'amener le plus grand nombre possible d'évêques sur cette position.

En mars dernier, une conférence fit grand bruit: celle organisée à Lucques (Lucca, ville de Toscane), où Luise fit un duo avec l'évêque du diocèse, Mgr Italo Castellani (cf. ici). Parlant de l'homosexualité, l'évêque alla jusqu'à soutenir la nécessité d'un «changement» dans l'Eglise, d'un «transfert» culturel, affrontant la question en termes de «diversité comme une richesse». Et pour être plus clair, il s'en est sorti avec une image poétique: «Si toutes les fleurs étaient les mêmes, les prairies perdraient leur beauté».
Et comme le climat était favorable, Luise s'est laissé aller à un exposé sans complexes du sujet: «Il y a 486 espèces d'animaux qui prévoient l'homosexualité. Donc, ce n'est pas une caractéristique purement humaine. Ce n'est pas une déviance, mais cela fait partie de la nature. L'homosexualité est une attitude humaine. Nous sommes donc confrontés à un grand défi, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église».

Et en parlant de l'Église, Luise n'a pas fait de mystères: «Il y a de nombreux gays, actifs et passifs, même au sommet» [(*)].
Il sait sûrement de quoi il parle.

Tant et si bien que le Cénacle et ceux qui le soutiennent considèrent que le moment est venu de franchir une nouvelle étape, et c'est le cardinal Coccopalmerio qui s'en est audacieusement chargé: parlant aussi d'homosexualité, il s'en est sorti en disant que - étant donné qu'au Synode ont été valorisés les éléments positifs des couples «non régulier» - ç'aurait été l'occasion d'«en inviter certains» déjà en octobre dernier, mais peut-être pourra-t-on «se rattrapper» la prochaine fois. Oui, vous avez bien entendu: si c'est le cardinal Coccopalmerio qui décide, au prochain Synode sur la famille, dans un an, il y aura aussi parmi les invités des couples divorcés remariés et des couples homosexuels.

J'écris cela pour que l'on sache où on veut en venir.

* * *

PS (de Riccardo Cascioli): La soirée avec Kasper et Coccopalmerio a également été rapportée par le site spécialisé de La Stampa <Vatican Insider>, mais avec une curiosité qui n'a pas échappé aux observateurs: il a évité de dire qui avait organisé la rencontre, et glissé sur l'intervention de Coccopalmerio. Pour l'intervention du cardinal, on peut comprendre que peut-être celui-ci a été trop loin, même pour un titre qui a toujours été un supporter de Kasper. Quant au 'black-out' sur le Cénacle, il y a deux hypothèses: une rivalité interne au sein du groupe des ultras du Pape François, ou bien à Vatican Insider, ils se sont rendu compte que certains «gardiens de la révolution» sont vraiment imprésentables.
L'avenir nous le dira.

     

Note

(*) Dans un article récent, Marco Tosatti, sur son blog San Pietro e dintorni donnait la parole à un universitaire polonais, Dariusz Oko, professeur de théologie à l'Académie pontificale de Cracovie, auteur d'un article publié il y a deux ans sur plusieurs revues de théologie, sur ce qu'il nommait "homo-hérésie" et "homo-mafia", càd "la présence à tous les niveaux de la hiérachie de l'Eglise, y compris à la Curie Romaine, d'un réseau de prêtres homosexuels qui se protègent mutuellement".
A lire (en italien) ici: www.lastampa.it/2014/11/12/blogs/san-pietro-e-dintorni/lomoeresia-nella-chiesa-attuale


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