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Les "périphéries" de François

Le pape a téléphoné à la pasionaria Emma Bonino... Petit résumé

Emma Bonino: le coup de fil de François

www.avvenire.it
3 mai 2015
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«Hier après-midi, j'ai reçu un coup de téléphone aussi inattendu que bienvenu de Sa Sainteté le Pape Bergoglio. Un signe d'attention extraordinaire dont je suis très, très reconnaissante».
C'est l'annonce faite aujourd'hui par Emma Bonino sur Radio Radicale.
«Il s'est informé de ma santé - a dit ensuite Emma Bonino - m'encourageant à tenir bon, ce que je fais avec toutes mes forces (..)» (ndt: Emma Bonino souffre d'un cancer du poumon).
Elle raconte: «Nous avons parlé de migrants, de pauvreté et de la Méditerranée. J'ai dit à Sa Sainteté qu'il faudrait faire visiter à nos enfants un de ces beaux musées que nous avons, sur l'immigration italienne, et qu'ils reverraient les mêmes visages, les mêmes yeux, les mêmes espoirs et la même détermination» (1).
«Je lui ai rappelé - ajoute encore Bonino - que les migrants, quand nous arrivons à les accueillir, nous les mettons en prison, les prisons en sont pleines (...) Je lui ai rappelé que de toute façon, Pannella et les radicaux continuent sur ce front d'attention non seulement à la prison, mais à l'état de droit et aux plus pauvres».

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NDT:
(1) Dans un article récent sur l'arrivée massive de migrants, l'excellent Rino Cammilleri dénonçait la clameur des "bien-pensants" tombant à bras raccourci sur le cardinal Biffi quand ce dernier avait osé affirmer que l'immigration demandait à être "gérée". Il qualifiait d'"argument imbécile" le «quand c'étaient nous [italiens] les migrants», en apportant son propre témoignage vécu : cf. Avis aux "monsignori" bien-pensants

Eclairage

Je laisse les lecteurs faire leurs propres recherches sur les radicaux italiens, Radio Radicale, Marco Pannella (lui-même déjà gratifié d'un coup de fil papal) e tutti quanti .
Quant à Emma Bonino (notice wikipedia en français ici), si elle est assez peu connue en France, c'est une pasionaria, une icône des "pro-choix" qui suscite en Italie des réactions pour le moins mitigées parmi les catholiques.

En mai 2013, elle s'était retrouvée ministre des affaires étrangères dans l'éphémère gouvernement d'union nationale d'Enrico Letta.
Voici un article publié à l'époque par la Bussola, qui permet de la situer. Il s'agissait d'une tribune signée du mouvement catholique "Les juristes pour la vie".

Bonino ministre. Un choix inacceptable
Les juristes pour la vie
www.lanuovabq.it
2 mai 2013

En même temps que d'autres sites, La Nuova Bussola publie et souscrit au document de l'association des Juristes pour la vie, qui conteste durement la nomination d'Emma Bonino en tant que ministre des Affaires étrangères.

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Les juristes pour la vie rejettent fermement le fait que dans le gouvernement dirigé par Enrico Letta siège également la radicale Emma Bonino. C'est elle qui représentera l'Italie à l'étranger.
Dans la galaxie des mouvements radicaux, Mme Bonino est justement identifiée comme étant la quintessence, le symbole paradigmatique, la marque authentique de la culture de mort qui déferle sur le tissu social de notre pays d'une manière systématique et généralisée, grâce à des initiatives politiques qui semblent de plus en plus l'expression d'un nouveau Kulturkampf.
Le divorce libre, l'avortement provoqué, la contraception abortive, la stérilisation, l'idéologie homosexuelle, l'euthanasie, le suicide assisté, la légalisation des drogues, la manipulation et l'expérimentation génétiques, la promotion de l'idéologie du genre, sont toutes les formes d'un même concept anthropologique qui est contraire à l'homme.
Confier à Emma Bonino la tâche de représenter l'Italie à l'étranger signifie décider d'offrir au monde une image qui ne représente pas notre pays, notre culture, notre civilisation. Et même, on peut affirmer que - malgré le spectaculaire processus de sécularisation en cours - Emma Bonino, Marco Pannella et le Parti Radical représente la négation systématique justement de l'identité nationale italienne.
Mais surtout, ce choix signifie que notre gouvernement adoptera sur la scène internationale les positions d'Emma Bonino en matière de politiques démographiques, de droit à la vie de l'enfant à naître et du malade en phase terminale, de rapport avec la dimension religieuse de l'homme.
Sur le plan politique, d'autre part, soulignons combien est inexplicable le fait que le ministère des Affaires étrangères ait été attribué au représentant d'un parti qui lors des dernières élections a obtenu à peu près 0,19% des voix, soit 64 709 voix, tout en restant totalement hors du Parlement.
On dit depuis quelque temps que les institutions républicaines doivent être respectés et leur autorité réaffirmées. Nous nous demandons comment ce souhait peut être concilié avec le choix d'Emma Bonino, qui est entré au Parlement pour la première fois en 1976 dans le sillage de la renommée conquise quand elle a aidé les femmes à avorter contre l'interdiction pénale alors en vigueur. Une pratique qu'elle décrit ainsi dans une interview:
«Les avortements sont effectués avec une pompe à vélo, un dilatateur en plastique et un pot dans lequel on fait le vide et où finit le contenu de l'utérus. J'utilise un bocal d'un kilo qui avait contenu de la confiture. Les femmes ne se soucient pas de ce que je n'utilise pas un vase acheté dans un magasin de santé, c'est l'occasion d'une bonne rigolade».
Il ne semble pas que Mme Bonino ait jamais répudié ces actions et ces jugements.
Il nous semble que, face àt Emma Bonino ministre des Affaires étrangères, il n'y a pas de quoi rire.

Certains objecteront qu'Emma Bonino est sur le chemin de la conversion, comme Eugenio Scalfari, sans doute (c'est tout le mal que nous lui souhaitons... avec la guérison, bien sûr).
A d'autres, comme à Antonio Socci, il n'a toutefois pas échappé la différence de traitement avec celui réservé à la famille d'Asia Bibi, liquidée en une minute top chrono à l'issue de l'audience générale du 22 avril dernier (cf. vidéo: www.youtube.com/watch?v=O74imgzWyCo&index=33&list=WL ).

D'ailleurs, qui sommes-nous pour juger?

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