Le Che à la messe de François

"La profanation de Cuba: Che Guevara à la place du Christ à la messe de Bergoglio" titre le quotidien Libero, relayé sur la page FB d'Antonio Socci.



Il est impossible que cet arrangement se soit fait sans l'accord de François. Des semaines avant un voyage à l'étranger, les cérémoniaires du Pape se rendent sur place pour étudier les détails des messes qui y seront célébrées, et bien sûr, en premier lieu, l'emplacement.

La profanation de Cuba: Che Guevara à la place du Christ à la messe de Bergoglio


Libero (via www.facebook.com/Antonio-Socci-pagina-ufficiale... )
Fausto Carioti
19 septembre 2015

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Il y a François et Che Guevara. L'égorgeur argentin (216 exécutions et meurtres divers certifiés par le projet Cuba Archive) regarde d'en haut et protège le pape qui dit la messe. C'est l'iconographie que le régime cubain, toujours attentif aux symboles, a décidé pour la Place de la Révolution qui se prépare à accueillir le pape compatriote du "Che".
La scène sur laquelle l'autel est placé - une structure préfabriquée blanche, basse, une simple croix en bois, en pleine harmonie avec l'esthétique bergoglienne - se dresse juste en dessous de l'énorme portrait inspiré par l'habituelle photo d'Alberto Korda, couvrant la façade du ministère de l'Intérieur. Impossible de cadrer François sans voir au-dessus de lui, dominant, le compagnon d'armes de Fidel Castro. Impossible d'écouter l'évangile sans lire la sempiternelle phrase sculptée sur le bâtiment: «Hasta la victoria siempre».
(...)
François partira ce matin et à 22h, heure italienne, il atterrira à La Havane. Demain, il célébrera la messe, puis rencontrera le président Raul Castro et son frère Fidel. Un spot [publicitaire] de plus pour Cuba qui veut changer en laissant tout comme c'était avant: les Castro au pouvoir, les prisonniers politiques en prison, beaucoup de dollars américains en plus pour s'en sortir. Le pape qui a reçu du leader bolivien Evo Morales un crucifix avec le marteau et la faucille servira aussi à cela (...).
François est le troisième pape qui atterrit sur l'île et ses deux prédécesseurs ont eux aussi célébré des messes sur cette place destinée aux immenses rassemblements. Mais l'emplacement et l'iconographie étaient vraiment très différents.
La scène qui, le 28 Mars 2012, accueillit la messe de Ratzinger devant trois cent mille Cubains avait été dressée du côté diamétralement opposé de la place, à des centaines de mètres de Che Guevara, à qui les fidèles tournaient le dos. Très loin, lui aussi, du révolutionnaire à la gâchette facile, Jean-Paul II le 25 Janvier 1998: à côté de lui, au lieu du "Che" et du «Hasta la victoria siempre», se dressait une immense toile peinte représentant le Christ avec les mots «En ti confido», placée là pour couvrir la façade de la Bibliothèque nationale (...)