Motu Proprio sur l'annulation du mariage

"A première vue", Antonio Socci y voit purement et simplement une catastrophe

>>>
Voir aussi:
¤ Un plan B au Synode?
¤ Le plan B au Synode est déjà en acte
¤ Mouiller la poudre

 

Réflexion à chaud d'Antonio Socci sur sa page Facebook
8 septembre
------

À première vue, c'est une catastrophe: aujourd'hui, 8 septembre, 2015, si nous comprenons bien ce qui se cache sous le langage juridique, Bergoglio a dans la pratique supprimé l'indissolubilité du mariage, introduisant le "divorce catholique" (voire le divorce express).
Est-ce le cas?
Les paroles de Jésus dans l'Évangile et deux mille ans de magistère constant de l'Église sont-ils annulés de facto?
Hélas, il semble que c'est ce que l'on peut en déduire ... en effet, tout dépendra des évêques qui pourront annuler un mariage avec une procédure brève.
On lit à l'article 14 §1 du Motu proprio "Mitis Et Misericors Iesus":
"Parmi les circonstances qui peuvent permettre le traitement des cas de nullité du mariage par le processus le plus bref selon les canons 1369-1373, on trouve par exemple: le manque de foi qui peut engendrer la simulation du consentement, ou l'erreur qui détermine la volonté, ou la brièveté de la vie conjugale".

Qu'est-ce que cela signifie?
Lors de la conférence de presse, Mgr Luis Ladaria Ferrer (SJ) a rappelé que pour l'enseignement de l'Eglise, le mariage est un et indissoluble (jusqu'à la mort d'un conjoint) et qu'il doit être ouvert à la transmission de la vie. Puis il a ajouté (ATTENTION !!!):

"Dans notre civilisation traditionnelle, on pouvait présupposer que ces enseignements de l'Église étaient connus et partagés. Ces derniers temps, le doute, qui semble fondé, a surgi de davoir si tous ceux qui se marient et même à l'Eglise ont une connaissance suffisante de ces enseignements et donc si leur consentement se réfère vraiment à ceux-ci. Si ce n'était pas le cas, leur mariage serait nul, c'est-à-dire n'existerait tout simplement pas".

Ce concept est totalement absurde. Parce que celui qui veut se marier à l'Eglise a évidemment l'intention de faire ce que l'Église entend.
En outre durant le "processicolo" (litt: le petit procès, i.e.l'examen des fiancés qui est fait avant le mariage) chacun répond aux questions du prêtre, qui portent justement sur ces arguments (c'est la condition pour être admis au sacrement). Enfin, durant le rite chacun prononce la formule du mariage qui a précisément ce contenu.
Par ailleurs, pendant le rite le prêtre questionne sur le consentement toujours à partir de ces piliers.
Comment peut-on dire qu'aujourd'hui on se marie à l'Eglise sans connaître ces choses, et que ceci préfigure la nullité?
Un tel sophisme m'a tout l'air d'introduire subrepticement la possibilité de facto de divorcer sur la base d'une simple déclaration subjective d'ignorance ou de manque de foi
S'il en est ainsi, bien le bonjour à l'indissolubilité du mariage et bien le bonjour au synode qui à ce stade (et à la barbe de la collégialité) n'a même pas besoin de "s'ouvrir" (??)... et bien le bonjour aux martyrs comme Thomas More qui ont donné leur vie par fidélité à l'enseignement de l'Evangile et de l'Église sur le mariage.