Benoit-et-moi 2017
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Dieu nous appelle à une nouvelle croisade (II)

Le prophète Elie

Comment, du mal objectif, peut naître un bien, avec l'aide de Dieu et notre coopération. Suite de la réflexion de "don Elia" (14/10/2017)

>>> Dieu nous appelle à une nouvelle croisade

J’ai des raisons de croire que le Seigneur va intervenir mais qu’il attend un sursaut de résistance de notre part : pas une initiative purement humaine dictée par la frustration ou l’exaspération, mais un mouvement produit par la foi en son indéfectible providence et en «l’incompréhensible sagesse avec laquelle il ordonne le bien comme le mal»

Dieu nous appelle à une nouvelle croisade

Don Elia
23 septembre 2017
lascuredielia.blogspot.fr
Traduction d'Isabelle

Si seulement l’Eglise tout entière se reflétait en Marie qui est tout entière tournée vers Dieu ! Et elle le fera : pour commencer, nous serons un petit nombre, mais Dieu sauvera la multitude par le petit nombre de ceux qui seront vraiment unis au Fils (une lectrice).

Je n’y avais jamais fait attention auparavant : aux Vêpres du mardi, le texte des psaumes évoque un passage de l’oppression à la liberté.

Miserere nostri, Domine, miserere nostri, qui multum repleti sumus despectione (Pitié pour nous, Seigneur, pitié pour nous, trop de mépris nous rassasie, Ps. 122, 3).
Anima nostra sicut passer erepta est de laqueo venantium (Notre âme comme un oiseau s’est échappée du filet de l’oiseleur, Ps. 123, 7).

Quia non relinquet Dominus virgam peccatorum super sortem iniustorum, ut non extendant iusti ad iniquitatem manus suas (Jamais un sceptre impie ne tombera sur la part des justes, de peur que ne tende au crime la main des justes, Ps. 124, 3).

In convertendo Dominus captivitatem Sion, facti sumus sicut consolati (Quand le Seigneur ramena les captifs de Sion, nous étions comme en rêve, Ps. 125, 1).
Nisi Dominus custodierit civitatem, frustra vigilat qui custodit eam (Si le Seigneur ne garde la ville, en vain la garde veille, Ps. 126, 1).

Dans ces paroles, apparaissent de manière évidente le primat de la grâce et l’action prévenante de la Providence, sans laquelle nous serions anéantis devant pouvoir du malin et de ceux qui le servent. En même temps, on présuppose que l’homme ne reste pas complètement inactif mais qu’il fait ce qu’il peut pour se libérer de lui. Une maxime de la tradition spirituelle catholique, attribuée à saint Ignace de Loyola, recommande d’agir comme si tout dépendait de nous et d’attendre le résultat comme si tout dépendait de Dieu : c’est là le secret d’un juste rapport entre la nature et la grâce, qui nous protège des deux extrêmes que sont le fidéisme spiritualiste et l’activisme volontariste. C’est Dieu qui dirige l’histoire humaine, mais Il le fait en tenant compte de notre coopération que, dans sa préscience, il connaît de toute éternité. Quand nous collaborons avec la grâce, nous conservons entièrement notre libre initiative mais celle-ci doit être docile aux inspirations de l’Esprit-Saint.

J’ai des raisons de croire que le Seigneur va intervenir mais qu’il attend un sursaut de résistance de notre part : pas une initiative purement humaine dictée par la frustration ou l’exaspération, mais un mouvement produit par la foi en son indéfectible providence et en « l’incompréhensible sagesse avec laquelle il ordonne le bien comme le mal »  (saint Anselme d’Aoste, Cur Deus homo, I, 7). Dans cette perspective, comme nous l’avons déjà évoqué ailleurs, Dieu peut avoir permis le schisme d’Orient, en 1054, pour que, mille ans plus tard, il y eût une partie de l’Eglise qui restât indemne de l’apostasie, après avoir survécu à la plus terrible persécution de l’histoire. Il est vrai que tout n’est pas parfait chez les orthodoxes, surtout en ce qui concerne la négation de la primauté de juridiction du Successeur de Pierre (attestée sans équivoque déjà au cours du premier millénaire, par de nombreux exemples, même si ce n’est pas sous sa forme actuelle) et la grave dérogation du second mariage (dont s’inspirent, soit dit en passant, les novateurs de chez nous). Ces défauts, si évidents qu’ils soient, ne peuvent toutefois pas effacer complètement le bien que le Paraclet opère chez eux, à moins que l’on ne prétende limiter son action, pour la rendre conforme à nos propres schémas théologiques – ou idéologiques ?

On peut tenir, à propos de l’islam — mutatis mutandis — un discours analogue. Sa racine est clairement diabolique, comme le montrent l’histoire et les effets de son expansion, comme son orientation résolument antichristique. En dépit de cela, cette imprévisible sagesse qui change même le mal en bien peut faire que beaucoup de ses adeptes de bonne foi parviennent, s’ils cherchent Dieu sincèrement et malgré la nature perverse de leur religion, à une saine religiosité naturelle et qu’ils reçoivent les grâces prévenantes de l’Esprit-Saint (celles que Dieu accorde à tout homme à la conscience droite pour l’orienter vers la conversion). Il est certain que, dans le monde, des millions de musulmans seraient prêts à devenir chrétiens, si ce pas n’entraînait pas la mort immédiate. Dans les régimes plus tolérants, comme le Maroc et l’Algérie, les pentecôtistes ont lancé une très intense campagne de prosélytisme, vu que les instituts missionnaires catholiques — y compris ceux qui avaient été fondés spécialement pour l’évangélisation des musulmans — ont complètement renoncé à leur tâche au profit du dialogue interreligieux. Qu’est-ce que prépare la Providence ?

Il est vrai que la figure d’Allah dans le Coran a bien peu en commun avec le Père révélé par Jésus-Christ ; il est par ailleurs évident que, dans l’islam, tout se fait par contrainte et que le système s’appuie sur une forme effrayante d’oppression mentale, puisqu’il n’admet même pas l’hypothèse d’une quelconque implication de la conscience. Mais cela peut-il empêcher l’Esprit-Saint de venir en aide à celui qui cherche Dieu d’un cœur sincère, en lui donnant le goût de l’adhésion intérieure et en vivifiant de l’intérieur les parcelles de vérité qu’apporte, malgré tout, sa religion ? Sur la base de cette constatation, nous avons une raison plus que valable pour partager, avec ceux des musulmans qui la désirent, au moins inconsciemment, et qui sont plus libres de l’accueillir, ici, chez nous, la lumière de la foi que nous avons reçue en cadeau sans aucun mérite de notre part. Ainsi, entre autres, nous les soustrairons à la propagande pernicieuse des imam payés par l’Arabie Séoudite (et pas seulement par elle), qui vise à radicaliser, sur notre sol, des hommes qui, chez eux, n’avaient aucune velléité extrémiste ou des jeunes dont la frustration alimente la haine et le mépris de l’immoralité et du nihilisme de notre culture.

Céder tout de suite sa place dans l’autobus à un homme de Dieu, reconnu à l’habit qu’il porte et au chapelet qu’il tient en main, est une attitude qu’on ne trouve pratiquement plus chez nous ; mais c’est un geste spontané pour celui qui a le sens de la primauté divine. La noble fierté avec laquelle se déplace une jeune fille de la Vieille Ville de Jérusalem n’est pas non plus à comparer avec le laisser-aller des filles de chez nous, (dés)habillées comme des femmes de rue, qui, avec de pareils antécédents, ne pourront jamais être des épouses fidèles et de bonnes mères de famille. Maintenant, comme les maîtres du monde jouent sur les aspects les plus mauvais de l’islam pour promouvoir un « conflit des civilisations » complètement artificiel, nous avons tout intérêt de jouer sur les aspects positifs des musulmans pour les conduire au Christ.

Une fois émoussé l’aiguillon du conflit avec les régimes communistes qu’elle avait elle-même organisés, la haute maçonnerie, pour pouvoir continuer à nous tenir sous pression, a créé l’islam radical, trouvant évidemment un terrain prédisposé ; depuis le 11 septembre 2001, elle utilise les extrémistes musulmans pour commettre des attentats organisés par les services secrets occidentaux. L’Eglise, elle aussi, comme ce fut le cas pendant la shoah peut avoir son « service secret » ; non plus, cette fois-ci, pour soustraire les juifs à la déportation, mais pour porter l’Evangile aux musulmans qui, faute d’un véritable idéal, risquent de se laisser transformer en fanatiques. Les circonstances imposent de de se défier des extrémistes des deux bords : les catholiques idéologues de l’accueil inconditionnel (lequel, de plus, compromet tout développement des pays d’origine, privés de leurs forces vives) et les musulmans radicaux des mosquées d’Europe (qui exploitent la crédulité des premiers avec l’intention de nous soumettre). Mais un saint Ignace ou un saint Gaspard del Bufalo, s’ils avaient vécu à notre époque, ne se seraient-ils pas mis au travail pour retrouver les fidèles et évangéliser les infidèles ? (à suivre)