Le cardinal Pell victime d'un complot?

L'incroyable scoop de Marco Tosatti (30/3/2018)

Comme d'habitude dans ce genre de situation, la question est: cui bono?

Incroyable!
Pédophilie: sur les accusations contre Pell, l'ombre du complot.


Marco Tosatti
www.lanuovabq.it
30 mars 2018
Ma traduction

* * *

Le cardinal Pell est toujours en Australie pour se défendre contre l'accusation de pédophilie, mais lors de la dernière audience, la police de Victoria a admis l'existence d'une task force pour enquêter sur le cardinal avant même de recevoir des plaintes. «L'opération Tethering était à la recherche d'un crime, parce qu'aucun crime n'avait été dénoncé».

Cela fait des mois que le cardinal George Pell est en Australie pour se défendre contre de très anciennes accusations de comportement déplacé envers certains jeunes. Accusation que le cardinal, à la tête du Secrétariat à l'économie, a toujours rejeté avec mépris; et il a demandé une période de congé de son office pour aller en Australie et affronter l'enquête. Laquelle, jusqu'à présent, n'a pas conduit à de grands résultats pour l'accusation.
Mais ces derniers jours, un détail qui tient de l'incroyable a émergé.

La police de Victoria, en effet - comme cela a été déclaré lors d'une audience - avait organisé une taskforce pour enquêter sur le prélat australien le plus connu avant même de recevoir des accusations ou des plaintes contre lui. C'est-à-dire qu'elle enquêtait sur Pell avant que quelqu'un ne le dénonce. L'incroyable admission a été faite - pour la première fois depuis le début du procès - lors de la déposition de l'un des enquêteurs qui s'est rendu à Rome pour interroger Pell.

Paul Sheridan, qui a le grade de superintendant [ndt: grade de police correspondant à nos commissaires de police], a dit aux magistrats du tribunal de Melbourne que l'enquête sur Pell a commencé en mars 2013, pour voir s'il avait commis des crimes qui n'avaient pas été dénoncés. Robert Richter, avocat de la défense, a déclaré «l'opération Tethering était une opération de recherche d'un crime, parce qu'aucun crime n'avait été signalé. C'était une opération qui cherchait un crime, et quelqu'un qui le dénonce».

Le surintendant Sheridan a admis qu'on cherchait des plaignants potentiels, et que personne ne s'était présenté plus d'un an après le début de l'enquête. Richter a alors demandé pourquoi les enquêteurs avaient mis en sourdine des accusations graves contre une religieuse et un enseignant alors qu'au contraire, ils s'obstinaient à rechercher des accusations relativement bénignes contre Pell.

La police avait l'intention d'arrêter Pell et de l'interroger quand il rentrerait en Australie en décembre 2015, pour témoigner devant la Commission royale d'enquête sur les abus. Mais Pell, qui était souffrant à l'époque, a déposé devant la Commission par vidéo en février 2016.

L'atmosphère de l'enquête sur le cardinal australien apparaît de toute façon très bizarre. A tel point que l'avocat de la défense, Richter, a avancé au magistrat, Belinda Wallington, la requête extraordinaire de se considérer comme inapte à juger, étant donné qu'elle a «une vision préjudicielle des témoignages et des preuves». Cette requête a été immédiatement rejetée. La session devrait se terminer dans les prochains jours, mais il faudra des semaines avant que le juge décide s'il y a suffisamment d'éléments pour aller au procès.

Plusieurs accusations contre Pell ont été abandonnées au cours de l'enquête pour diverses raisons, la dernière en date parce que l'un de ses accusateurs prétend être trop malade pour témoigner devant le tribunal. La nature des accusations contre le cardinal n'est pas claire - et le tribunal ne l'a pas rendu publique; on sait vaguement que quelqu'un l'aurait accusé de comportement déplacé dans la piscine, pendant les jeux collectifs; et un autre aurait dit qu'il avait été l'objet d'attentions dans la sacristie.

Mais ces derniers jours, le prêtre qui l'assistait pendant les célébrations a porté un coup sévère à ces accusations, affirmant que Pell n'était jamais seul avant, pendant et après la messe. Il l'aidait à s'habiller pour la messe et à enlever les vêtements sacrés après la cérémonie; et il a démenti la possibilité pour quiconque de rester seul avec Pell dans la sacristie après la messe. Le prêtre, le père Portelli, a dit qu'il était «absolument impossible» de l'accuser d'une conduite suspecte dans ces circonstances, parce que Pell n'était jamais seul.

Nous verrons ce que le juge décidera, mais l'impression est très forte qu'on cherche à tout prix à impliquer une personnalité de grande renommée, y compris en présence d'accusations fragiles.


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