Une pro-avortement primée au Vatican.

A quel jeu jouons-nous? s'interroge Tommaso Scandoglio sur la Bussola. L'autre question qui se pose est évidemment "Le Pape peut-il ne pas savoir?" (la réponse me paraît évidente) (15/1/2018)

 

L'affaire a fait grand bruit dans les milieux catholiques, et sucité désarroi et consternation chez les "conservateurs" particulièrement anglo-saxons, mais a eu pour le moment peu d'écho en France (à part ICI). Mais peut-être ai-je mal cherché.

Une pro-avortement primée au Vatican.


Tomsao Scandoglio
La Bussola
Ma traduction

* * *


Le Saint-Siège a conféré la distinction honorifique pontificale de l'Ordre Equestre de Saint Grégoire le Grand - fondé par le Pape Grégoire XVI en 1831 - à l'ex-Ministre néerlandaise du Commerce Extérieur et de la Coopération au Développement Lilianne Ploumen, connuee pour ses initiatives en faveur de l'avortement et des revendications du monde LGBT (information du site Lepanto Institute) [*]. La distinction n'est accordée qu'à des personnalités catholiques qui se sont distinguées pour leur service à l'Église, au Saint-Siège et aux communautés locales. «En signe d'appréciation et de gratitude pour le service rendu», peut-on lire dans l'Instruction pour l'attribution dde Distinctions Honorifiques Pontificales de la Cité du Vatican du 13 mai 2001.

En 2017, lorsque Donald Trump avait rétabli la Mexico City Policy, qui bloquait le financement des ONG pro-avortement, Ploumen avait cru bon d'instituer l'ONG "She Decides" pour soutenir financièrement toutes les organisations non gouvernementales visées par la Mexico City Policy, comme le United Nations Population Fund (Fonds des Nations Unies pour la Population, UNPFA), l’International Planned Parenthood Federation et la Marie Stopes International, c'est-à-dire les principales agences pro-avortement au niveau mondial. En ce qui concerne les activités de ces organisations, elle avait déclaré: «Il s'agit de programmes efficaces et qui ont fait leurs preuves: soutien direct, dtistribution de préservatifs, accompagnement des femmes lors de l'accouchement et assurance que l'avortement soit sans risques si les femmes n'ont pas d'autre choix». Ploumen a réussi à réunir près de 300 millions de dollars.

Interviewée par le New York Times sur la Mexico Policy, l'ancien ministre néerlandais et aujourd'hui membre de l'Ordre de Saint-Grégoire le Grand déclarait: «J'ai évidemment été profondément déçue et un peu choquée parce que, vous savez, nous sommes en 2017. On s'attendrait à ce qu'en 2017, les droits des femmes et des filles d'être maître(sse)s de leur corps et de leur vie sexuelle soient un fait acquis». Même musique dans une autre interview, cette fois au Financial Times, dans laquelle elle exhorte les gouvernements européens à s'opposer aux décisions de Trump sur l'avortement et ajoute: «Les politiques régressives de l'Amérique sur l'avortement sont un désastre pour les droits des femmes et des filles que le reste du monde doit combattre». De plus, comme l'indique le site Web de l'Osservatorio gender, «le CV de Ploumen atteste qu'entre 2004 et 2007, elle a été directrice des programmes de Cordaid, la Caritas néerlandaise, accusée de distribuer des contraceptifs et de fournir des fonds à Planned Parenthood, la multinationale américaine spécialisée dans l'avortement».

Mais il n' y a pas que l'avortement. En Septembre 2017, en tant que ministre, Ploumen a participé au Core Group LGBTI de l'Organisation des Nations Unies. A cette occasion, il a déclaré que «les droits des LGBTI [le "I" pour 'intersexe'] sont des droits de l'homme» et que «nous ne pouvons pas être accomodants[...] La stigmatisation des personnes LGBT se poursuit dans le monde entier. Je vous invite tous à rester très attentifs, même si nous voyons beaucoup de progrès, nous subissons aussi des revers». En 2010, toujours en tant que Ministre de la Coopération, elle a invité les militants LGBT à assister à une messe qui devait se dérouler à la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Den Bosch, avec bien en vue des triangles roses (symbole utilisé par les nazis pour désigner les homosexuels) portant la mention «Jésus n'exclut personne». Elle aurait elle-même épinglé ce triangle sur sa poitrine lors de la messe.

On se demande comment cette personne peut être décrite comme catholique. C'est la même question que le New York Times, dans l'interview que nous avons mentionnée plus haut, a posée à l'intéressée qui a répondu: «Certaines personnes pensent que quand on est catholique, on ne fait que ce qu'on nous dit de faire. Mais être catholique signifie simplement former sa propre conscience à travers certaines normes et règles. Ma mère m'a toujours enseigné que votre conscience est votre cadre de référence de base».

Mais au-delà des auto-certifications de catholicité présentées par la Ploumen, ce qui scandalise, bien sûr, c'est l'octroi d'un tel honneur par le Saint-Siège à une pécheresse manifeste - pour reprendre une expression utilisée par le Code de droit canonique - qui lutte activement et avec ténacité contre certains principes non négociables défendus par l'Église, se présentant de facto et aussi de jure comme ennemie de l'Église catholique. Cette distinction est la preuve qu'au-delà des murs léonins, il y a des personnalités bien insérées dans les hautes sphères qui soutiennent l'homosexualité et l'avortement. Autrement dit, ils croient avec conviction que l'homosexualité, la théorie du genre et l'avortement - pour ne pas parler d'autres phénomènes sociaux nuisibles - sont un bien pour l'homme, pour le chrétien et pour l'ensemble de la société.

L'excuse de la confusion doctrinale ne tient plus. Ici, au contraire, nous sommes en présence de personnes qui agissent consciemment pour le mal et qui opèrent donc en toute mauvaise foi. Le dialogue, la miséricorde, l'inclusion, l'ingénierie pontificale - c'est-à-dire la pastorale entièrement vouée à jeter des ponts partout et avec tout le monde - ne sont dans ces cas qu'un écran de fumée pour masquer la promotion de politiques qui sont en contraste flagrant avec la doctrine, les enseignements du Christ et le vrai bien de la personne.

Les Pannella, Bonino, Scalfari, Sachs, von Boeselager (le chevalier de Malte accusé d'être favorable à la contraception), Biggar, Le Blanc (scientifiques membres de l'Académie Pontificale de la Vie [APV], respectivement favorables à l'avortement, à l'euthanasie et à l'insémination artificielle), les Chiodi (lui aussi membre de l'APV et favorable à l'insémination extracorporelle et à la contraception), et les Ploumen, non seulement ne devraient pas recevoir de prix, de distinctions, de nominations et d'attestations d'estime, mais devraient recevoir de sévères condamantions pour leurs actions. Cela serait extrêmement utile pour le salut de leurs âmes et pour l'âme des simples. Ce serait leur tendre la main pour qu'ils ne tombent pas dans l'abîme et empêcher les autres de tomber. Leur accorder une dictinction honorifique pontificale - en plus d'insulter ceux qui la méritent vraiment et qui ne pourront jamais s'en prévaloir - signifie non seulement occulter le prestige de l'Ordre chevaleresque de saint Grégoire le Grand, mais aussi prostituer toute la portée de foi et de morale de l'Église catholique. Et finalement, susciter la colère de pas mal de catholiques.

NDT


[*] Pour ceux qui auraient des doutes sur la véracité de l'information, il ne s'agit pas d'une "fake new".
Voici une vidéo qui l'atteste formellement:



- Et voici le énième prix que Lilianne Ploumen remporte, gagné en 2017, et d'où il vient.
Ploumen: Oui, c'est une haute distinction du Vatican; du pape.

- Du pape.
Ploumen: Magnifique.

- Oui.
Ploumen: C'est le titre de Commandeur dans l'ordre de saint Grégoire.

- Et malgré cela vous êtes pro-avortement.
Ploumen: Oui, vous pouvez vérifier.



Tous droits réservés.
La reproduction, uniquement partielle, des articles de ce site doit mentionner le nom "Benoît et moi" et renvoyer à l'article d'origine par un lien.