Une perle de François. Une de plus!

Exemple (parmi mille) de propos irréfléchis: interrogé lors de la conférence de presse dans l'avion de retour du Maroc, le Pape a dit qu'il viendrait en Espagne "lorsqu'il y aurait la paix". Le "curé madrilène" en est resté mé-du-sé. Et il n'est pas le seul (2/4/2019)

Je n'ai pas du tout suivi ce voyage au Maroc, et j'ai l'impression que très rares sont ceux qui l'on fait. En interrogeant le moteur de recherche, je trouve à l'instant le titre du Monde ("AU MAROC, LE PAPE FRANÇOIS PLAIDE LA CAUSE DES MIGRANTS. En visite au Maroc, le pontife a appelé les Etats européens à un «changement de dispositions» vis-à-vis des réfugiés. Il a réclamé «l’élargissement des canaux migratoires réguliers» et s’est élevé contre «les formes d’expulsion collective») qui me suffit amplement.
Le billet du "curé madrilène" (qui n'est plus vraiment "madrilène", mais c'est sous ce nom que nous le connaissons), même s'il aborde des faits qui ne nous concernent pas directement, me semble tristement caractéristique de la confusion que sème trop souvent le pape par négligence, inconscience, peut-être, manque de maîtrise des sujets sûrement, et surtout de son obssesion immigrationiste.

Quoi qu'il en soit, passée la curiosité initiale, qui faisait que chaque sortie incongrue du Pape était "une première fois", justifiant l'intérêt des journalistes toujours friands de titres à effet, il semble que ce pontificat ne rencontre plus que l'indifférence du grand public. Ce qui n'était jamais arrivé avec le pape Benoît XVI pourtant réputé introverti, austère, dénué de charisme.
Bref, cela sent la fin de règne (une fin de règne qui peut toutefois durer longtemps...).

Médusé


P. Jorge González Guadalix
www.infocatolica.com
30 mars 2019
Trduction de Carlota

* * *

C’est ainsi que je suis resté: mé-du-sé.

Le Saint Père peut venir en Espagne ou pas, c’est son affaire et celle de ses conseillers, qui ont plus d’entendement et de connaissances que votre serviteur. Ils n’ont pas besoin d’explications, ni moi ni les catholiques d’Espagne n’avons de raison de les exiger. Ce sont des décisions que prend celui qui peut les prendre.
Je pense que la raison que le Saint Père a donné dans l’avion qui le transportait au Maroc, au journaliste qui l’interrogeait sur la possibilité d’un voyage en Espagne, a été une surprenante, étonnante, épatante, surprise-surprise. Selon les médias la réponse a été qu’ «il viendra quand il y aura la paix». J’ai bien peur que les premiers médusés aient été les journalistes eux-mêmes qui ont demandé qu’on leur explique les raisons d’une telle affirmation, obtenant comme réponse cette fois qu’ «il parle de façon énigmatique».
Je me dois de m’interroger sur ce qu’entend le Saint Père quand il parle de paix, car il ne me semble pas que plusieurs pays où il est allé comme Israël, La Palestine, la Turquie, la Bosnie, le Mexique, le Chili ou le Maroc lui-même soient des pays où la paix est plus importante qu’en Espagne, où il y a des conflits sociaux moindres, ou un plus grand respect des droits de l’homme, par exemple. Et si nous parlons de problèmes ecclésiaux, le Chili l'emporte sur nous par un gros écart de but , et si on prenait des affaires d’épiscopats compliqués, ce sont les Nord-américains qui sont les vainqueurs. C’est pourquoi on ne comprend pas cette affaire de paix, et d’après ce que j’en lis cette nuit, c’est la même chose pour bien des gens.

Les journalistes ont fait ce que toute la vie on nous a appris à faire et cela depuis la petite école de village : demande ce que tu ne comprends pas, et c’est ce qu’ils ont fait : la réponse, en vérité, a plutôt peu clarifié la chose, au contraire cela l’a plutôt compliquée : « le Pape parle de façon énigmatique ».
Vilaine affaire: je pense humblement que justement ce que doit faire le Pape c’est parler bien clairement pour que nous comprenions tous et que nous y remédions. Cette paix a-t-elle quelque chose à voir avec les prusés (1), avec Pedro Sánchez (2), avec le fait qu'il aime Abascal (3) ou qu'il ne l’aime pas ; le problème est-il les fils de fer barbelés concertinas (4), ou les évêques qui ne sont pas aux endroits où ils devraient être et comme il se doit. C’est peut-être parce que le Pape ne souhaite pas interférer dans des élections. En fait, ce que je pense, c’est que ce n’est pas si difficile à dire - ou alors, on se tait, tout simplement.

Le plus facile, le moins compliqué ? Dire simplement que venir en Espagne est quelque chose qui sera vu ou étudié ou qui n'est pas à l'ordre du jour actuellement. Point final. Mais dire qu'il viendra en Espagne «quand il y aura la paix» , c'est nous dire que nous ne sommes pas en paix, mais sans préciser ce qu'entend Sa sainteté par la paix, ce qui donne lieu à quelque chose que le Pape François nous demande par ailleurs: ne pas tomber dans des commentaires ou des ragots. Et attention à ce qui peut en découler, quand certains vont commencer à dire que c’est la faute des autres, ceux-là même qui ne veulent pas la paix.
Plus encore, s’il n’y a pas la paix, si le Saint Père veut dire qu’en Espagne, il n’y a pas la paix, alors ce voyage en Espagne devrait d'autant plus avoir un caractère d’urgence.
Les réseaux sociaux surchauffent. Les commentaires dans la presse, relatifs à cette nouvelle, se multiplient et pas en bien.

Votre serviteur, mé-du-sé.

NDT
(1) référence au fameux processus d’indépendance voulu par certains
(2) l’actuel premier ministre et chef du gouvernement espagnol
(3) chef du jeune parti espagnol montant « Vox » qui se revendique d’une droite décomplexée
(4) enclaves africaines sous souveraineté espagnole depuis des siècles, et depuis quelques années prises régulièrement d’assaut par des migrants, d’où l’installation de barbelés de plus en plus dissuasifs

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