Humour: le pape recruté par l'extrême-gauche

L'Avvenire épingle sans méchanceté les quotidiens qui s'approprient le message du Saint-Père sur la précarité du travail.
Voir ici: Le Pape et la précarité du travail

Les arcanes de la politique italienne conservent encore pour moi beaucoup de mystères, mais j'ai cru comprendre que la classe politique et l'opinion publique transalpines sont en ce moment agitées, comme ici, de débats sur la protection sociale.

Il n'y a d'ailleurs pas qu'en Italie qu'on veut récupérer le Pape et l'autorité qu'il représente.. On a pu remarquer, au niveau mondial, la montée en force du pape "écologiste", qui procède du même esprit. La récupération est ici au profit de l'idéologie mondialiste, là des revendications de la gauche radicale.
Dernier épisode ici: Le "Pape vert" (bis)

Article original en italien paru dans L'Avennire du 20 octobre, et reproduit su le Blog de Raffaella :
Sui giornali l’estrema sinistra «arruola» Ratzinger
Ma traduction

Sensationnel : Benoît XVI agent du Komintern.
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L'humour est l'unique planche de salut face aux réactions d'un certain monde politique au message envoyé par le Pape à la Semaine sociale.
"Sécurité Sociale, maintenant la gauche radicale tente de recruter aussi le Pape" titre il Tempo.
La Gazzetta del Mezzogiorno lui fait écho : "le Pape dit non au travail précaire " et Cosa Rossa crie au miracle.
Il Mattino remarque : "La gauche radicale exulte: Ratzinger est avec nous ".
Libero commente : "le Pape contre la précarité. Et les communistes l'enrôlent ".

Exagération?
Non, si l'on considère plusieurs réactions rapportées par Il Corriere della sera : "De Rome arrive l'expression de satisfaction du ministre Paolo Ferrero : 'je partage complètement l'avertissement du Pontife' ".
Oliviero Diliberto invite les modérés du gouvernement "à au moins écouter le Pape" et même l'altermondialiste Caruso exulte : "Le Pape aussi est avec nous!". Le délire narcissique empêche Caruso et ses amis de considérer l'hypothèse que ce sont eux qui, exceptionnellement, sont avec le Pape, plutôt que l'inverse.

Sensationnel bis : personne ne crie à l'ingérance déplacée du Vatican, et ainsi de suite [comme c'est le cas d'habitude].
Même Il Reformista commente : "le Pape au fond a dit une chose de gauche, beaucoup plus à gauche que beaucoup de ce qui est dit à propos du travail par ceux qui, au contraire de Ratzinger, sont en mesure d'apporter des remèdes à cette situation d'éternelle précarité qui frappe les jeunes".
La synthèse est ardue mais le sens est clair : Ratzinger déborde le gouvernement sur sa gauche.

Conclusion : "Nous gardons l'espoir que le Pape ne soit pas écouté uniquement lorsqu'il parle d'euthanasie mais aussi lorsqu'il parle du malaise des jeunes".
Comment ne pas partager cet espoir du Reformista ?

Et que dire de La Stampa ?
Le titre attribue à Benoît XVI des intentions belliqueuses : "le Pape attaque".
Cependant, interrogé, Mgr Giovanni D'Ercole rappelle que les propos du Pape sont déjà contenus dans Laborem exercens et dans Gaudium et spes, et il met en garde : "Le message de le Pape doit être lu en entier et il ne peut pas être utilisé à des fins de polémique politique interne (...). On ne peut pas prendre des extraits de discours papaux lorsqu'on les juge favorables à ses combats personnels et ensuite faire l'opposé lorsque ce n'est pas le cas".
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Savino Pezzotta, interviewé par Il Messagiero, écarte les bras : "Si le Saint Père se prononce sur la protection de la vie c'est un réactionnaire, s'il aborde d'autres thèmes alors on cherche à le récupérer. Je me rappelle de que dans son discours d'installation à la CEI, Bagnasco a longuement parlé de pauvreté, mais personne ne s'en est aperçu ". Peut-être parce que ce n'était pas porteur, à ce moment-là.

Le cas de Marc Politi de La Repubblica est à part, qui lance un ultimatum à l'Eglise: "Ou la hiérarchie accepte d'être une composante de la societé italienne ou bien, si elle persiste à vouloir imposer son propre jugement, il y aura un accroissement des tensions qui existent déjà, sur les questions relatives aux droits individuels".

A lire à voix haute, avec une intonation menaçante.