Les catéchèses
I. Sa vie
II. Dernières années
III. Foi et raison
IV. Oeuvres
V. Les trois conversions
Compléments
N'ayez pas peur

C'était devenu un slogan publicitaire. Une explication de texte du Saint-Père, lors de l'Angelus du 22 juin.(22/6/2008)



Papacy and the Vatican on Yahoo   


N'ayez pas peur,
...
Cette phrase célèbre de l'évangile (Matthieu, 14, 34) ((*) ) attribuée à Jean -Paul II, qui l'a répété dans des contextes aujourd'hui totalement oubliés, est devenue, en cette époque avide de formules choc, un slogan médiatique.
Tapez l'expression dans Google, - et voyez vous-mêmes.

La magnifique conclusion de l'homélie de Benoît XVI, lors de la messe d'inauguration de son pontificat, était déjà un recadrage:

"... aujourd’hui, je voudrais, avec une grande force et une grande conviction, à partir d’une longue expérience de vie personnelle, vous dire, à vous les jeunes: n’ayez pas peur du Christ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. "

Aujourd'hui 22 juin, lors de la méditation précédant l'Angelus, il est revenu sur le thème de la peur, -une peur dont la rencontre avec Jésus nous libère. Celui qui craint Dieu n'a peur de rien.
Je sais que c'est un thème qui lui est particulièrement cher, c'est par exemple ce qu'il avait dit au Brésil lorsqu'il avait parlé des bienfaits de l'évangélisation des populations indigènes (et avait essuyé un tir de barrage nourri de la part de ceux qui ne s'étaient pas donné la peine de le lire, encore moins de le comprendre) dans l'Amérique pré-colombienne: l'annonce de l'Evangile les avaient libérées de la peur. La peur d'un ciel obscur et arbiraire, habité par des dieux dont on pouvait à tout instant redouter la terrible et irrationnelle colère.... Un thème en totale cohérence avec celui de "foi et raison", dont on sait qu'il est la colonne vertébrale de son enseignement.

Ma traduction:



Dans l'Evangile de ce dimanche, nous trouvons deux invitations de Jésus. D'une part "n'ayez pas peur des hommes", et de l'autre "Craignez Dieu" (Mat, 10.26.28)

La peur est une dimension naturelle de la vie. Dès la petite enfance, nous expérimentons des formes de peur qui se révèlent par la suite imaginaires, puis disparaissent; par la suite, d'autres émergent, qui ont des fondements précis dans la réalité; celles-là doivent être affrontées, et surmontées, avec engagement humain et foi en Dieu.
Mais il est, aujourd'hui surtout, une forme de peur plus profonde, de type existentiel, qui confine parfois à l'angoisse, elle naît d'un sentiment de vide, lié à une certaine culture imprégnée d'un nihilisme théorique et pratique diffus.

Face au panorama ample et divers des peurs humaines, la parole de Dieu est claire: celui qui "craint" Dieu "n'a pas peur". La crainte de Dieu, que les écritures décrivent comme "le principe de la vraie sagesse", coïncide avec la foi en Lui, avec le respect sacré pour son autorité sur la vie et sur le monde.

Etre "sans peur de Dieu" équivaut à se mettre à sa place, à se sentir maître du Bien et du mal, de la Vie et de la Mort. Au contraire, celui qui craint Dieu ressent en lui la sécurité de l'enfant dans les brs de sa mère; celui qui craint Dieu est tranquille, même au milieu des tempêtes, parce que Dieu, comme Jésus nous l'a révélé, est un Père plein de miséricorde et de bonté. Celui qui l'aime n'a pas peur: "Dans l'amour, il n'y a pas de crainte - écrit l'apôtre Jean - au contraire, l'amour parfait chasse la peur, parce que la peur suppose une punition, et celui qui a peur n'est pas parfait dans l'amour (Jean, 4,18).

Le croyant, donc, ne s'effraie devant rien, parce qu'il sait être dans les mains de Dieu, il sait que le mal et l'irrationnel n'auront pas le dernier mot, mais que l'unique Seigneur du monde est le Christ, le verbe de Dieu incarné, qui nous a aimés jusqu'à se sacrifier lui même, mourant sur la Croix pour notre salut.
Plus nous croissons dans cette intimité avec Dieu, imprégnée d'amour, plus facilement nous vainquons chaque forme de peur. Dans le passage de l'Evangile d'aujourd'hui, Jésus répète à plusieurs reprises l'exortation à ne pas avoir peur.

Fort de la présence du christ, et conforté par son amour, l'Apôtre des gentils dont nous nous nous apprêtons à célébrer le bi-millénaire de la naissance dans une année jubilaire, n'a pas craint le martyre. Puisse ce grand évènement spirituel et pastoral susciter aussi en nous une confiance renouvelée en jésus-Christ, qui nous appelle à témoigner et annoncer l'Evangile sans avoir nulle peur.

© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana (pour la version en italien)



(*)

Et aussitôt, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait la foule. 23. Et après qu'il l'eut renvoyée, il monta sur la montagne, à l'écart, afin de prier ; et comme le soir était venu ; il était là seul.

24. Or la barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots ; car le vent était contraire. 25. Mais à la quatrième veille de la nuit, il vint à eux, marchant sur la mer. 26. Et les disciples, le voyant marcher sur la mer, furent troublés, disant : C'est un fantôme ! Et de frayeur ils crièrent. 27. Mais aussitôt Jésus leur parla, disant : Rassurez-vous ; c'est moi, n'ayez point peur. 28. Et Pierre, lui répondant, dit : Seigneur, si c'est toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux. 29. Jésus lui dit : Viens. Et Pierre, étant descendu de la barque, marcha sur les eaux et vint vers Jésus. 30. Mais voyant le vent, il eut peur ; et comme il commençait à enfoncer, il s'écria, disant : Seigneur, sauve-moi ! 31. Et aussitôt Jésus, ayant étendu la main, le saisit et lui dit : Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? 32. Et quand ils furent entrés dans la barque, le vent s'apaisa. 33. Et ceux qui étaient dans la barque vinrent et se prosternèrent devant lui, disant : Tu es véritablement le Fils de Dieu.



Savoir accepter les faiblesses de l'Eglise
L'amitié avec Jésus

Version imprimable