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Un modèle pour les homélies

C'est ce que voit le dernier billet de Sandro Magister dans le discours improvisé par le Saint-Père pour l'ouverture du synode (17/10/2008)

Sandro Magister a consacré plusieurs de ses billets hebdomadaires aux "homélies cachées du successeur de Pierre" (voir sur son site, et dans ces pages, par exemple ici ).
Il est de ceux qui considèrent Benoît XVI comme un homéliste génial, et qui cherchent, dans chacun de ses textes, autre chose que les formules et les "petites phrases" (qui n'y figurent d'ailleurs pas).
Par ailleurs, une première synthèse des travaux du synode, faisait apparaître, de la part des pères synodaux, une préoccupation légitime pour la médiocrité des homélies (La synthèse de Zenit ). Il s'agit d'un problème qui concerne chaque catholique, les pratiquants à qui il arrive d'être assommés dimanche après dimanche, et les non-pratiquants, échaudés par des expériences peu enthousiasmantes (ils ont probablement tort, mais c'est ainsi...)
Enfin, à l'occasion de l'ouverture du synode, il a été rendu notoire que le Saint-Père s'était exprimé a braccio, en particulier sur la crise des marchés (Le Pape s'exprime sur la crise financière) . Difficile d'en savoir plus, j'ai essayé de traduire en français le peu que j'ai pu trouver sur Internet.
J'étais loin de me douter que le Pape avait prononcé une très longue homélie, entièrement improvisée, et dont bien entendu, comme je le supposais, la réflexion sur la crise occupait une minuscule portion.
Cette improvisation réellement stupéfiante (si l'on réfléchit qu'elle a été prononcée dans une langue qui n'est pas sa langue maternelle) est enfin disponible en français sur le site du Vatican : RÉFLEXION DU PAPE BENOÎT XVI À L'OUVERTURE DE LA PREMIÈRE CONGRÉGATION GÉNÉRALE Lundi 6 octobre 2008.
Et il faut que ce soit, une fois de plus, Sandro Magister, qui attire notre attention sur elle, avec un commentaire qu'il ne faut pas craindre d'appeler dithyrambique, dont voici un extrait:
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http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/208662?fr=y

Un prédicateur exemplaire


[Il y a] parmi les pères un prédicateur exemplaire: le pape Benoît XVI en personne.

Les homélies liturgiques sont un sommet du pontificat de Joseph Ratzinger. Le moins fréquenté, le moins connu, mais peut-être le plus fascinant, l’expression la plus authentique de sa pensée. En général c’est lui qui les écrit et parfois les improvise.

Même les rapides commentaires des lectures bibliques de la messe du jour qu’il fait presque chaque dimanche avant l'Angelus sont des chefs-d’œuvre de prédication.

Certains prêtres américains s’en sont aperçus et les prennent comme fil conducteur pour leurs homélies du même dimanche. En effet, quand le pape récite à Rome l'Angélus de midi, le jour se lève en Amérique: il est 5h30 du matin à Mexico, 6h30 à Miami, Lima et Bogota, 7 heures à Caracas, 7h30 à Buenos Aires et Santiago du Chili, 8h30 à Rio de Janeiro.

Des agences de presse catholiques américaines comme AciPrensa et CNA traduisent et diffusent immédiatement en espagnol, portugais et anglais les Angélus de Benoît XVI. Qui provoquent un pic de connexions.

C’est aussi de cette façon que le pape fait école.
Et ce sera encore plus vrai quand, dans trois semaines, les éditions Scheiwiller publieront en Italie un livre – le premier du genre – réunissant toutes les homélies prononcées par Benoît XVI au cours de la dernière année liturgique.

Pour en revenir au synode, il y a surtout une homélie qui a particulièrement impressionné les pères. Celle que Benoît XVI a prononcée dans la salle du synode au matin du 6 octobre, premier jour des travaux, pendant la récitation de l’Heure de Tierce de l'Office Divin.

Benoît XVI l'a entièrement improvisée. Les médias du monde entier n’en ont repris que le passage dans lequel le pape a fait allusion à "l’écroulement des grandes banques".
Mais c’est la totalité de l’homélie qu’il faut lire et savourer.

Il faut donc lire cette homélie, en effet (je suis en train de m'y plonger), à partir d'une méditation sur un psaume (n°118) pour admirer l'érudition tranquille, sans aucun tic d'expression, dans un langage presque familier... Et trouver la confirmation de ce qu'écrivait le Père Pascal Ides dans son livre récent "Le Christ donne tout": le Saint-Père est une des rares personnes qui écrivent comme ils parlent, c'est le secret de la grande originalité de son style, et de sa force de conviction. Quelle différence avec nos politiques, et gens de "communication".

Rappeloez-vous, bien sûr, que le thème du Synode est précisément "La parole de Dieu" ... et admirez:



Je voudrais méditer avec vous certains des versets de cet extrait du Psaume (n° 118).

Il début ainsi: "In aeternum, Domine, verbum tuum constitutum est in caelo... firmasti terram, et permanet".
Il parle de la solidité de la Parole.
Elle est solide, elle est la vraie réalité sur laquelle fonder notre propre vie. Rappelons-nous la parole de Jésus qui continue cette parole du Psaume: "Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point". Humainement parlant, la parole, notre parole humaine, n'est presque rien dans la réalité, à peine un souffle. A peine prononcée, elle disparaît. Comme si elle n'était rien. Mais la parole humaine a déjà une force incroyable. Ce sont les mots qui créent ensuite l'histoire, ce sont les mots qui donnent forme aux pensées, les pensées desquelles viennent la parole. C'est la parole qui forme l'histoire, la réalité.

La Parole de Dieu est davantage encore le fondement de tout, elle est la véritable réalité. Et pour être réalistes, nous devons justement compter sur cette réalité. Nous devons changer notre idée que la matière, les choses solides, qu'on peut toucher, seraient la réalité la plus solide, la plus sûre. A la fin du Sermon sur la Montagne, le Seigneur nous parle des deux possibilités de bâtir la maison de sa vie: sur le sable et sur la roche. Sur le sable ne bâtit que celui qui bâtit sur les choses visibles, tangibles, sur le succès, sur la carrière, sur l'argent. Telles sont apparemment les vraies réalités. Mais tout cela, un jour, disparaîtra. Nous le voyons aujourd'hui dans la faillite des grandes banques: cet argent disparaît, il n'est rien. Aussi toutes ces choses, qui semblent être la véritable réalité sur laquelle compter, ne sont qu'une réalité de deuxième ordre. Celui qui bâtit sa vie sur ces réalités, sur la matière, sur le succès, sur tout ce qui apparaît, bâtit sur du sable.
Seule la Parole de Dieu est le fondement de toute la réalité, elle est aussi stable que le ciel, plus stable que le ciel, elle est la réalité. Nous devons donc changer notre concept de réalisme. La personne réaliste est celle qui reconnaît dans la Parole de Dieu, dans cette réalité apparemment si faible, le fondement de tout. La personne réaliste est celle qui bâtit sa vie sur ce fondement qui reste en permanence. C'est ainsi que ces premiers versets du Psaume nous invitent à découvrir ce qu'est la réalité et à trouver de cette manière le fondement de notre vie, et comment construire la vie.
....

La suite: http://www.vatican.va/...

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