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Les nouveaux soldats de Dieu

et non pas du Pape, comme le prétendent certain(e)s. Traduction d'un article de Messori pour les 80 ans de l'Opus Dei (18/10/2008)

A l'occasion de la venue du pape en France, le contexte éditorial favorable a suscité la sortie de plusieurs livres.
Le premier, de loin le meilleur, celui de Geoge Weigel "Le choix de la vérité". Personne n'en a parlé.
A suivi celui d'Isabelle de Gaulmyn, "Le Pape incompris", déjà cité dans ces pages, et une autre biographie, de Philippe Levillain, "Le moment Benoît XVI" - les pages que j'ai feuilletées ne m'ont pas donner envie de l'acheter, mais ne l'ayant pas lu, je n'en parlerai pas ici -
Tapez ces mots dans Google, et vous verrez que ces ouvrages n'ont pas créé de "buzz" sur Internet, c'est le moins que l'on puisse dire. A l'exception d'un excellent article sur le site Liberté Politique, il semble bien que "Le choix de la vérité" par exemple, n'ait fait l'objet d'aucune recension dans la grande presse, et les seuls liens disponibles renvoient à des pages à caractère commercial.

Il en va tout autrement pour un livre sorti à point - et à dessein - pour tenter de contrecarrer un éventuel élan de sympathie vers le Pape. "Les nouveaux soldats du Pape".
C'est un pamphlet, qui prétend dénoncer "trois des courants les plus contestés (??) du catholicisme contemporain : l'Opus Dei, la Légion du Christ et les traditionalistes", et pourtant, incroyablement, il monopolise la section 'catholique' du rayon 'religions' de ce que je préfère nommer "grandes surfaces culturelles" plutôt que "librairies".
La dame qui l'a commis (en co-écriture) a été invitée partout, s'est exprimée partout (Europe 1, LCI, C dans l'air, RMC, Le Monde, l'Humanité), ses propos ont été dévotement repris par Rue 89, et donc tous les blogs d'extrême-gauche, et nul doute qu'ils alimenteront par la suite nombre d'attaques de plus en plus basses et caricaturales, au fur et à mesure que la trame initiale aura été perdue.
Qu'on ne vienne pas me dire qu'il s'agit d'un hasard! Ou du goût du public (nous dirons que là, le goût a ét fortement orienté, et même sollicité! quand on parle d'un livre partout, et qu'il est en tête de gondoles dans les librairies, c'est qu'il doit absolument atteindre le plus grand nombre).
Et on peut s'étonner qu'aucun site catholique (à l'exception notable de Gérard Leclerc, sur France Catholique) n'ait eu l'idée de contre-attaquer, pour réfuter les affirmations calomnieuses.

La dame en question s'en prend au Pape (dont elle ignore tout) en partie à travers l'Opus Dei, objet de sa hargne militante.

Si vous voulez avoir une idée du livre, écoutez cette video, enregistrée sur RMC au cours de l'émission "Les grandes gueules"!! où la voix de l'Eglise est représentée par un prêtre que je qualifierais de conciliaire: c'est édifiant, si l'on peut dire... (Caroline F. croit par exemple que le dialogue avec les juifs fait partie de l'oecuménisme, ce qui en dit long sur ses connaissances réelles de l'univers qu'elle prétend démolire...)

Je trouve que c'est le moment de lire cet article de Vittorio Messori paru en septembre dans Il Corriere della Sera, à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de l'Opus Dei.
Il se place sur le plan spirituel, et non offensif. Il ne cherche pas à prouver, cela se fait en douceur.
Je ne sais pas si Messori fait partie de l'Oeuvre (cela ne changerait rien, au contraire).
Je ne sais pas si ce qu'il dit est de nature à rassurer les ennemis de l'Oeuvre - et tant mieux si ça ne l'est pas, et s'ils continuent à s'étouffer de rage.
Tout ce que je sais, c'est que c'est vraiment une autre voix. Son caractère raisonnable et paisible contraste avec les éructations des autres, chacun peut constater la différence non pas de niveau, mais d'univers, et je trouve que c'est une bouffée d'air pur.
Et un message d'espoir pour l'Eglise.
Car, "...n'étant pas né d'un projet humain, l'institution n'aura pas de fin, sinon au retour du Christ".
Comme le dit un responsable, « les mauvais passent. Les saints restent ».

80 ans après, en expansion (en dépit de tout)

Ottant'anni dopo, in crescita (a dispetto di tutto)
Corriere della Sera, 30 septembre 2008.
de Vittorio Messori
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Les ordres, les congrégations, les mouvements religieux sont nés lentement, parfois difficilement, à partir d'intuitions passées au filtre d'événements complexes. Il n'en est pas ainsi pour l'Opus Dei, dont on peut même dater l'heure de la naissance puisqu'elle fêtera ses 80 ans dans quelques jours, à midi.
Voici en effet ce qui se produisit, selon une publication officielle : « Le 2 octobre 1928, fête des Anges Gardiens, don Josemaría Escrivà de Balaguer participait à une retraite spirituelle à Madrid. Il était dans sa chambre mettant de l'ordre dans une série de notes, quand il se passa Quelque chose, une inspiration divine fit irruption dans son âme. Il vit l'Opus Dei.
Ce fut un instant de grâce, comme il le raconte : « Je reçus la lumière sur l'Oeuvre entière, tandis que je lisais ces papiers. Ému, je m'agenouillai, rendis grâce au Seigneur, et je me souviens encore du son des cloches de midi de la paroisse Notre-Dame des Anges ». « Je vis » : tel est le terme qu'il employa toujours pour décrire cet instant.

C'est entre autres de ce début charismatique que le nom tire ses origines, un nom qui suscita des résistances jusque dans l'Église, où beaucoup le considéraient comme une marque de mégalomanie. Alors qu'au contraire, il voulait être un témoignage d'humilité. Opus Dei, « Oeuvre de Dieu » puisque pensée, inspirée, voulue par Lui même, projet céleste qui fut confié non pas à quelqu'un qui s'était signalé pour ses mérites et pour sa sainteté mais à un petit prêtre de 26 ans qui complétait encore sa formation. Ce n'est pas un hasard si don Josemarìa répétait toujours qu'il avait été «un fondateur sans fondement », qu'il n'avait pas eu la moindre intention de créer une oeuvre semblable, qu'il ne l'avait même pas imaginée, mais y avait été forcé par un ordre divin. De là, d'autre part, la conviction que, n'étant pas née d'un projet humain, l'institution n'aura pas de fin, sinon au retour du Christ.
Une conviction qui se trouve justifiée par son objectif spirituel lui-même: la santification à travers le travail ordinaire. Et, répétait le prêtre aragonais, puisque les hommes travailleront toujours, il faudra toujours quelqu'un qui les aide à donner un sens surnaturel à l'effort quotidien.
Comment s'en tire-t'elle, la mythique 'Obra' à 80 ans exactement de ses débuts énigmatiques? Très bien, au moins à vue humaine. Le «fondateur » (les guillemets, comme nous l'avons vu, s'imposent) a été inscrit dans la liste des saints. Un point qui, dans une perspective de foi, est décisif : personne dans l'Église, ne peut plus discuter l'authenticité du charisme de Saint Balaguer ; personne - sinon en défiant l'Église elle-même - ne peut mettre en doute que l'institution soit une bonne chose pour la catholicité entière. Plus encore : comme pour réaffirmer la confiance, le procès de béatification du premier successeur d'Escrivà, don Alvaro du Portillo est en cours, avec des bonnes perspectives, .
Mais cette année, à la commémoration des huit décennies écoulées depuis ce matin madrilène, s'est ajouté un autre anniversaire : le quart de siècle de l'érection de l'Opus comme première (et jusqu'à présent unique) Prélature Personnelle. C'est-à-dire une sorte, de diocèse sans territoire défini, mais vaste comme le monde entier et « peuplé » par les membres de l'institution qui ont de cette façon une sorte de double citoyenneté : celle de leur diocèse de résidence et celle de l'Oeuvre, en ce qui concerne la formation spirituelle. Une reconnaissance décisive, celle-là aussi, pour obtenir ce pour quoi le « fondateur » lutta toute la vie.

Grâce, non seulement à la bienveillance de deux papes particulièrement amis comme les deux derniers mais, surtout, grâce à l'engagement des associés (prêtres, numéraires, sur-numéraires, groupes : les laïques représentent 98%) l'Opus Dei n'a connu ni l'embardée théologique ni l'hémorragie post-conciliaires de tant d'autres réalités écclésiales. Non seulement elle n'a pas subi le départ d'un nombre significatif de ses membres, mais elle en a augmenté le nombre, avec son rythme lent, silencieux, mais constant : on en est maintenant à 85.000, dans tous les continents, divisés à parts presque egales entre hommes et femmes. La chute du communisme n'a pas signifié, pour l'Église en général, la reprise à laquelle beaucoup s'attendaient : des décennies d'athéisme d'État ont ravagé des peuples entiers. Pourtant, dans cette situation difficile, l'Oeuvre est celle qui a peut-être récolté le plus de fruits, en formant des racines solides même à l'Est, Russie comprise.

A l'actif du bilan, il y a ensuite, paradoxalement, le tsunami du Da Vinci Code, livre et film. Tous les deux produits bons pour la poubelle (prodotti spazzatura), nés de la ruse commerciale d'un américain qui, pourtant, connaissait bien l'Opus Dei - lieu pour lui de trames homicides- au point de mettre en scène son « moine » , avec tunique et capuche. En ignorant, ou en feignant d'ignorer, que dans l'Oeuvre il n'y a pas de moines et qu'il est difficile de décider si l'idée d'un numéraire ou d'un surnuméraire en froc (un Joaquìm Navarro Valls ou un Ettore Bernabei, par exemple) provoque parmi les fidèles l'hilarité ou le trouble. Il est de fait que, sans aller aussi loin que ce jeune qui récemment a poignardé un prêtre après avoir vu le film à la télévision, les fantaisies de Dan Brown semblaient avoir infligé à l'institution un irréparable dommage d'image. Il s'est passé le contraire, au point que dans les facultés américaines de journalisme, on étudie avec admiration la stratégie de l'Opus Dei : profiter de la vague d'intérêt non pas pour protester ou dénoncer, mais plutôt pour lancer une campagne mondiale d'information qui présente le vrai Saint Josemarìa. Résultat : une augmentation de prestige pour l'élégant understatement, mais aussi un envol du nombre des membres. En somme, presque un « si tu la connais, tu ne l'évites pas ». Comme le commente un dirigeant (souriant, bien sûr, et avec la cravatte « bien nouée » , comme le veut le style du boulevard Buozzi, au Parioli (ndt: quartier de Rome), siège central de l'Oeuvre) : « les mauvais passent. Les saints restent ».

© Corriere della Sera

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