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La France de Pagnol

Un magnifique article de François d'Orcival, dans Valeurs Actuelles, à propos d'un remake "factice" de La fille du Puisatier (30/4/2010)

La France de Pagnol (on peut parler aussi de la France de Maigret, la France de Gabin - dans ses films les plus récents, ceux que la critique n'aime pas, je pense par exemple à "La horse" - , la France d'Audiard...) a disparu. Sans céder au pathos nostalgique, il est permis de la regretter, même si elle a eu aussi certainement ses côtés sombres.
Mais de temps en temps, l'espace d'un film, on croit la voir revivre. Hélas, ce n'est qu'une illustration (et une illusion) sur papier glacé. Dans le meiileur des cas, une jolie reconstruction en studio. Il y manque l'essentiel, c'est-à-dire l'âme.

C'est le cas avec le remake de "La fille du puisatier" que vient de tourner Daniel Auteuil. Un "critique" de cinéma d'une station de radio a trouvé que le film était trop lisse. Pas dans le sens de l'article ci-dessous. Il s'interrogeait justement: comment un tel film peut-il parler aux gens d'aujourd'hui? Mais lui, il aurait préféré une fille du puisatier venant des banlieues, dans une France métissée. La France dans laquelle nous vivons. On imagine assez bien le scenario qu'il avait en tête....

Il est à remarquer que la nostalgie, la soif des racines, sont en ce moment un produit qui se vend bien, et que les habiles commerçants du milieu du cinéma l'ont bien compris, qui offrent au public des ertsatz (souvent des grands succès au box-office) comme par exemple "Amélie Poulain" (avec son Paris de carte postale), "Les Choristes" (remake d'un film des années 50, "La cage aux rossignols" - en consultant sa filmographie, je constate que Gérad Jugnot est un grand spécialiste, il vient de tourner un remake de "La guerre des boutons"!), et cette "Fille du puisatier". Et même "Bienvenue chez les ch'tis", où l'on a exploité l'attachement des français au terroir....
On peut se demander: y a-t-il un autre motif, que cet argument économique? S'agit-il d'une panne d'inspiration des scénaristes (je parle des remake)? Ou du désir de réinterpréter le patrimoine, pour déraciner encore mieux (ou plutôt, plus!) les gens?

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Article en entier à lire sur le site: http://www.valeursactuelles.com/...

La France du puisatier

François d'Orcival
jeudi, 28/04/2011

Cette France-là a disparu dans la fumée d’une locomotive à vapeur 141 R, à la suite d’un long fondu enchaîné qui l’a fait passer de la couleur au noir et blanc. C’était la France de Marcel Pagnol. « Il y avait des ouvriers en cotte bleue, d’autres en costume de paysan. Il y a la bonne de M. le curé, quelques garçons de quinze à dix-huit ans, le facteur, le garde champêtre, l’institutrice, deux vieilles filles, le cordonnier avec son tablier de cuir…»
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Pagnol a tourné son film, la Fille du puisatier, durant l’été et l’automne 1940, en plein désastre national. Il pressentait qu’un monde basculait, que déjà la France d’“après” ne serait plus celle d’“avant”. ..

...C’est le moment [70 ans exctement après sa sortie] que choisit Daniel Auteuil pour en redonner une version, abrégée, un remake, une reconstitution soignée, charmante et néanmoins « factice », comme l’écrivait Laurent Dandrieu, la semaine dernière, dans sa critique de Valeurs actuelles. C’est que la nostalgie, même en couleurs, ne suffit pas, surtout lorsque Pagnol jouait déjà sur la même corde en décrivant un monde qu’il savait en train de mourir.
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Cette France humble, tendre et humaine, il la filme dans sa Provence natale, dans son décor de bicyclettes et d’autocars, quand l’automobile est encore un privilège, sur fond de classes et d’encre violette. La fille du puisatier a été élevée à Paris, chez les bonnes soeurs, pour y apprendre à parler sans accent, restant une «jeune fille pauvre, simple et courageuse»… Mais du jour où elle a commis “le péché”, elle n’est plus qu’une “fille perdue”. Elle a couché avec un garçon, un aviateur, fils de commerçants, donc fils de riches – quelle lutte des classes ! « Tu as fait le péché ? lui dit son père. Moi je croyais que tu étais un ange… » « Ça, pour moi, c’est pire que la guerre », dit l’apprenti puisatier. Le déshonneur est jeté sur une famille.

Le petit va naître. Tant qu’il n’aura pas de père, il sera « l’enfant du péché », le « voleur de nom ».
...Et avant que les choses se terminent bien, par un mariage, le puisatier répète devant son petit-fils : « Je veux qu’il mange le pain que je gagne, je veux lui gagner sa soupe ! »

Comment tourner de nos jours, dans une société où l’on distribue aux lycéennes des “pass” pour l’avortement, où la drogue se vend à la sortie des collèges, un tel hymne au travail, à l’amour, à l’honneur, à la famille, sans qu’il faille en passer par une reconstitution ?

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[L'article se termine sur une belle note d'espoir, que je laisse mes lecteurs découvrir sur le site...]

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