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Un concert pour les 6 ans de Pontificat

offert par le président Napolitano. Rossini et Vivaldi. Le musicologue raffiné Benoît XVI nous régale de son commentaire (6/5/2011)

Le 5 mai, à l'occasion du sixième anniversaire du pontificat le président Giorgio Napolitano a offert, une fois encore, un concert en l'honneur du Saint-Père. Au programme, le "Credo" RV 591 d'Antonio Vivaldi et le "Stabat Mater" de Gioacchino Rossini, par l'orchestre et le chœur du Théâtre de l'Opera de Rome, dirigés respectivement par Jesús López Cobos, et Roberto Gabbiani.

Après le concert, en fin musicologue, Benoît XVI a commenté les deux œuvres.
Le texte de son discours n'est pas encore publié sur le site du Vatican.
C'est Sandro Magister, sur son blog personnel Settimo Cielo, qui publie un large extrait.

Texte en italien: http://magister.blogautore.espresso.repubblica.it/.... (ma traduction)

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Le critique musical Ratzinger exalte Vivaldi et Rossini
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[...] «Credo», «Amen»: ce sont les deux mots qui commencent et concluent le 'Credo', la profession de foi de l'Église, que nous avons entendu.
Que signifie «credo»? C'est un mot qui a plusieurs significations: il indique accueillir quelque chose dans ses propres convictions, mettre sa confiance en quelqu'un, être certain. Cependant, quand nous le prononçons dans le 'Credo', il assume un sens plus profond: celui d'affirmer avec confiance le vrai sens de la réalité qui nous nourrit, qui soutient le monde; accepter ce sens comme le terrain solide sur lequel nous pouvons vivre sans crainte; savoir que le fondement de tout, de nous-mêmes, ne peut être fait par nous, mais peut seulement être reçu. Et la foi chrétienne ne dit pas «je crois en quelque chose», mais elle dit «je crois en Quelqu'un» dans le Dieu qui s'est révélé en Jésus; en lui, je perçois le sens véritable du monde; et cette croyance implique toute la personne, qui est en marche vers lui. Le mot «Amen», ensuite, qui, en hébreu, a la même racine que le mot «foi», reprend le même concept: la confiance fondée sur la base solide, Dieu

Et venons-en au morceau de Vivaldi, grand représentant du dix-huitième siècle vénitien. Malheureusement, de lui, on connaît peu sa musique sacrée, qui renferme des trésors précieux: nous en avons eu un exemple dans le morceau de ce soir, probablement composé en 1715.
Je voudrais faire trois remarques.
Avant tout, un fait anormal dans la production vocale de Vivaldi: l'absence de solistes, il y a seulement le chœur. De cette façon, Vivaldi tient à exprimer le «nous» de la foi. Le 'Credo' est le «nous» de l'Église qui chante, dans l'espace et le temps, comme communauté de croyants, sa foi; «mon» affirmation «Credo» est inséré dans le «nous» de la communauté.
Ensuite, je voudrais souligner les deux splendides tableaux centraux: «Et incarnatus est» et «Crucifixus». Vivaldi s'arrête, selon son habitude, sur le moment où Dieu, qui semblait lointain, se fait proche, s'incarne et se donne lui-même sur la croix. Ici la répétition des mots, les modulations continues, rendent le sens profond de l'émerveillement devant ce mystère et nous invitent à la méditation et à la prière.
Une dernière observation. Carlo Goldoni, un grand représentant du théâtre vénitien, dans sa première rencontre avec Vivaldi a noté: «Je l'ai trouvé entouré par la musique et le bréviaire à la main ». Vivaldi était un prêtre et sa musique vient de sa foi.

Le deuxième chef-d'œuvre de cette soirée, «Stabat Mater» de Gioacchino Rossini, est d'une grande religiosité qui exprime une riche gamme d'émotions devant les mystères du Christ, avec une forte tension émotionnelle. De la grande fresque initiale du «Stabat Mater» dolente et affectueuse, aux passages dans lesquels émergent le lyrisme italien et Rossinien, mais toujours chargé de tension dramatique, jusqu'à la double fugue finale vec le puissant 'Amen', qui exprime la fermeté de la foi, et le ”In sempiterna saecula”, qui semble donner un sentiment d'éternité. Mais je pense que les deux vraies perles de cette oeuvre sont les deux morceaux a cappella, le ”Eja mater fons amoris” e le “Quando corpus morietur”. Ici, le Maître revient à la leçon de la grande polyphonie, avec une intensité émotionnelle qui devient prière implorante: «Quand mon corps mourra, fais qu'à mon âme soit donnée la gloire du ciel».
Rossini à 71 ans, après la composition de la "Petite Messe Solennelle», écrit: "Mon Dieu, la voici terminée, cette pauvre messe ... Tu sais bien que je suis né pour l'opéra bouffe! peu de science, un peu de coeur, c'est tout. Soyez donc béni et accorde-moi le paradis».
Une foi simple et authentique. [...]

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