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Les facéties de Messori

Enfin, peut-être pas des facéties, mais de réjouissantes réflexions à contre-courant, sur le sport, et la justice américaine (7/6/2011)

J'ai traduit des extraits de deux rubriques "A Tavola" distinctes (La Bussola Quotidiana).
A propos de l'affaire DSK, il règle son compte à la fable de "la justice américaine égale pour tous". Et à propos d'un énième scandale de matchs truqués dans le "calcio", il s'en prend au mythe du sport bon pour la santé, et support des valeurs les plus nobles!!

No sport

4 juin.
Original ici: www.labussolaquotidiana.it/...
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- Une fois de plus, le monde du football est secoué par une enquête qui semble révéler fraudes, escroqueries et une ronde étourdissante de paris de millions. Je sais que tu n'es pas un "tifoso" (supporter) et que le sport en général ne te passionne pas. Mais toi, qu'en dis-tu?

- Tout d'abord, Andrea, je ne peux pas m'empêcher de remarquer que nous sommes confrontés au énième épisode de ce genre dans le monde du sport qui (selon les rhéteurs) devrait être celui de la morale et des valeurs les plus nobles. Périodiquement éclatent des affaires similaires: fraude, escroqueries, paris truqués... Tu vois, deux noms me sont venus immédiatement à l'esprit: celui de Winston Churchill, le grand homme d'état anglais, et celui du philosophe Jean-Jacques Rousseau.
Venons-en au premier. Eh bien, Churchill fut le vivant démenti des obsessions actuelles pour la santé. Il a toujours été obèse, mangeait comme quatre, et le soir, à son club, il avait l'habitude de boire une demi-bouteille de whisky. Il avait toujours un cigare à la bouche, il fumait énormément, au point qu'une marque connue de cigares lui doit son nom. Et il était toujours dans un fauteuil, il détestait même les courtes promenades. Il travaillait la nuit, le matin, il paressait au lit. Quand il eut 90 ans, en excellente santé et parfaitement lucide, les journalistes lui demandèrent quel était son secret. Lui, sournois, inhalant une bouffée de fumée, leur dit. «First, no sport…» {ndt: Benoît XVI a fait la même réponse à une question de Peter Seewald: il faut ajouter qu'à côté de cela, le Saint-Père est un modèle de discipline physique et de frugalité... mais il n'aime pas le sport, n'en a jamais pratiqué aucun, et s'en porte bien!}. Avant tout, il ne faisait pas de sport. C'est un paradoxe, bien sûr. Churchill soutenait que le sport faisait autant de mal au corps qu'à l'esprit, et que c'était une invention des orthopédistes (ndt: ou des cardiologues!) pour faire des affaires.
Laissons de côté ces déclarations d'un anglais excentrique: je ne voudrais pas me mettre à dos les amateurs de sport et les "salutistes" (les obsédés de la santé)! Mais je voudrais attirer ton attention sur le fait que l'homme d'état anglais disait aussi qu'il ne pouvait pas comprendre les gens qui s'enflammaient tellement pour le sport, qui étaient des supporters tellement passionnés. Eh bien, Andrea, c'est justement lui qui m'est venu à l'esprit quand j'ai lu cette histoire de Calciopoli (matchs truqués), d'argent sale. Ces scandales arrivent parce qu'il y a toujours beaucoup d'argent dans le football. Et c'est parce que tellement de gens prennent au sérieux ce jeu, qui en fin de compte consiste en vingt-deux jeunes milliardaires en culotte courte qui se disputent un unique ballon (ndt: Vittorio Missori a-t-il vu le film "Les vieux de la vieille", dialogué par Michel Audiard, tiré du roman homonyme de René Fallet, mais là, Jean Gabin parlait de l'arbitre?).
Je pense avec un sourire amer aux nombreux litiges télévisés sur les ralentis, aux discussions, aux débats, aux passions brûlantes, maintenant qu'il s'avère, une fois de plus, que beaucoup de parties ont été remportées non avec l'adresse ou la chance, mais avec l'imbroglio et l'escroquerie. Je pense avec une pointe de compassion aux "tifosi" qui ne dorment pas de la nuit pour suivre leur équipe en bus, qui font d'énormes sacrifices, et qui sont ainsi "roulés" ... Et s'ils en profitaient pour reverser ailleurs leur capacité d'aimer, plutôt que sur un maillot de couleur et souvent tâché de tromperie honteuse?

- Et Rousseau, lui, qu'a-t-il à voir avec le football et avec les paris?

- Ah, il a beaucoup à voir, mon ami. Il a à voir, et comment! C'est le véritable mauvais maître de la modernité, parce que, comme tu le sais, il a nié le péché originel. Il a toujours enseigné que l'homme est bon par nature et qu'il naît bon, mais qu'il est corrompu par l'éducation, et que s'il commet un délit, c'est seulement par nécessité matérielle. Il suffirait d'éliminer la pauvreté, et il n'y aurait plus de délinquence. Vois, le dernier scandale de Calciopoli est une confirmation supplémentaire du ridicule des thèses à la Rousseau. Parce qu'il n'y a sans doute aucun autre métier, en dehors du football, où même de très jeunes gens peuvent devenir si riches. Et ceux qui ont organisé cette escroquerie des paris, sont le contraire de personnes dans le besoin: ce sont des riches ou des très riches qui ont mis en place ce système pour devenir encore plus riches.


Une justice égale pour tous?

28 mai
Original ici: www.labussolaquotidiana.it/..
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- Revenons brièvement sur une nouvelles qui a mis le monde en émoi: le Grand Chef du Fonds monétaire international, le successeur possible de Sarkozy à l'Elysée, menotté, accusé d'agression sexuelle. Les médias français se sont plaints de la brutalité américaine et les Yankees, offensés, ont répondu en disant que la leur est une vraie justice démocratique, que, sous la Old Glory, comme ils appellent leur drapeau, la loi est vraiment égale pour tout le monde.

- Certes, il faut un beau culot et une forte dose d'hypocrisie pour avancer de tels slogans! Dans la Common Law, la loi héritée de la tradition anglo-saxonne, il y a encore l'ancienne coutume barbare de la caution. L'argent au roi, à la place du corps de l'accusé. En effet, la caution est une des pierres angulaires de leur droit pénal, tandis qu'en Europe, elle est limitée au droit administratif. Alors voilà: pour sortir de prison, DSK, comme disent les Français, a versé un million de dollars comptant et cinq millions de garantie. En outre, il s'est engagé à payer le coût de la surveillance permanente par deux agents, qui s'élève à quelques centaines de milliers de dollars par mois. Immédiatement, il s'est assuré les services des deux pénalistes les plus habiles et donc les plus coûteux, de tous les States. Plus: il a embauché une prestigieuse agence d'investigation, afin qu'elle fouille jusqu'au fond dans la vie de la femme de chambre qui l'a accusé, pour trouver des éléments montrant son manque de fiabilité.
Comme tu le vois, la justice américaine est vraiment la même pour tout le monde! Il est bien connu que tous les accusés ont un budget qui leur permet les dépenses engagées sans y penser un seul instant par le Directeur général du FMI. Une vraie démocratie, n'est-ce pas? surtout au vu de ce principe fondamental de l'argent en échange de la liberté, même temporaire. Qui est affamé au point de ne pas payer rubis sur l'ongle six millions de dollars juste pour rester à la maison et non dans l'enfer de la prison centrale de New York, une tour maudite avec 15.000 prisonniers?
Entre autres choses, à propos de la loi américaine sévèrement et austèrement la même pour tous: les détenus sont logés dans une série de pavillons, chacun avec 500 personnes, des bouges où beaucoup laissent leur vie en rixes et règlements de comptes entre criminels. Eh bien, ici encore, le privilège: une cellule individuelle, l'une des rares, pour Strauss-Kahn. Il a été dit que c'était nécessaire précisément à cause de sa réputation, pour éviter que quelqu'un ne le tue justement à cause de sa notoriété, ou qu'il ne soit soumis à un chantage. Le fait est que, même ici, de la fameuse "démocratie", on ne voit pas l'ombre. Et sois certain que si cela nous arrivait à nous, c'est la grande salle dantesque qui nous attendrait, pas une cellule individuelle. Je dois être clair, je m'en réjouis pour lui, je déteste les démagogues qui veulent voir le riche et le puissant non seulement puni mais aussi humilié. Ce sont des choses que je laisse avec horreur aux Di Pietro et Cie {ndt: Antonio Di Pietro est un ancien magistrat qui a lutté contre la corruption politique italienne (opération Mani pulite). Il a été allié électoralement avec les partis de centre-gauche, et ministre des Infrastructures au sein du gouvernement Romano Prodi II}
OK, alors, pour ce riche DSK. Mais de grâce, qu'en Amérique, ils arrêtent de nous tromper avec leur "justice démocratique, la loi vraiment égale pour tous."

L'incroyable histoire de Juan de Palafox Martyrs catholiques du communisme