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César et nous

Pour nous donner des références: une magnifique lettre pastorale de l'évêque de Cordoue, à un mois des élections législatives espagnoles, nous rappelle des évidences dont nous aurions bien besoin nous aussi en ce moment. Traduction de Carlota (15/10/2011)


Carlota écrit:
Tant que nos politiques qui s’agitent en tout sens en criant « démocratie » ne l’admettront pas, toutes leurs tentatives (même celles qui partent d’un « bon fond ») seront vouées à l’échec…Un texte court mais percutant avec une belle image finale (qui rappelle celle du discours de Benoît XVI au Bundestag [1]) de l’évêque de Cordoue, Mgr Demetrio Fernández González, à un mois des prochaines élections législatives espagnoles, dans sa dernière lettre pastorale.

Original en espagnol ici: http://www.diocesisdecordoba.com

Dieu et César
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Dans l’Évangile de ce dimanche Jésus a établi un principe aux énormes conséquences pour la vie sociale des peuples et des nations, qui sont composées de personnes individuelles. «Donnez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » - Matthieu XXII, 21 – (ndt dans saVersion latine de la Sacra Biblia Vulgata Clementina : Reddite ergo quæ sunt Cæsaris, Cæsari : et quæ sunt Dei, Deo). Il s’agit d’un principe pré-politique d’une importance capitale, également de nos jours. Beaucoup de conflits qui aujourd’hui prennent naissance dans la vie sociale proviennent du non respect de ce principe que le Christ a introduit dans l’histoire et dans la vie des hommes et qui est un principe que se trouve à la portée de la raison humaine.

Dieu est le créateur de l’univers et il a également doté l’homme de la capacité de vivre dans la société. L’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu est un être social par nature. Et dans la société nous trouvons des personnes de tout type, les uns croyants, les autres non. Les uns ont telle religion, d’autres l’autre. Tout n’est pas égal, de même que tout ne vaut pas la même chose. Nous ne devons pas non plus laisser chacun avec la sienne, dans un relativisme avec l’apparence de la tolérance, qui dévalue tout.
À cela s’ajoute l’attitude de ceux qui veulent se passer de Dieu et qui sont dérangés par tout ce qui fait référence à Dieu, passant à une attitude qui exclut et parfois attaque tout ce qui est religieux, surtout s’il s’agit de la religion catholique. La vérité doit être recherchée inlassablement et le cœur humain est capable de l’atteindre, principalement quand Dieu est venu à la rencontre de l’homme pour nous la communiquer.

« Donnez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Le vie humaine a ses lois propres et son autonomie que nous devons tous respecter. Mais de telles lois ont une source propre et leur propre limite. L’autonomie des réalités temporelles signifie que l’autorité civile doit donner des règles à la coexistence de tous les citoyens à travers les organes propres du gouvernement, mais elle doit le faire dans le respect de la loi naturelle et du droit naturel, accessible à toute raison humaine.

« Le christianisme n’a jamais imposé à l’État et à la société un droit révélé, un ordre juridique dérivé de la révélation, mais s’en est remis à la nature et à la raison comme véritables sources de droit », rappelait Benoît XVI au Parlement allemand récemment (22.09.2011). C'est pourquoi une grande partie de la matière qui doit être réglée juridiquement a comme critère celui de la majorité, mais sur des questions fondamentales dans lesquelles est en jeu la dignité humaine, le principe de la majorité ne suffit pas. Il est nécessaire d’avoir recours au droit naturel de manière à ce que les lois n’aillent jamais contre l’homme.

Faire que Dieu gouverne tout c’est ignorer qu’il faut donner à César ce qui est à César. Se passer de Dieu et de toute influence de la religion dans le fonctionnement de la société c’est se fermer à l’influence bénéfique que l’homme reçoit de Dieu à travers la religion. Le monde contemporain a besoin de se rappeler ce principe de l’Évangile, qui est le fondement de la liberté religieuse, de l’autonomie des réalités temporelles et en définitive du droit naturel, accessible à la raison de tous les hommes. Étouffer toute relation avec Dieu sous prétexte de l’autonomie humaine comme le fait la raison positiviste, c’est comme nous enfermer dans un édifice de béton armée sans fenêtres, dans lequel nous nous fabriquons par nous-mêmes le climat et la lumière, sans ne plus vouloir recevoir ces deux choses du grand monde de Dieu. Nous avons besoin d’ouvrir à notre époque les fenêtres à Dieu qui ne supprime pas les droits de César, mais les garantit dans une liberté que l’homme seul pour atteindre quand il a Dieu.

Recevez mon affection et ma bénédiction.

+ Demetrio Fernández, évêque de Cordoue.


[1]: (Source)
La raison positiviste, qui se présente de façon exclusiviste et n’est pas en mesure de percevoir quelque chose au-delà de ce qui est fonctionnel, ressemble à des édifices de béton armé sans fenêtres, où nous nous donnons le climat et la lumière tout seuls et nous ne voulons plus recevoir ces deux choses du vaste monde de Dieu. Toutefois nous ne pouvons pas nous imaginer que dans ce monde auto-construit nous puisons en secret également aux «ressources» de Dieu, que nous transformons en ce que nous produisons. Il faut ouvrir à nouveau tout grand les fenêtres, nous devons voir de nouveau l’étendue du monde, le ciel et la terre et apprendre à utiliser tout cela de façon juste.

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