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Qui gouverne? Et pas seulement l'Italie! (3)

Au moment où Silvio Berlusconi va être remplacé par Mario Monti, Robi Ronza, sur la Bussola, parle d'une "puissante machine invisible". (12/11/2011)

J'ai déjà traduit à plusieurs reprises des articles de Robi Ronza parus dans la Bussola, et je crois utile de préciser que c'est un spécialiste de géopolitique, qu'il n'a rien d'un complotiste invétéré, encore moins d'un hurluberlu.
Au moment où Silvio Berlusconi s'apprête à démissionner et où les projecteurs sont braqués sur l'Italie, son article fait froid dans le dos.
La même chose ne risque-t-il pas de nous arriver?

Article en italien ici: www.labussolaquotidiana.it
Ma traduction.

La puissante machine invisible
Robi Ronza
11/11/2011
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Un vrombissement obscur accompagne le changement rapide qui s'est produit ces derniers jours sur la scène de la vie publique de notre pays. C'est le vrombissement d'une puissante machine invisible, mais extrêmement visible dans ses effets, et assez fort pour faire changer d'idée en l'espace de 48 heures à Berlusconi et à d'autres personnalités politiques de centre-droit (mais pas seulement), qui jusqu'à il y a deux jours s'étaient rangés de pied ferme en faveur du «non» au gouvernement technique et pour des élections anticipées. De cette machine vient évidemment une pression énorme, irrésistible pour toute force politique faisant partie de formations à l'échelle européenne.

Les deux seuls partis d'une certaine importance qui continuent à être contre le gouvernement tecnique et en faveur d'élections anticipées sont, et ce n'est peut-être pas une coïncidence, l'IDV (ndt: Italia dei Valori, formation politique dite de centre-gauche, dont les 2 députés au parlement européen sont pour le moment inscrits au parti socialiste européen , wikipedia) d'Antonio Di Pietro (ancien juge d'instruction de l'opération mani puliti, il fut membre du gouvernement Prodi II) et la Ligue du Nord (ndt: plus connue en France, puisqu'à chaque fois qu'il en est question, sa mention est immanquablement accompagnée de "le parti raciste et xénophobe d'Umberto Bossi), deux partis qui n'ont rien en commun sauf une chose: ce sont des entités politiques qui commencent et se terminent en Italie. Au Parlement européen, ils font bien partie de groupes auxquels adhèrent également des forces plus ou moins similaires dans d'autres pays, mais il s'agit de simples agrégations de nécessité.

Mario Monti, qui gronde Berlusconi comme un écolier sur la première page du Corriere della Sera, le président Napolitano, qui l'a immédiatement nommé sénateur à vie, et puis, sans perdre un instant, l'accrédite comme la personne qu'il entend nommer chef du prochain gouvernement, Lorenzo Bini Smaghi déjà irrévocablement vissé à son siège à Francfort, qui le quitte soudain pour aller, dit-il, enseigner à Harvard (ndt: l'épisode est détaillé ici ); Obama qui téléphone à Napolitano pour lui demander gentiment si l'Italie est prête à faire un rempart de son corps contre une crise née aux États-Unis, puis exacerbée par les prêts imprudents à la Grèce de grandes banques françaises et allemandes: tandis que l'on annonce l'approbation de la "loi de stabilité" dans les deux jours (si c'est vrai, ce sera le record absolu pour le Parlement italien): ce ne sont que quelques-uns des épisodes qui, reliés les uns aux autres, aident à comprendre combien est vaste, forte, et ramifiée la machine néo-autoritaire qui s'est mise en mouvement, peut-être à l'insu de certains de ses derniers manœuvriers.

Est-il trop tard pour l'arrêter? Non, mais il est certain qu'elle ne s'arrêtera pas d'elle-même. Il est également impressionnant de voir la rapidité avec laquelle, entre le matin et le soir, le terme impopulaire "gouvernement technique" a disparu du lexique de l'information politique, pour laisser le terrain à des formules plus nobles, encore que dangereusement vagues.
Le front de ceux qui ont tout à craindre d'un tel gouvernement est évidemment divisé entre ceux qui jouent la carte de l'opposition frontale et ceux qui au contraire cherchent à en changer la nature autant qu'il est possible, réclamant qu'il soit composé de politiciens, d'hommes de partis. De manière significative, sur Il Corriere et ses proches, ce Mario Monti, qui jusqu'à hier, était salué comme un grand technicien a alors immédiatement commencé à être décrit comme une personne d'une grande sensibilité politique. Et avec une faible sensibilité pour le sens commun de la pudeur, il y en a qui, d'après des tribunes télévisées très écoutées, n'hésitent pas à dire qu'étant devenu sénateur, Mario Monti n'est plus une technicien mais un politique.

Dans ce contexte, en face des urgences objectives du moment, sans préjudice de tout ce qui est encore faisable dans le monde des institutions, la défense principale de la liberté réside dans les forces et les expériences positives de la société civile.

Luis le camionneur Le fidéisme Pépéiste (PP= parti populaire)