La grâce pour le corbeau?

Selon Antonio Socci, en réponse à la lettre de Gabriele, le Saint-Père lui aurait envoyé un livre des psaumes signé de sa main... (8/11/2012)

Andrea Tornielli reprend sur Vatican Insider (sur un ton critique!) le scoop d'un journaliste italien souvent sympathique, mais à qui il arrive de raconter n'importe quoi, comme par exemple que le Saint-Père allait démissionner pour son 85e anniversaire!!

Gabriele, on le sait, avait envoyé au Saint-Père au lettre d'excuses, mais son ton froid et formel avait (aurait) dissuadé ce dernier de lui accorder la grâce (à ne confondre, en aucun cas, avec le pardon!).
Antonio Socci apporte des éléments nouveaux sur le journal "Libero" auquel il collabore, mais l'impression très déplaisante est qu'il voudrait ainsi faire pression sur le Pape.

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Après avoir rappelé la lettre d'excuses envoyé par le valet de chambre à Ratzinger à travers les trois cardinaux qui enquêtaient sur les vatileaks, Socci écrit:

«Quand le secrétaire de la commission cardinalice, le père Martiniani, a remis au Pape la lettre autographe de Gabriel qui se disait conscient de l'avoir offensé, et d'avoir manqué à sa fidélité, et lui demandait pardon pour cela, Benoît XVI a répondu en envoyant Gabriel un livre des psaumes (qu'il avait cité dans la lettre). Le livre qui porte la signature autographe du pape avec sa bénédiction apostolique adressée personnellement à Gabriel et le sceau du secrétaire particulier du pape, a été porté directement de Castel Gandolfo, où le pape résidait à cette époque, entre les mains de Gabriele (le Pape s'est également inquiété de la situation de sa famille)».

«Tout cela - poursuit l'auteur de l'article, était la prémisse de la grâce qui était attendue après le verdict».

Pour Socci, le geste de l'envoi du livre dédicacé doit être interprété comme un signe concret du pardon du pape. Alors que le refus d'accorder la grâce que beaucoup attendaient après que le jugement devenu définitif, serait due - selon le journaliste de "Libero" - davantage à la volonté de la Secrétairerie d'État qu'au Souverain Pontife, dans la mesure où Gabriele n'a pas demandé pardon aux autres personnes mises en cause par la divulgation des documents, en particulier le premier coollaborateur de Ratzinger, le cardinal Tarcisio Bertone.

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Andrea Tornielli conclut (selon moi à juste titre):

Il est difficile d'imaginer que le communiqué (très sévère) du 25 Octobre n'ait pas reçu l'approbation du Pape, de même qu'il est hasardeux de supposer que l'absence d'annonce de la grâce après la sentence ne dépend pas principalement de la volonté du pape, vu que c'est à lui et seulement à lui que revient la décision souveraine de l'octroi du pardon (ndt: non, pas du pardon, en l'occurrence, mais de la grâce).